Les dirigeants du mouvement Takuma 2023, organisateurs de la Marche du million qui a réuni au moins 600 000 personnes en faveur de la réforme judiciaire et en soutien du gouvernement à Jérusalem, font l’objet d’une plainte pénale déposée par le Mouvement pour la qualité du gouvernement, cette ONG en partie financée par l’administration Biden ainsi que de grosses donations venant de l’étranger, et qui avait, le moins dernier, déposé plainte pour faire destituer le Premier ministre et le faire jeter en prison – plainte qui a été rejetée par la Haute cour pour disproportion.
Dans une lettre envoyée vendredi à la conseillère juridique du gouvernement, l’avocate Gali Beharev-Miara, après le succès du rassemblement de la droite à Jérusalem, le Mouvement pour la qualité du gouvernement demande l’ouverture d’une enquête criminelle contre les organisateurs de la Manifestation du million. Il accuse les participants d’avoir commis des délits d’incitation à la violence et de sédition. Selon eux, au cours de la manifestation, des manifestants ont été enregistrés en train de marcher sur d’immenses banderoles portant les photos de juges de la Cour suprême et de la conseillère juridique du gouvernement, et des déclarations graves auraient été faites à leur encontre dans le cadre de discours prononcés par des membres de la Knesset et des élus.
La lettre fait notamment référence au discours du ministre de la Justice Yariv Levin, lors du rassemblement, ainsi qu’aux déclarations d’autres ministres ayant pris la parole, qui auraient franchi une ligne rouge.
« Nous savons déjà jusqu’où peut aller l’incitation menée par Netanyahou, et nous espérons que cette fois nous saurons comment l’arrêter à temps. Nous demandons à la conseillère juridique du gouvernement d’enquêter sur les instigateurs, et à Netanyahou d’agir pour mettre fin à l’incitation de ses émissaires », a écrit le Mouvement pour la qualité du gouvernement dans sa plainte.
Les responsables de la manifestation de soutien au gouvernement ont déclaré samedi soir qu’il s’agissait d’une tentative pour les faire taire.
La réalité est bien pire.
Ce qu’ils veulent, ce n’est pas seulement de les faire taire, c’est terrifier les organisateurs afin de les décourager de recommencer. Ce qu’ils veulent, c’est épuiser leurs ressources financières en frais de justice. Ce qu’ils veulent, c’est mobiliser leurs ressources humaines pour qu’ils se défendent, car pendant ce temps-là, ils ne pourront pas attaquer. Ce qu’ils veulent, c’est réclamer l’exclusivité de la rue pour manifester. Ce qu’ils veulent, c’est faire taire toute opposition, toute résistance, toute velléité de la majorité des citoyens. Ce qu’ils veulent, c’est que les électeurs de la majorité se couchent et se soumettent. Ce qu’ils veulent, c’est conserver le pouvoir que la gauche a volé depuis trois mois dans les rues.
Le fondateur du mouvement Takuma 2023, Berla Crombie, a répondu à la demande du Mouvement pour la qualité du gouvernement en parlant d’une dictature.
« Les membres du Mouvement pour la qualité du gouvernement ont une fois de plus montré à quel point il s’agit d’une organisation purement politique. Pendant des semaines, des photos du Premier ministre ont été jetées au feu, des inscriptions contre lui ont été écrites sur la rue Ayalon, mais le Mouvement pour la qualité de l’État n’a pas réagi tant qu’il s’agissait d’une manifestation de gauche.
Ce n’est que maintenant, lors d’une manifestation de droite, alors que quelqu’un a marché sur une pancarte qui était au sol, et que personne n’avait la moindre idée de ce sur quoi il marchait, qu’ils se sont souvenus qu’il existe une chose telle que le mépris des personnalités gouvernementales et le soupçon d’incitation à la violence et à la rébellion. Bonjour les dictateurs. Je suis prêt à recevoir les enquêteurs [de la police]. Si vous voulez me mettre un bâillon, alors allez-y à fond », a déclaré Crombie.
Crombie a été un formidable organisateur, tout le mérite de ce succès magistral lui revient, mais c’est un agneau face au loup. Il se défend et se justifie dans sa réponse, face à un adversaire sans pitié, prêt à le détruire et l’écraser.
Le député Avihai Bowaron (Likoud), l’un des leaders de la manifestation, qui a dirigé et soutenu ce rassemblement historique, a également réagi en déclarant :
« Ce monstre de la dictature est insatiable. Le Mouvement pour la qualité du gouvernement est devenu un mouvement pour le bâillonnement même de ce droit fondamental – le droit de protester en vertu du droit fondamental de la dignité humaine et de la liberté. Même ce droit, ils cherchent à nous le refuser. La vérité est que la gauche a eu une peur bleue du rassemblement de masse et de la venue de 600 000 membres du camp national dans les rues et sur la place de la ville.
La gauche est morte de peur lorsqu’elle s’est rendu compte que l’immense public du camp national est venu sur le [même] terrain démocratique et qu’il utilisera tous les outils à sa disposition [JPG : ça, j’en doute. La droite n’a pas le millième du vice de la gauche, la meilleure preuve est qu’aucun politique n’a même songé à déposer plainte contre les organisateurs des manifestations, lorsque les manifestants lançaient des appels à la guerre civile, ou à éliminer le Premier ministre Netanyahou, à la rébellion, ou lorsqu’ils ont bloqué les rues, les avenues, l’autoroute Ayalon, ou même vandalisé une maison pour allumer des feux avec ses portes et son mobilier] pour amener la correction et la guérison du système judiciaire.
Hier, à Jérusalem, nous – 600 000 personnes – avons juré que nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas mis en œuvre une réforme judiciaire en Israël, pour notre bien et pour l’avenir de nos enfants. Lorsque cela se produira très bientôt, une nouvelle lumière brillera sur Sion et Jérusalem et l’État d’Israël connaîtra une prospérité et une bénédiction qu’il n’a jamais connues auparavant », a ajouté M. Bowron. [JPG : Je pensais, j’avais tort, que la droite avait compris de quelle immense puissance, de quels immenses moyens, de quels brillants stratèges, disposaient les organisateurs des manifestations, et qu’ils avaient appris à ne pas les sous-estimer. La naïveté des propos de Bowron me montre le contraire et me désole]
Le mouvement Takuma 2023 affirme que la lutte pour la réforme judiciaire ne se terminera pas avec la grande manifestation, mais que d’autres actions sont attendues pour mener à bien la législation sur la réforme. Dès samedi soir, des manifestations supplémentaires ont eu lieu dans plusieurs centres du pays, auxquelles participent des milliers de personnes, exigeant du gouvernement qu’il fasse avancer la réforme. Des manifestations ont eu lieu à Ashdod, Petah Tikva, Hadera et dans les Kiryats, entre autres.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Il y a au moins une loi qui devrait être inscrite et promulguée, c’est l’interdiction à ces mouvements ou organisations qui ont un pouvoir de nuisance, de recevoir des fonds de pays étrangers, souvent hostiles à Israel et d’exiter avec seulement des dons locaux et limités par donateur.