Le ministère des finances de l’Autorité palestinienne a déclaré jeudi qu’Israël avait déduit 267 millions de NIS (78 millions de dollars) des recettes fiscales mensuelles qu’il perçoit pour le compte de Ramallah.
Le ministère a attribué cette déduction inhabituellement élevée à la décision du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, de doubler le montant des recettes fiscales palestiniennes qu’Israël saisirait. Smotrich a en effet déclaré qu’il était immoral que l’argent du terrorisme aille aux terroristes et non aux victimes du terrorisme, et a décidé de retenir ces sommes, que l’AP verse mensuellement aux familles des terroristes, et de les affecter aux familles des victimes.
Cette mesure empêcherait l’Autorité palestinienne de payer intégralement les salaires de ses quelque 130 000 employés publics, y compris les membres de ses forces de sécurité : qu’ils arrêtent de mensualiser les terroristes et leurs familles, et une partie de leurs problèmes d’argent serait réglée – et il y aurait moins d’attentats.
En raison de l’absence de statut d’État pour l’AP, Israël est chargé de collecter les droits de douane et autres recettes fiscales correspondant aux exportations des biens fabriqués par les entreprises arabes de l’Autorité palestinienne. Il les transfère à Ramallah sur une base mensuelle, fournissant des fonds qui représentent près de 65 % du budget annuel palestinien, qui s’élève à environ 18 milliards de NIS (5,27 milliards de dollars). En comparaison, le budget annuel d’Israël s’élève à environ 527 milliards de dollars.
- En 2018, Israël a adopté une loi exigeant qu’une somme égale aux allocations mensuelles que l’AP verse aux prisonniers de sécurité et aux familles des assaillants tués soit retenue sur les recettes fiscales qu’elle transfère aux Palestiniens.
- L’establishment sécuritaire israélien, qui est composé de personnes politiquement à gauche, issues du parti socialiste Havoda, s’est opposé à la législation à l’époque, prévenant qu’elle risquait d’entraîner l’effondrement de l’AP, ce qui obligerait une fois de plus Israël à assumer la responsabilité de fournir des services civils à des millions de Palestiniens. Un tel effondrement créerait également un vide que l’establishment sécuritaire craignait de voir comblé par des forces plus extrémistes telles que le groupe terroriste Hamas.
- La coalition de l’époque, dirigée par l’actuel Premier ministre Benjamin Netanyahu, a tout de même fait avancer la législation, bien qu’elle ait inclus une clause exigeant que la déduction soit approuvée par le cabinet sur une base régulière.
- En conséquence, les déductions n’ont souvent pas été mises en œuvre, car il semble que la gauche ait convaincu la droite et le Likoud que l’effondrement de l’AP ne serait pas dans l’intérêt d’Israël.
- Comble de la pensée post-sioniste qui a plongé Israël dans ses problèmes sécuritaires (la gestion des lieux saints de Jérusalem par le Waqf, la reddition du Sinaï contre la paix, les accords d’Oslo, la reconnaissance de la légitimité de l’OLP, etc), en 2021, le ministre de la Défense de l’époque, Benny Gantz, a proposé à l’AP un prêt de 500 millions de NIS (155 millions de dollars) afin de maintenir à flot le gouvernement à court d’argent.
Mais avec l’arrivée du nouveau gouvernement israélien dur à la fin de l’année dernière, la position sur l’importance de l’existence continue de l’AP a commencé à changer. Je rêve maintenant d’un « moment Arafat », où Mahmoud Abbas sera enfin traité pour ce qu’il est : un terroriste, au lieu de le présenter comme un partenaire pour la paix.
Smotrich a longtemps exprimé son soutien à la dissolution de l’AP et a déclaré le mois dernier qu’il n’était pas intéressé par son maintien tant qu’elle continuerait à verser des allocations aux terroristes.
Au cours de son premier mois d’existence, le nouveau gouvernement israélien a approuvé une série de sanctions à l’encontre de l’Autorité palestinienne pour avoir demandé que la Cour internationale de justice se prononce sur la conduite d’Israël dans les territoires. Ces mesures comprennent :
- la saisie de 139 millions de NIS (39 millions de dollars) provenant des recettes fiscales de l’AP qu’Israël avait déjà retenues, et leur transfert aux familles des Israéliens tués dans des attaques terroristes palestiniennes.
- Puis, jeudi, Smotrich a annoncé qu’Israël doublerait le montant des recettes fiscales retenues à l’AP au cours des six prochains mois pour compenser les six mois où le gouvernement précédent n’a pas retenu ces fonds en 2021.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : Timesofisrael