Israël vaincra, parce qu’il a choisi le camp de la vie et de sa perpétuité

Résilience : C’est une des lois infranchissables de la nature et la formule suprême pour définir la vie. Rien n’est accessible sans un prix attaché à son talon. Et souvent le prix à payer pour vivre réclame la vie d’un autre – ennemi ou simple victime.

Une destinée à laquelle personne ne peut échapper. Certains vivront plus longtemps que d’autres, ce qui me ramène à cette conclusion désarmante que j’avais émise devant la sculpture d’un soldat blessé au kibboutz Giva’at Brenner.

«Il n’y a ni victoire ni défaite dans les guerres, sur lesquelles ne plane que l’ombre inévitable de la mort. Elle est l’ultime vainqueur. Je me demande toujours qui est le plus chanceux : le soldat mort à la fin de son périple sur notre terre tourmentée et qui trouve finalement le repos dans l’au-delà, ou le combattant, perpétuellement aux aguets, défiant les éléments déchaînés contre lui afin de préserver la vie ? (Extrait de «Il était une fois Marrakech la juive»)

La sienne ou celle de son peuple, des siens, peu importe, en fait. Il sera l’offrande fortuite qui contribuera à la préservation de la vie humaine ou autre.

Pour maintenir la vie, la légende du pélican nous donne une leçon inattaquable : Alfred de Musset.

«Lorsque le pélican, lassé d’un long voyage,

Dans les brouillards du soir, retourne à ses roseaux,

Ses petits affamés courent sur le rivage en le voyant au loin s’abattre sur les eaux.

Déjà, croyant saisir et partager leur proie,

Ils courent à leur père avec des cris de joie

En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.

Lui, gagnant à pas lent une roche élevée,

De son aile pendante abritant sa couvée,

Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.

Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte ;

En vain il a des mers fouillé la profondeur ;

L’océan était vide et la plage déserte ;

Pour toute nourriture il apporte son cœur.

Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,

Partageant à ses fils ses entrailles de père,

Dans son amour sublime, il berce sa douleur ;

Et, regardant couler sa sanglante mamelle,

Sur son festin de mort il s’affaisse et chancelle,

Ivre de volupté, de tendresse et d’horreur.

Geste héroïque ou pas, il faut perpétuer la vie, même au prix de la sienne.

Ainsi va le monde. Nous devons tuer des bêtes pour nous nourrir, nous devons aussi tuer ceux qui convoitent nos terres, notre toit, nos possessions. Nous devons tuer ceux qui se disent nos ennemis ou nos amis… Nous devons tuer pour nous affirmer, pour nous convaincre que nous sommes dans le droit de tuer.

Il faut toujours tendre une main pacifique mais hésitante, et tenir de l’autre, l’épée dissimulée, pour se préserver.

Les morts s’accumulent dans les deux camps. On pleurera ces héros qui, comme le disait si bien Victor Hugo : le qualificatif de Héros ou de Traître dépendra du côté de la frontière où gît le soldat.

Le véritable héros sera celui qui aura employé toutes ses facultés pour empêcher la guerre de se déclencher. Parfois, elle s’impose dans toute sa cruauté comme fut le cas de l’assaut du 7 octobre 2023 contre les villages et les kibboutzim israéliens.

Mais nous en manquons, surtout si d’un côté, c’est la soif du sang qui guide la main de l’autre. Surtout si le musulman croit que c’est son devoir de tuer les juifs pour avoir enfreint ses promesses de loyauté/fidélité au Créateur.

Ces assaillants/déclencheurs, avaient-ils vraiment besoin d’une raison, d’une excuse ? Et quelle était la raison d’Hitler pour assassiner six millions de juifs ? Ou celle des Romains, des Babyloniens, des croisés et tant d’autres armées qui ont parcouru les océans pour se déverser sur les rivages pelés de Canaan ? Sa Sainteté ? Sa richesse… aucune raison ni excuse, hormis l’ambition, la convoitise, le mal d’appartenir aux forces du mal.

Alors, on fabrique un étendard, on propage une idée, une insulte, un défi, une religion, et on forme une armée de cupides et d’incultes qui deviendront la chair à canon pour ces ambitieux.

Hitler voulait créer un empire pour la race aryenne et pour comble de l’ironie, il s’était photographié tenant dans ses bras une fillette blonde aux yeux bleus qui était juive… Et l’artiste antisémite, Renoir dont le meilleur portrait représentait une enfant juive. Savaient-ils au moins combien ils étaient tous dans l’erreur ? J’en doute. Ou alors, il faut pousser le cynisme jusqu’à l’extrémité. Puisqu’en général, le juif est dessiné comme un vilain corbeau, aux cheveux noirs et crépus, au nez crochu, aux yeux avides, aux lèvres humides du sang de ses victimes…

Le juif a-t-il manqué à ses promesses à Dieu ? Sans doute, quelques fois, par complaisance, désinvolture, par crânerie ou immaturité. La main de l’autre deviendra l’outil de sa punition, nous dit-on.

Par moments je suis tentée de contrebalancer mes postulats sur la bible, sur le châtiment et croire que cette haine absurde contre le juif n’est autre qu’une condamnation aveugle due à notre errance… à notre manque de consistance, en qualité de juif. Ou alors serait-ce notre droiture qui s’est perdue dans les méandres de la résilience ?

Dieu nous a-t-il abandonnés ?

Non, puisqu’à l’heure actuelle, après l’affront, l’humiliation, la douleur, la mort, le crime, l’horreur, dont la description devint un sujet de rivalité entre les nombreux reporters qui ont croisé la lame de l’épée à qui mieux mieux, afin de reproduire des fléchettes acerbes des scènes de la barbarie réincarnée, les jeunes israéliens se sont ressaisis, ont formé les rangs et ont compris que pour que cette nation trois fois millénaire se relève de son abîme, il faut reprendre l’arme et combattre ceux qui cherchent sa mort.

Ils sont les véritables héros et en dépit de la tristesse de les voir parfois succomber, et de ces larmes que nul d’entre nous ne peut contenir… c’est leur courage qui maintient leurs parents en vie. Même à leur âge, nonobstant leur jeunesse, leur manque d’expérience, ils ratifient une maturité précoce, une responsabilité et implication dans le futur de la nation juive. Ils ont chanté la Tikva, hymne national israélien devant l’océan et ont refait leur serment de fidélité au «Dieu Unique».

Ils ne se battent pas seulement pour leur lopin de terre, mais surtout pour évacuer le monde de ce crachat immonde qui s’est déversé à nos portes et qui menace tous les amoureux de la liberté et de la justice.

La lutte d’Israël n’est pas seulement pour sa survie, elle est principalement pour le règne de l’équilibre, l’union des peuples et la récusation de l’arbitraire… cet arbitraire qui dévie de nombreux chefs d’Etat pleutres et lâches de leur véritable vocation – ceux-là mêmes qui réclament une justice pour un peuple inexistant, pour des raisons rapiécées afin amortir leur haine absolue du juif, mais pratiquent l’injustice envers les juifs d’Israël ou d’ailleurs.

Israël vaincra parce qu’il a choisi le camp de la vie et de sa perpétuité. Il s’écarte de tous ceux qui sanctifient la mort et la désolation.

Mais ne dit-on que nous faisons notre choix (libre-arbitre) et détenons dans nos mains nos destinées ?

Israël a fait son choix depuis plus de trois mille ans…

Thérèse Zrihen-Dvir, repris depuis son blog.

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