Le ministère des Affaires étrangères israélien a déclaré que l’obligation de marquer les exportations « nuit aux Israéliens comme aux Palestiniens », et l’envoyé a annulé les réunions avec les responsables belges.
Israël s’est emporté contre la Belgique mercredi, suite à une information selon laquelle Bruxelles a décidé de commencer à étiqueter les produits fabriqués en Judée et en Samarie.
Le ministère belge des Affaires étrangères a confirmé mercredi que le pays souhaitait que les produits issus des territoires disputés soient étiquetés et qu’il prévoyait de renforcer les contrôles sur les produits provenant des implantations israéliennes.
Dans un communiqué, le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré que cette initiative d’étiquetage était « anti-israélienne » et « nuisait aux Israéliens comme aux Palestiniens ».
« Elle est incompatible avec la politique du gouvernement israélien axée sur l’amélioration de la vie des Palestiniens et le renforcement de l’Autorité palestinienne, et avec l’amélioration des relations d’Israël avec les pays européens », indique le communiqué.
Sauf que la vie des Palestiniens, les Européens s’en contrefichent, si ça peut servir à harceler les Juifs.
Le vice-ministre des Affaires étrangères Idan Roll, en visite en Belgique, a annulé ses réunions au ministère belge des Affaires étrangères et avec des parlementaires belges en représailles.
Cette décision « renforce les extrémistes, ne contribue pas à promouvoir la paix dans la région et montre que la Belgique ne contribue pas à la stabilité régionale », a déclaré M. Roll.
Le ministère belge des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué qu’il continuait à appliquer le droit international et européen, « qui fait une distinction entre Israël d’une part et les territoires palestiniens d’autre part. »
« Nous nous attendons à ce que ces marchandises soient étiquetées correctement par les exportateurs », a-t-il déclaré, notant que « nous avons constaté qu’il est très difficile de confirmer l’origine exacte des produits. » Il a noté qu’il n’y avait pas d’interdiction sur les produits des territoires disputés.
- En 2015, la Commission européenne a adopté des règlements interdisant l’étiquetage des produits provenant de zones qu’elle considère comme occupées par Israël comme étant fabriqués en Israël, une décision qu’elle a attribuée au droit du consommateur de connaître l’origine des produits.
- En 2019, la Cour européenne de justice a statué que les produits fabriqués dans les territoires disputés doivent être étiquetés comme tels et ne peuvent pas être commercialisés comme des produits d’Israël.
- La Cour de justice de l’Union européenne a déclaré que lorsque les produits proviennent d’une implantation israélienne en territoire disputé, leurs étiquettes doivent fournir une « indication de cette provenance » afin que les consommateurs puissent faire des « choix éclairés » lors de leurs achats (décodage : pour que les antisémites puissent éviter ces produits).
La Commission européenne a déclaré qu’il appartenait à chaque pays de l’UE de veiller à ce que les étiquettes soient correctes, mais que l’origine des produits issus des implantations devait être indiquée d’une manière qui « ne soit pas trompeuse pour le consommateur ».
Israël fait remarquer aux oreilles sourdes de Bruxelles et des médias que l’étiquetage est injuste et discriminatoire puisque que les autres pays impliqués dans des conflits territoriaux ne sont pas sanctionnés. Mais pourquoi les juifs devraient-ils réclamer un traitement égal de la part de l’Europe ?
La démarche de la Belgique fait suite à une démarche similaire de la France en 2016, « véritable amie d’Israël » comme elle le dit elle-même. La plupart des pays européens ne suivent cependant pas la directive européenne.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source ToI