Car après tout, vous deviendrez la proie de tous ceux qui n’attendent que votre plongeon dans le chaos. Vous n’ignorez certes pas que les meilleures pêches se font en eaux troubles.
Que la gauche israélienne ait, à toute aisance, pioché dans le tissu initial dès la création de l’État d’Israël, n’est plus un secret. Le « deep state » ne s’est enfin révélé que lorsque les juifs fuyards des pays arabes ont réussi, à force de coups de coude répétés, à s’imposer ; ce qui tenait vraisemblablement du miracle. Le nombre a aussi ses avantages ou désavantages, dépendant du clan auquel on appartient.
Les vétérans, généralement laïcs, n’envisageaient pas la création d’un État juif, d’où le nombre ahurissant de kibboutzim disséminés sur toute la superficie d’Israël. La majorité de leur population provenait de l’Europe de l’est, agnostique, laïque, intégrée au communisme. La structure même de ces kibboutzim ne le cache ni ne le déguise.
Pour un temps, les juifs pratiquants, religieux, orthodoxes ont fermé les yeux à moitié, conscients que ces vétérans avaient pris le soin de s’emparer de toutes les positions clefs dans le gouvernement et au sein d’un grand nombre d’institutions vitales, économiques et culturelles. L’objectif : laïciser les enfants depuis leur jeune âge. Suppression de l’étude de la foi juive – Plus de Tanakh – incorporation d’éléments palestiniens, étude de leur prétendue confiscation des terres palestiniennes. En fait, c’était la préparation tacite de mouvements structurés afin de mettre fin à l’existence même d’Israël, en qualité d’État juif.
Le reste de la population croyante, ashkénaze et sépharade a suivi temporairement et souvent par manque de choix, le courant calme, pacifique du vivre ensemble, parsemé à diverses fréquences de petits conflits, mais jamais au point de lever le bras armé l’un contre l’autre.
Les séparations apparurent lorsque les orthodoxes et les pratiquants ont créé des agglomérations adaptées à leur mode de vie et à leurs croyances. Les laïcs, pour un temps, ne se sentaient pas menacés. En somme, la scission existait à petit feu, mais nullement huée sur tous les toits.
La fusion, rare, chacun prenant des précautions de ne pas trop approfondir ou bousculer les relations individuelles, sociales, surtout maritales/conjugales.
Les religieux orthodoxes vivent dans des villes pratiquement fermées aux non-pratiquants – Bnei Brak, Méa Shearim, ainsi que quelques bourgeons avec tendance à se multiplier, d’abord à un niveau peu manifeste, puis plus évident, excavant la brèche dans l’unicité du peuple.
Réveil (tardif) qui n’empêcha pas la débâcle surtout en ces récentes années, avec la montée au pouvoir de la droite qui incorpore les courants orthodoxes, religieux, pratiquants et nationalistes.
Les laïcs, face à leur perte de terrain, s’attaquèrent d’abord au Premier ministre, Netanyahu, évoluant en une inlassable chasse aux sorcières menée à tambour battant contre le chef d’État, élu par une majorité de droite.
Les émeutes du carrefour Kaplan, subventionnées par des démocraties américaines et européennes, adeptes du Wokisme, laïcisme, abolition des frontières, multiculturalisme, laissaient entrevoir la scission et la perte imminente de contrôle, vu que les services clefs de l’État étaient manifestement pilotés par la gauche, d’où coordination, trahison, félonie au point d’éveiller les vieux démons qu’on croyait à jamais disparus, contre l’existence même de l’État d’Israël.
Cette situation entraînait dans son sillage le réveil de vieilles lésions, la soif ou le besoin de revanche, des tentatives d’exposer l’autre sous ses traits véritables. Les couteaux aiguisés brandis pour gagner la confiance du peuple ou encore, pour révéler les dessous du « deep state » qui n’épargnent plus rien : Ni la Justice, ni les institutions étatiques, ni la décence, la protection minimale des concitoyens, de l’armée, des services secrets. Un véritable jeu de domino qui va crescendo, rasant tout sur son passage.
Oubliés les actes héroïques, oubliés la bravoure et le sacrifice. Oubliée la fraternité, oublié le passé, la Shoah sur laquelle la gauche accumule des braises incandescentes pour la ressusciter.
On affûte les couteaux et on refuse de jeter un regard à l’arrière. On refuse d’observer le mal en pleine action dans ces démocraties qui avaient parrainé, financé, l’émancipation des juifs d’Israël, leur reniement de leur foi, de leurs promesses faites aux pieds du mont Sinaï.
L’Islam conquérant a gagné sur tous les tableaux.
On observe d’un regard d’assujetti, un antisémite pro Hamas, monter sur le créneau pour affirmer son élection à la Mairie de New York. Une première, non, une répétition que nous serons contraints d’ingurgiter partout ailleurs au sein de ces démocraties folles, inconscientes et sans scrupules.
Justice ? Évolution ? Progrès ? Châtiment, peu importe, le prix est toujours, notre sang.
© Thérèse Zrihen-Dvir
