Alors que tout le monde parle de « solution à deux Etats », qui consiste à donner du tangible – des terres difficiles à reprendre, contre de l’intangible – des paroles et des traités de paix facile à déchirer, il existe d’autres solutions, que personne n’évoque.
Lorsque l’on vous dit « solution à deux Etats », si l’on vous cache l’essentiel, n’écoutez pas.
L’essentiel est que :
- Les manuels scolaires de l’Autorité palestinienne sont très clairs : Ramallah veut non pas créer deux Etats, mais établir l’État de Palestine à la place de l’État d’Israël ; la solution dite « à deux États » est considérée comme une étape initiale, temporaire, pour les Arabes. Ceux qui défendent cette « solution » ignorent les revendications selon lesquelles toute la terre « du fleuve à la mer » appartient aux Palestiniens.
- La « solution » occulte le fait que pour les Arabes, Israël « occupe illégalement le territoire palestinien » et qu’ils doivent le « libérer ».
- Les Palestiniens refusent de reconnaître les faits historiques fondamentaux, notamment le fait que les Juifs ont une civilisation longue et très développée en Terre d’Israël, y ont établi deux royaumes, et ont une présence ininterrompue depuis plus de 2 000 ans sur cette terre. Ils nient jusqu’à la judéité de Jérusalem !
- La « solution » assurera l’établissement d’un État terroriste de plus, qui déclarera ouvertement son intention d’effacer l’État juif.
- La « solution » ignore le réel et vit sur des suppositions. Le réel est que le retrait d’Israël de Gaza a installé une organisation terroriste islamiste à sa place : le Hamas. Le réel est que le retrait d’Israël du Sud-Liban a installé une autre organisation terroriste islamiste à sa place : le Hezbollah, et qu’il est raisonnable de penser qu’il se passera la même chose si Israël se retirer de Judée et Samarie.
Une vraie solution
- Pour commencer, il n’existe pas de « solution » au sens occidental du terme. Suivez-moi ici, c’est un sujet tout en nuance. Lorsque nous employons le mot « solution », nous Occidentaux comprenons : « il y a un problème, nous devons le régler définitivement, le solutionner, pour ne plus avoir à jamais le croiser ».
Les Arabes ne raisonnent pas ainsi. Rien n’est jamais définitif, dans leur culture. La meilleure preuve est le traité de paix signé par Israël avec l’Égypte. Il a été signé en 1979. Personne n’a jamais supposé qu’il était fragile, car la coopération entre les deux pays, même si c’est une paix froide, est excellente. Et pourtant, le président Morsi avait décidé de déchirer le traité de paix avec Israël, 43 ans après sa signature. Heureusement, il a été destitué par la rue arabe. - Dans ce contexte de « solution » – qui durera ce qu’elle durera, soyons réalistes – je crois que la meilleure solution est de type Porto Rico.
Porto Rico est « un territoire annexé et appartenant aux États-Unis, mais ne faisant pas partie des États-Unis ».
Le statut de Porto Rico est celui d’un territoire non incorporé des États-Unis. En tant que telle, l’île de Porto Rico n’est ni une nation souveraine ni un État américain. En raison de ce statut, le territoire, en tant que collectivité, est dépourvu de certains droits mais bénéficie de certains avantages que d’autres collectivités n’ont pas.
Par exemple, et c’est ce qui nous intéresse beaucoup, les résidents de Porto Rico ne peuvent pas voter aux élections présidentielles américaines ni élire leurs propres sénateurs et représentants au Congrès américain. Ils élisent en revanche leurs représentants locaux.
Dans le cas israélien, peu importe que les Arabes fassent 10 enfants par femme (ce qui n’est pas le cas), ils ne pourraient pas voter à la Knesset, et donc ne pourraient pas transformer la nature juive d’Israël, ni peser sur les lois.
Conclusion
Je ne sais pas si cette solution est parfaite, mais elle a au moins un avantage : elle a fait ses preuves avec les Portoricains. Elle demande probablement des adaptations, car les Arabes ne sont pas des gens normaux : ils vivent dans la guerre, par la guerre et pour la guerre.
Je sais en revanche que si les médias et les gauchistes ne parlent jamais de cette option, c’est qu’elle a de la valeur.
Je sais enfin que lorsque j’entends quelqu’un dire « qu’il n’existe que deux solutions » : deux Etats ou un Etat, c’est un idiot sans imagination ni cervelle, ou un perroquet. Aucun des deux n’emporte le respect.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org