Le ministre de la Défense Yoav Gallant a été isolé, jeudi dernier, lors de la réunion du cabinet d’urgence. Le vote était presque unanime : les présents, à part Ben Gvir qui s’est abstenu, et Gallant qui a voté contre, ont suivi Netanyahou et décidé que Tsahal conservera le contrôle du corridor de Philadelphie.
Mais Gallant est un général, et un militaire de haut-rang ne tolère pas facilement de se voir dicter ses décisions par des civils, même s’ils sont élus et représentent le peuple israélien.
C’est une partie importante du problème que subit la société : alors qu’elle se droitise, et que les événements de l’année dernière ont renforcé la « valeur juive » que les laïcs en Israël attachent aux missions et symboles nationaux, l’establishment – la Haute Cour, les responsables de l’armée, ceux des services de renseignement et les salles de rédaction – ne semblent pas avoir bougé d’un millimètre depuis le 7 octobre, et ils sont tous alignés sur le même paradigme qui a semé la mort le 7 octobre : donner une chance aux Arabes, les assister, ne pas les provoquer, faire des compromis, accéder à leurs demandes pour ne pas attiser les tensions. A peu près chaque mois depuis le début de l’intervention à Rafah – qu’il a tout fait pour empêcher – cette phrase revient dans la bouche du chef du Mossad David Barnea, et avant cela, dans celle de Gallant.
Ce dernier est donc revenu à la charge, ce matin, profitant de la découverte de six otages assassinés dans un tunnel de Gaza, et a déclaré qu’Israël devait revenir sur sa décision de ne pas abandonner le contrôle du corridor Philadelphie pour parvenir à un accord sur la libération des otages restants.
« Le cabinet doit se réunir immédiatement et revenir sur la décision prise jeudi. Il est trop tard pour les otages qui ont été assassinés de sang-froid. Nous devons ramener les otages qui sont toujours détenus par le Hamas. L’État d’Israël poursuivra tous les dirigeants et meurtriers du Hamas », a-t-il déclaré.
Quelle misère. Cet homme ne comprend donc pas ? Il ne voit pas le jeu du Hamas ? J’espère que le cabinet tiendra bon et qu’Israël n’échangera pas la sécurité actuelle et future de ses citoyens contre des promesses de terroristes.
Le ministre Smotrich a immédiatement réagi et mis en garde contre le piège que le Hamas a tendu pour diviser l’Etat juif. Il a déclaré :
Le Hamas a assassiné de sang-froid les personnes que nous avons récupérées, précisément pour nous faire capituler, accepter ses exigences et lui permettre de survivre, de restaurer ses capacités et d’attaquer à nouveau Israël dans le cadre du plan d’extermination iranien.
Le Cabinet ne permettra pas un accord de capitulation qui compromettrait la sécurité d’Israël.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org