On pouvait l’aimer ou pas, quand il était Premier ministre, mais au moins, personne ne soutiendra qu’il a trompé les Israéliens : il a toujours annoncé la couleur, et a gouverné en conformité avec ses engagements. En revanche, maintenant qu’il est sur le pas de la porte de sortie, il délire constamment, attaque le gouvernement, appelle à la désobéissance publique, et maintenant, il accuse le gouvernement de ne pas être capable de gouverner. Lui qui n’a pas réussi à tenir longtemps avec son coéquipier Bennet, il faut une sacrée dose d’arrogance pour se poser en donneur de leçons !
Yair Lapid a publié une déclaration cinglante sur sa page Facebook :
« Un gouvernement fou a été créé ici. Netanyahou est faible, mis sous pression par des partenaires jeunes et déterminés. Ils créent une structure administrative qui sera impossible à gouverner, un gouvernement qui ne sera pas capable de gouverner. »
Traditionnellement, et l’expérience le confirme, lorsque des politiques annoncent des catastrophes, elles ne se produisent pas. Mais là, il va loin :
Lapid écrit que le ministère de l’Éducation va disparaître, que les pionniers de Judée Samarie les plus extrémistes auront leur propre ministre au sein du cabinet et que Ben-Gvir dirigera la police des frontières dans les territoires.
« Ben-Gvir, un criminel violent condamné pour soutien au terrorisme et qui n’a jamais servi un jour dans l’armée, sera en charge de la police et de la frontière. Il effectuera des opérations opérationnelles dans les zones les plus instables du Moyen-Orient. Aryeh Deri, qui a accepté un pot-de-vin du ministère de l’Intérieur et s’est retrouvé en détention provisoire, revient au ministère de l’Intérieur. Selon l’accord de coalition, il sera ministre des Finances dans deux ans. Le délinquant en série qui vient d’être condamné pour de graves délits fiscaux sera à la tête de l’administration fiscale. En attendant, nous aurons Smotrich, le ministre des Finances, qui a déclaré qu’il gérerait l’économie selon la loi de la Torah. Je ne sais pas ce que cela signifie, mais on voit bien à qui cela profite », rapporte Yair Lapid.
A la fin, Lapid appelle les citoyens – qui ont, faut-il le rappeler, voté selon les règles démocratiques – à rejeter leur propre vote, et à se rebeller. Il leur dit de « descendre dans les rues et sur les ponts pour protester ». C’est en descendant dans les rues qu’il veut soigner Israël d’être une « maison de fous », comme il dit ? C’est fou !
Il écrit :
« Il y a une vieille blague, pas très drôle : quelle est la différence entre Israël et un asile ? Dans un asile d’aliénés, au moins les dirigeants sont normaux. Ce gouvernement n’est pas un événement normal. Le Likoud est devenu un partenaire junior dans son propre gouvernement, Netanyahou est au sommet de sa faiblesse, les extrémistes poussent le système à des endroits horribles. S’il y avait un gouvernement normal ici, nous lui accorderions du crédit. Ce n’est pas le cas. Pas quand les principales victimes sont nos enfants et nos soldats. Nous irons sur les ponts, aux carrefours, dans les rues. Nous protégerons les tribunaux, les FDI, les écoles. Nous nous battons pour notre pays et nous n’avons pas l’intention d’abandonner. »
N’est-ce pas magnifique !? J’ignorais que Lapid lisait dans l’avenir. Que sait-il que j’ignore pour prédire ce qui va se passer demain ? Le pire, c’est que si ses prévisions ne se concrétisent pas – et je doute qu’elles se concrétisent, Netanyahou étant un centriste de droite, personne, parmi ceux qui ont voté pour lui et lui font confiance, ne cessera de croire en ses prédictions ! Et ça, c’est une vraie histoire de fous.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org