L’offensive généralisée contre la réforme judiciaire et contre le gouvernement nouvellement élu en Israël dépasse de beaucoup le cadre restreint du débat politique et juridique. Elle procède en fait d’une tentative désespérée du « Deep State » en Israël de regagner le pouvoir qu’il vient de perdre dans les urnes.
« Deep State » (« l’État profond ») : l’expression évoque le titre d’une série d’espionnage. S’agit-il d’un véritable « État dans l’État », ou plus simplement du pouvoir de l’administration et des groupes de pression, qui s’oppose parfois à celui des élus du peuple ? Plus précisément, il pourrait s’agir de tous ceux qui – au sein de l’administration, de l’armée, de l’économie ou des médias – se donnent pour tâche non pas de servir l’Etat, le peuple et le gouvernement qu’il s’est donné, mais au contraire de renverser ce dernier par des moyens non démocratiques, pour servir leurs propres intérêts, matériels ou idéologiques.
Quelle que soit l’acception précise qu’on lui donne, ce concept permet de comprendre les causes profondes de la situation politique sans précédent que traverse l’État d’Israël depuis plusieurs années. En effet, comme l’écrivait en 2018 la commentatrice israélienne Caroline Glick, « l’usurpation du pouvoir des élus par “l’État profond” au cours des trois dernières décennies est la question politique la plus brûlante en Israël aujourd’hui ».
Contrairement au slogan que l’on entend dans les rues d’Israël depuis plusieurs semaines – c’est-à-dire depuis la victoire éclatante de la droite aux dernières élections – ce n’est en effet pas la démocratie qui est mise en danger par le nouveau gouvernement et par son ambitieux projet de réforme judiciaire. C’est au contraire le pouvoir des adversaires de la démocratie qui vacille aujourd’hui, et c’est la raison des cris d’orfraie de leurs partisans, qui se déchaînent actuellement à l’intérieur comme à l’extérieur d’Israël. Qui sont ces représentants du « Deep State » ?
Ils sont présents au sein de tous les pouvoirs non élus. A la Cour suprême évidemment, qui est devenue depuis plusieurs décennies le premier pouvoir en Israël, en s’arrogeant un droit de regard exorbitant sur toutes les décisions de l’administration, de l’armée et du gouvernement, ainsi qu’un droit d’annulation des lois qui ne lui a jamais été légalement octroyé, créé ex nihilo par le juge et ancien président de la Cour suprême Aharon Barak. Ils sont aussi largement représentés dans les grands médias israéliens, dont l’hostilité à Benjamin Netanyahou n’a pas faibli depuis son premier mandat dans les années 1990. Ils sont également présents au sein de l’establishment militaire, dans l’université, dans le monde de la culture et partout où le pouvoir non élu s’exerce dans un sens contraire à celui du gouvernement légalement constitué.
On comprend dès lors la peur panique dont sont aujourd’hui saisis ces représentants du Deep State d’Israël et ceux qui les soutiennent et les financent en dehors d’Israël. A l’instar du New Israel Fund, qui vient d’annoncer publiquement, dans un geste sans précédent, son soutien aux manifestations contre le gouvernement, alors même que celui-ci prépare un projet de loi contre le financement par des fonds étrangers d’ONG israéliennes d’extrême-gauche. Il est compréhensible dans ces circonstances que le « Deep State » se sente menacé et qu’il lance aujourd’hui une brutale contre-offensive, pour tenter de priver les électeurs israéliens de leur victoire.
© Pierre Lurçat pour Israël 24/7
Cela ressemble à l’Amérique…
Des fonctionnaires puants de prétention qui s’opposent à la volonté générale !
Les petits pouvoirs sont les pires parce qu’ils ne sont basés que sur la tyrannie des gens avides de pouvoir mais qui n’en n’ont pas les compétences.
L’incompétence est le plus haut niveau que peuvent atteindre les ambitieux sans éthique, sans conscience.