Dans un article du 25 octobre, je portais à la connaissance des lecteurs d’Israel247.org qu’un négociant en vins a apposé la mention « Produit originaire de cisjordanie (colonie israélienne). Produit élaboré par le savoir-faire des œnologues Israéliens » sur l’étiquette d’un jus de raison israélien, et m’interrogeait sur le coté scandaleux de cette mention tout en dénonçant qu’elle est inexacte : Israël ne figurant pas sur la liste des pays coloniaux de l’ONU, il ne peut pas avoir de colonies, c’est une lapalissade.
Yoni Taïeb, de la maison Taïeb, basée à Roanne, négociant en vins et spiritueux cachers, a réagi à notre article et nous a apporté les précisions suivantes, que nous publions ici :
Nous faisons suite à votre mail au sujet de vos interrogations sur l’étiquetage de l’un de nos produits, en provenance d’Israel.
Nous sommes comme vous, une famille de militants juifs et sionistes, dont la plus grande partie a réalisé son alyah et défendons avec détermination et passion, comme vous, les intérêts d’Israel.
Nous avons fait l’objet en 2020 d’un contrôle du Service Concurrence, Consommation et Répression des Fraudes, avec comme conclusion une mesure de police administrative (par lettre d’injonction) nous sommant de réaliser les modifications nécessaires afin d’être en conformité avec la décision de l’arrêt de la Cour Européenne de Justice du 12 Novembre 2019.
Obligation légale de porter une mention fausse
Malheureusement, cet arrêt, que nous jugeons discriminatoire, oblige sans ambiguïté les importateurs, distributeurs, revendeurs de produits alimentaires israéliens (dont les vins), à utiliser un étiquetage spécifique, lorsque ces produits viennent de la terre de Judée Samarie, Jérusalem Est et des Hauteurs du Golan.
Cet étiquetage doit mentionner (selon la provenance du produit) : « Produit originaire de Cisjordanie (colonie israélienne) » ou « Produit originaire du Plateau du Golan (colonie israélienne) ».
Entre deux maux, le choix du moindre
Taïeb poursuit :
En tant qu’importateur, nous sommes confrontés au dilemme suivant :
→ stopper l’importation tout simplement, avec pour conséquence immédiate la pénalisation des pionniers israéliens élaborateurs de ce produit en les privant du marché français,
→ appliquer, à contre coeur, la décision de l’arrêt de la Cour Européenne de Justice et continuer à vendre les produits en France, faisant ainsi apparaître les mentions obligatoires.
Nous avons donc fait le choix de poursuivre l’importation de ce vin israélien, en accord avec le producteur de Judée Samarie et la Rabbanut israélienne qui supervise ses fabrications casher, et avons rajouté :
« Produit élaboré par le savoir-faire des oenologues israéliens »,
Rendant ainsi hommage au travail quotidien des pionniers de notre peuple.
Sionistes jusqu’au bout
Geroges et Yoni Taïeb ont ajouté les précisions suivantes :
Ainsi nous soutenons nos producteurs de Judée Samarie dans l’exportation de leurs produits vers la France.
Nos avocats planchent sur la possibilité d’utiliser des termes équivalents aux mentions qui nous sont imposées, en espérant trouver la bonne formulation pour nos prochaines importations sur ce produit.
Madame, Monsieur, permettez-nous d’ajouter la chose suivante et dans un esprit convivial de clarification :
Des noms comme Zeev Jabotinsky, Mehanem Begin, en passant par Itshak Shamir ou Golda Meir, et bien d’autres… font partie de notre ADN.
Nous nous battons pour les mêmes causes et jouons dans la même équipe, vous et nous.
Le mot de la fin
Je remercie la maison Taïeb et ses dirigeants de ces précisions. Je reconnais que vivre sa judéité dans un contexte d’antisémitisme institutionnel est extrêmement difficile. Je présente mes excuses à messieurs Georges et Yoni Taïeb pour avoir critiqué leur étiquetage, qui n’est pas de leur fait mais qui est imposé par la discrimination que subissent les juifs en Europe depuis tous temps.
Les Européens ne pardonnent pas aux juifs les 6 millions qu’ils ont exterminé.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org