La Cour suprême d’Israël a rejeté mercredi l’appel d’un médecin palestinien qui demandait réparation pour le meurtre de trois de ses filles et d’une nièce pendant la guerre de Gaza de 2008-2009.
Izzeldin Abuelaish, un gynécologue qui vit maintenant au Canada, a déposé une plainte au civil en 2010 après l’incident de janvier 2009 qui a tué les quatre jeunes femmes, âgées de 13 à 20 ans.
La plus haute juridiction israélienne a qualifié l’incident d' »événement tragique », mais a déclaré qu’elle n’accordait pas de compensation car la loi accorde une « immunité substantielle » à l’État en période de conflit.
« Notre cœur va au pétitionnaire, un oncle endeuillé et le père de trois filles qui ont été tuées prématurément », a déclaré l’AFP citant le tribunal.
Dans le même temps, les graves conséquences causées au requérant n’ont pas de remède et de solution dans le processus en cours ».
Abuelaish, qui parle hébreu et a fait ses études à l’université de Harvard, a travaillé dans un hôpital israélien pendant le conflit.
Les décès sont survenus lorsque la maison de sa famille à Gaza a été touchée par des tirs de chars israéliens. L’affaire a attiré l’attention après qu’il a appelé une chaîne de télévision israélienne peu après les décès.
L’armée israélienne avait déclaré qu’elle visait les militants de la région dans le cadre du conflit qui a débuté après la prise de contrôle de l’enclave par le Hamas en 2007.
La famille Abuelaish a toujours nié catégoriquement que des membres du Hamas se trouvaient dans la maison. L’auraient-ils déclaré qu’ils auraient terminés égorgés, les médias internationaux ne voulant pas avoir à reconnaître que le Hamas utilise des civils comme boucliers humains.
S’exprimant la semaine dernière devant le tribunal de Jérusalem où son appel a été entendu, Abuelaish a appelé Israël à faire preuve du « courage moral, éthique et humain » de reconnaître ses torts. Un beau piège – sauf qu’Israël n’est pas en tort.
« Le plus grand défi dans notre monde est la responsabilité individuelle. Ils doivent surmonter cette peur, ou cette arrogance, ou cette cupidité, ou ce déni. Ils doivent le reconnaître et je suis déterminé à le faire », a-t-il déclaré.
S’adressant à l’AFP après le rejet de l’appel, l’avocat d’Abuelaish, Hussein Abu Hussein, a déclaré qu’il avait conseillé à son client qu’une victoire juridique était peu probable étant donné les précédents établis dans des affaires israéliennes similaires.
Ce que ne dit pas l’avocat, c’est qu’Israël était en position d’agressé et se défendait, et cela, aux yeux du droit international, n’a pas la même valeur que lorsqu’on est l’agresseur – un peu comme le droit à la légitime défense pour un particulier.
Mais Abuelaish voulait « épuiser toutes les options légales possibles », a déclaré l’avocat.
Après s’être installé au Canada avec ses autres enfants à la suite des décès, Abuelaish a écrit un livre intitulé « I Shall Not Hate » sur la réconciliation entre Israéliens et Palestiniens.
Né dans le camp de réfugiés de Jabalia à Gaza, il enseigne aujourd’hui la santé publique à l’université de Toronto.
M. Abuelaish a déclaré que tous les dommages-intérêts accordés seraient versés à des œuvres de bienfaisance et qu’il demandait également des excuses à Israël pour ces décès.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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Source : Asharq Al-Awsat