Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, confirme le soutien de Biden à Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou accueille le conseiller américain à la Sécurité nationale Jake Sullivan à Tel Aviv, le 14 décembre 2023. (Amos Ben Gershon/GPO)

Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, interviewé sur la Douzième chaîne, aborde les visions différentes des États-Unis et d’Israël pour la bande de Gaza d’après-guerre, le président américain Joe Biden parlant d’une Autorité palestinienne (AP) revitalisée et le Premier ministre Benjamin Netanyahou s’opposant à un rôle de l’AP.

Sullivan affirme que le point de vue américain « est qu’en fin de compte, la gouvernance de la Judée Samarie et de Gaza doit être connectée, et elle doit être connectée dans le cadre d’une Autorité palestinienne remaniée et revitalisée.

Interrogé sur ce que cela signifie exactement, Sullivan répond :

« Cela nécessitera une réforme. Cela nécessitera une mise à jour de la manière dont l’Autorité palestinienne aborde la gouvernance. Cela nécessitera la participation d’autres pays de la région pour apporter des ressources financières et d’autres formes de soutien. »

Il affirme qu’un consensus peut être atteint sur ce point « si nous l’abordons tous de bonne foi ».

En fin de compte, précise-t-il, « l’objectif devrait être de relier la Judée Samarie et Gaza sous une direction commune qui ne représente aucune forme de menace terroriste pour Israël. Et nous sommes déterminés à y parvenir.

Il affirme que le gouvernement israélien est prêt à discuter de la question :

« Nous avons eu certaines de ces conversations aujourd’hui sur ce à quoi ressemblent les questions de gouvernance et d’administration civile, la question de la sécurité et la question de la reconstruction. Et dans chacun de ces domaines, il y a du travail à faire pour parvenir à des réponses claires à l’avenir.

En fin de compte, ajoute-t-il, « les aspirations du peuple palestinien lui-même doivent être au cœur de ces réponses. Mais cela doit également prendre en compte les besoins de sécurité d’Israël, et nous sommes déterminés à faire ces deux choses.»

Sullivan, interrogé sur les remarques de Biden lors d’une réception de campagne cette semaine sur le besoin de changement de Netanyahou et sur les contraintes imposées par son gouvernement répond que non, le président ne pense pas qu’Israël devrait changer de gouvernement.

Le conseiller à la sécurité nationale insiste sur le fait que la réponse est non.

Biden « expliquait à un groupe de ses partisans comment il voyait les choses se dérouler généralement en Israël », explique Sullivan. « Il va laisser le peuple israélien décider lui-même à quoi ressemblera son gouvernement et à quoi ressembleront ses élections. Homme politique très expérimenté, il croit en la démocratie et estime que les citoyens d’un pays doivent choisir leur propre gouvernement et qu’il ne voudrait pas qu’il en soit autrement.»

Sullivan a également évoqué la critique de Biden sur les « bombardements aveugles ».

Sullivan évite une réponse directe et fait référence aux déclarations de Biden lors d’une conférence de presse avec le président ukrainien Zelensky :

« Ce qu’il a dit, c’est : ‘regardez à quoi Israël est confronté. Il existe un pays qui a été attaqué de manière brutale, impitoyable et sauvage par des terroristes. 1 200 personnes massacrées. Et puis ces terroristes ont fait demi-tour et sont allés se cacher derrière une population civile. Ils ont utilisé les hôpitaux, les écoles et d’autres sites protégés pour continuer à commettre des attaques terroristes contre Israël. Leurs porte-parole sont sortis et ont déclaré qu’ils feraient encore et encore le 7 octobre. Tout leur credo consiste à détruire Israël en tant qu’État juif. C’est à cela qu’Israël est confronté. Ils doivent donc opérer d’une certaine manière contre un ennemi retranché parmi la population civile, en utilisant les citoyens comme boucliers humains. Et d’une manière ou d’une autre, Israël doit s’y retrouver pour détruire cette menace terroriste. C’est un fardeau incroyable’. »

Sullivan ajoute :

« Le président disait que l’intention d’Israël est de mener cette campagne d’une manière qui fait la distinction entre les Palestiniens innocents et le Hamas. Et ce qu’il aimerait voir au fur et à mesure du déroulement de cette campagne, c’est que les résultats de la campagne de bombardement et de la campagne terrestre correspondent à cette intention. »

Biden et Netanyahou, ajoute-t-il, ont « longuement parlé de cette question de protection des civils ».

A la question de savoir si l’aide militaire et autre des États-Unis se poursuivrait tout au long de cette guerre, Sullivan a répondu par l’affirmative.

« Nous allons continuer à soutenir Israël dans sa campagne contre le Hamas parce que nous considérons le Hamas comme une menace permanente pour l’État d’Israël. C’est un acte qu’Israël n’a pas seulement le droit mais le devoir de poursuivre. »

Interrogé sur la manière de gérer l’escalade des hostilités à la frontière nord et les 65 000 Israéliens qui n’osent pas rentrer chez eux, Sullivan a déclaré qu’il ne croyait pas que « l’action militaire soit inévitable ou nécessaire pour produire un résultat qui génère la sécurité que les citoyens israéliens ont besoin ». Il dit :

« Nous pensons qu’il peut y avoir un résultat négocié… Ce que nous disons à Israël aujourd’hui, c’est d’épuiser nos options, de passer par le processus diplomatique. »

Enfin, s’agissant de la menace que représentent les Houthis pour le transport maritime, il affirme que ce que font les Houthis « constitue une menace non seulement pour Israël, mais pour l’ensemble de la communauté internationale. C’est une menace pour la liberté de navigation. C’est une menace pour la navigation commerciale. Il s’agit d’une menace à un point d’étranglement critique, une artère critique du commerce mondial. »

Il affirme que les États-Unis « construisent une coalition de pays » pour résoudre ce problème.

« Nous travaillerons en étroite collaboration avec les Israéliens et de nombreux autres pays intéressés par ce projet, non seulement dans la région, mais dans le monde entier. »

Il note que le secrétaire à la Défense Lloyd Austin sera dans la région « dans les prochains jours ». Et une partie de sa visite, pas seulement ici, mais dans le Golfe, consistera à renforcer la réponse internationale aux agissements des Houthis.

Il ajoute que c’est l’Iran qui « arme, équipe et donne les moyens » aux Houthis. La communauté internationale, « y compris les pays qui entretiennent des relations assez étroites avec l’Iran », dit-il, « a la responsabilité de s’adresser à eux et de leur dire : vous êtes responsable de cette menace, et il est de votre responsabilité d’y mettre fin ».

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