La maire communiste de Barcelone poursuivie en justice pour avoir rompu les liens avec Israël

Ada Colau

Un groupe pro-israélien a intenté une action en justice contre la maire de Barcelone, la communiste Ada Colau, pour avoir suspendu presque tous les liens avec Israël, y compris l’accord de jumelage avec Tel-Aviv.

Le Lawfare Project a saisi la justice au nom de l’Institut de Barcelone pour le dialogue avec Israël, une organisation caritative locale. Son principal argument est que le maire a violé les procédures légales applicables et empiété sur le pouvoir du gouvernement espagnol, qui est responsable de la politique étrangère du pays.

« La suspension des relations avec Israël représente un détournement total de la procédure judiciaire pour s’engager dans une campagne sectaire et partisane, plutôt qu’une décision légale relevant du pouvoir du maire de Barcelone », a expliqué le directeur exécutif du projet, Brooke Goldstein.

En février, Mme Colau a annoncé sur Facebook que la décision de rompre les relations était « due aux violations répétées des droits de l’homme de la population palestinienne et au non-respect des résolutions des Nations unies ». Désormais, a-t-elle poursuivi, la ville n’entretiendra de liens qu’avec « les entités israéliennes et palestiniennes qui continuent à œuvrer pour la paix et contre l’apartheid ».

Elle a également appelé les autres maires à suivre son exemple.

Lors d’une conférence de presse, M. Colau a été rejoint par Alys Samson Estapé, qui était auparavant coordinatrice européenne du mouvement antisémite Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël et du Comité national palestinien de BDS (BNC).

Le mouvement BDS cherche à faire accepter par l’occident la destruction d’Israël en délégitimant l’État juif et son droit à exister, en l’accusant faussement de pratiques odieuses telles que l’apartheid et les crimes contre l’humanité.

Le fondateur de BDS, Omar Barghouti, a récemment avoué que son mouvement était antisémite, car « il ne vise que les Israéliens juifs »

Le président de l’Institut de Barcelone, Maxo Benalal, a noté qu’en plus de « perturber » la politique étrangère de son pays, « en adoptant les principes d’une campagne politique partisane et discriminatoire contre Israël, Mme Colau viole le devoir institutionnel de neutralité du maire [et] porte atteinte à la bonne réputation de la ville de Barcelone ».

« J’imagine que Mme Colau aimerait que Barcelone s’apparente à une ville-État capable de boycotter Israël et de mener sa propre politique étrangère, mais malheureusement pour elle et heureusement pour les habitants de Barcelone, ce n’est pas légalement le cas », a ajouté Ignacio Palacios, l’avocat engagé par The Lawfare Project pour mener la charge juridique.

Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Lior Haiat, avait condamné l’annonce du maire en tweetant :

« Cette décision soutient les extrémistes, les organisations terroristes et l’antisémitisme, et porte atteinte aux intérêts des habitants de Barcelone ». Elle « est en totale contradiction avec la position de la majorité des habitants de Barcelone et de leurs représentants au conseil municipal », a ajouté M. Haiat.

Le Lawfare Project est un groupe de réflexion et un fonds de contentieux américain à but non lucratif qui œuvre à la protection des droits de l’homme et des droits civils des communautés juives et pro-israéliennes dans le monde entier en contestant l’antisémitisme et la discrimination antijuive devant les tribunaux.

En novembre dernier, la Cour suprême espagnole a jugé que la campagne BDS de boycott d’Israël constituait une “discrimination” anticonstitutionnelle qui “viole les droits fondamentaux”.

D’autres tribunaux espagnols ont déjà déclaré illégaux les boycotts d’Israël par des municipalités, des organisations à but non lucratif et d’autres groupes.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org


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