La décision du ministre israélien de la défense Benny Gantz d’interdire les activités d’un certain nombre d’ONG palestiniennes qui, selon ses services, sont affiliées à un mouvement terroriste et lui prêtent assistance, continue de préoccuper fortement les chancelleries occidentales.
Elles semblent prendre pour argent comptant la plainte de l’une de ces ONG, citée par Le Monde :
En ciblant les organisations de la société civile palestinienne, Israël démantèle le cœur du tissu social palestinien.
Tant et si bien que le 24 août une délégation conduite par Dimiter Tzantchev ambassadeur de l’Union européenne en Israël et forte de 19 diplomates indignés est venue réclamer des explications au ministre des Affaires étrangères israélien.
On sait que le titulaire de ce poste n’est autre que le Premier ministre Yair Lapid qui dirige le gouvernement de transition.
Gageons que les réponses reçues par les membres de la délégation ne les ont pas convaincus.
Entre version des faits israélienne et version des faits palestinienne, l’Union européenne n’est pas la seule à avoir choisi son camp depuis longtemps.
Gageons aussi que ces diplomates épris des droits de l’homme et soucieux de préserver le tissu social palestinien n’ont pas l’intention de se rendre à Ramallah pour demander des comptes à Mr. Riyad Al Maliki, ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne.
La famille de l’opposant au régime Nizar Banat, mort sous les coups des membres des services de sécurité palestiniens venus l’arrêter il y a un peu plus d’un an attend toujours que les assassins payent pour leur forfait.
Selon Le Monde du 29 juin 2022, « La justice militaire de l’Autorité palestinienne a libéré les policiers accusés du meurtre de cet opposant politique à Mahmoud Abbas, perpétré il y a un an. »
Amère, sa veuve se déclare « satisfaite que la famille de son mari ait renoncé à réclamer justice devant le tribunal militaire où comparaissent ses meurtriers – treize hommes de troupe et un sergent, aucun officier supérieur.
« Ils se sont rendu compte que ce n’est pas un tribunal, c’est un cirque. C’est fini. Il n’y aura pas de justice. Ça a été une perte de temps. »
Il est vrai que les sujets de l’Autorité palestinienne ne disposent pas d’un système judiciaire indépendant et notamment d’une cour suprême qui chez les voisins israéliens n’hésite pas à censurer les autorités.
Ajoutons que la protestation des diplomates est intervenue le lendemain de l’intervention musclée des forces de sécurité de Ramallah dans l’enceinte de l’université de Bir Zeit – dont la construction a été partiellement financée par la France.
Le raid nocturne effectué dans les dortoirs de cette institution visait semble-t-il des partisans du mouvement Hamas. Les chambres ont été fouillées une à une et certains étudiants ont été vigoureusement interrogés, leurs cris entendus à travers tout le campus. Cette fois, aucune arrestation n’a été faite mais l’avertissement a sans doute été compris.
Gageons encore que l’Union européenne continuera à verser de généreuses subventions à des organisations douteuses et à financer les manuels scolaires inculquant la haine aux petits palestiniens.
Et bien sûr à critiquer l’Etat hébreu.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.