La Turquie n’a pas expulsé les membres du mouvement terroriste Hamas, a rapporté mardi le Middle East Eye, citant un responsable turc non identifié et d’autres sources anonymes. Oui je sais, ce n’est pas du bon journalisme que de citer des sources anonymes, mais sur ce sujet, aucune information sourcée n’est disponible en raison de la terrible répression des journalistes en Turquie.
Les autorités turques n’ont pas non plus l’intention d’expulser les membres des Frères musulmans, ont-ils ajouté.
« Aucun membre du Hamas n’a été expulsé ou renvoyé en Palestine », a déclaré un haut fonctionnaire turc à MEE. « Les membres du Hamas qui étaient en Turquie avant le rapprochement sont toujours là ».
Ces commentaires contredisent plusieurs rapports faisant état d’une répression turque au moins partielle à l’encontre du Hamas.
- La Turquie a intensifié les restrictions à l’encontre de ses dirigeants et militants, en expulsant des dizaines d’entre eux et en empêchant d’autres d’entrer dans le pays, a rapporté lundi The New Arab, citant de hauts responsables du Hamas qu’il n’a pas identifiés.
- La semaine dernière, les médias israéliens ont déclaré que des dizaines de personnes avaient été expulsées, citant des responsables palestiniens non identifiés.
Israël a demandé à la Turquie de mettre fin aux activités et aux bureaux du Hamas à Istanbul et ailleurs, alors que les deux pays cherchent à réparer les liens endommagés par le soutien de la Turquie au groupe terroriste, et ses critiques sévères du traitement des Palestiniens par Israël.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, doit se rendre en Israël ce mois-ci, ont rapporté les médias israéliens cette semaine, après une visite en Turquie du président israélien Isaac Herzog en mars.
En novembre, le radiodiffuseur public israélien Kan a rapporté qu’un tireur du Hamas à l’origine de l’attaque terroriste du 21 novembre à Jérusalem avait des contacts avec de hauts responsables du Hamas en Turquie et s’y était rendu plusieurs fois dans les mois précédant l’attaque.
Les agences de sécurité ont déclaré que le terroriste, Fadi Abu Shkhaydam, avait rencontré de hauts responsables du Hamas, qui ont orienté ses plans. La famille de Shkhaydam a démenti ces allégations, affirmant qu’il s’était rendu à Istanbul pour rencontrer son fils et inspecter des biens qu’il y possédait.
La Turquie a depuis longtemps pour politique de refuser l’entrée sur son territoire aux membres de « l’aile militaire » du Hamas, et elle avertit le groupe de ne pas les envoyer dans le pays, a déclaré le responsable turc au MEE. Dans la pratique, c’est une autre histoire, ne serait-ce que parce que la frontière entre l’aile militaire et l’aile politique est fluctuante, floue et largement factice.
L’année dernière, l’agence de sécurité Shin Bet a déclaré qu’une cellule importante et sophistiquée du Hamas en Samarie était dirigée par Saleh al-Arouri, député du Politburo du Hamas, et Zacharia Najib, un autre membre important du Hamas. Les deux hommes vivaient en Turquie, du moins en partie, selon le rapport.
Le gouvernement israélien demande à la Turquie d’agir contre Arouri depuis plusieurs années. Après l’annonce de l’existence d’une importante cellule du Hamas en Samarie, le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a réaffirmé que la Turquie devait fermer les bureaux du Hamas à Istanbul si elle souhaitait normaliser ses relations avec Israël.
Mais toute expulsion de membres du Hamas ou des Frères musulmans par le président turc Recep Tayyip Erdoğan risque de compromettre son désir de représenter une force régionale, et la popularité qu’il a gagnée.
Ces dernières semaines, des responsables israéliens ont déclaré qu’il n’y avait pas d’urgence à normaliser les liens avec la Turquie et que le processus devait se faire étape par étape, en fonction du comportement et des actions de la Turquie.
La Turquie n’a pas non plus l’intention d’expulser les membres des Frères musulmans, que l’Égypte a mis hors la loi à la suite du coup d’État militaire de 2013 qui a chassé le président Mohamed Morsi, qui appartenait à ce parti, a déclaré le MEE en citant les sources. La Turquie cherche également à réparer les liens brisés avec l’Égypte et l’Arabie saoudite, qui a également interdit le groupe.
« Il n’y a pas de pression visible sur les membres de l’Ikhwan [Frères musulmans], maintenant. Nous nous concentrons également sur l’enseignement des sciences islamiques à nos frères égyptiens et à certains frères turcs », a déclaré un haut responsable du groupe à MEE.
L’année dernière, la Turquie a demandé aux chaînes d’opposition égyptiennes de modérer leurs critiques à l’égard du gouvernement et de supprimer progressivement leurs programmes politiques. La chaîne de télévision d’opposition égyptienne Mekameleen, qui entretient des liens étroits avec les Frères musulmans, a déclaré le mois dernier qu’elle avait fermé ses bureaux en Turquie et qu’elle émettrait depuis d’autres lieux.
« Il y a des frères qui examinent les procédures d’asile d’autres pays, comme l’Afrique du Sud, l’Allemagne et la Malaisie, si le gouvernement turc soulève des difficultés pour le renouvellement de leurs permis de séjour », a déclaré le responsable des Frères musulmans au MEE.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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Source : https://ahvalnews.com