Une enquête d’opinion publique, menée par le centre palestinien de recherche politique et d’enquêtes, auprès de 1 270 habitants des régions de Judée Samarie et de la bande de Gaza, fait apparaître une série de résultats très inquiétants à la fois pour les dirigeants de Ramallah et pour Israël.
L’enquête fait référence au nouveau phénomène des factions armés qui se multiplient dans les territoires de Judée et de Samarie, en particulier dans le nord.
- 71 % des personnes interrogées ont déclaré soutenir le phénomène des groupes armés et la création de groupes supplémentaires, et ont affirmé que ceux-ci ne devaient pas faire l’objet d’une supervision ou d’une intervention de la part de l’Autorité palestinienne.
- Seuls 23 % sont fondamentalement opposés à ce phénomène.
- 80% des répondants s’opposent à ce que les membres des groupes armés soient soumis à l’Autorité palestinienne et soutiennent leur indépendance, et
- 86% estiment que l’Autorité palestinienne n’a pas le droit d’agir contre les membres de ces groupes terroristes.
- 55% disent craindre que la création de groupes armés ne conduise à des conflits armés entre ces derniers et les forces de sécurité palestiniennes.
Hamas/ Fatah
En ce qui concerne l’équilibre des forces entre le Hamas et le Fatah, l’enquête montre que si des élections pour le Parlement arabe avaient lieu, le Hamas obtiendrait 34 % des voix et le Fatah 31 %.
L’enquête montre que si des élections avaient lieu,
- Abu Mazen ne recevrait que 33 % de soutien,
- Ismail Haniyeh, le chef du hamas, aurait 56 %.
Dans le même ordre d’idées, l’enquête a posé la question de la répartition du soutien, si Marwan Barghouti, un haut responsable du Fatah, qui purge 5 peines de prison à vie en Israël, participait aux élections. Dans ce cas,
- Barghouti remporterait 57 % des suffrages, tandis que
- Ismail Haniyeh seulement 38 %.
Et si Haniyeh se présentait contre le Premier ministre Muhammad Shteyeh, il serait battu avec 28 %, contre 61 % au Premier ministre palestinien.
- 80 % des personnes interrogées ont déclaré ne pas être satisfaites des performances d’Abu Mazen, le « président » de l’Autorité palestinienne.
- 69 % du public arabe demande la tenue prochaine d’élections générales, et à l’inverse,
- 28 % ne veulent pas de ce processus électoral.
- Cependant, 67 % des personnes interrogées ont déclaré que les élections ne devraient pas avoir lieu prochainement.
Détérioration du statut de l’Autorité palestinienne
- 50 % des personnes interrogées ont déclaré que l’intérêt palestinien réside dans la dissolution de l’Autorité, contre
- 46 % qui pensent que l’intérêt palestinien réside dans son maintien.
- 63 % des personnes interrogées ont déclaré que « l’intérêt d’israël est dans la survie de l’AP, contre
- 34 % qui ont déclaré que l’intérêt d’israël est son effondrement.
Sur une autre question,
- 63% des répondants ont déclaré que l’Autorité palestinienne est devenue un fardeau pour le « peuple palestinien ».
- 84% pensent qu’il y a de la corruption dans les institutions de l’Autorité palestinienne – ce qui veut dire qu’il y a tout de même 16 % d’attardés, et
- 73% pensent qu’il y a de la corruption dans les institutions dirigées par le Hamas dans la bande de Gaza, donc un poil moins qu’à Ramallah.
Le conflit des Arabes contre Israël
- Un tout petit 35 % des personnes interrogées pensent que le plus grand danger pour les Arabes provient de la division qui s’est créée en 2007 entre le Hamas et le Fatah,
- 32 % pensent que l' »occupation » israélienne dans les territoires de Judée et de Samarie est le plus grand danger pour les Arabes, là encore une très faible minorité.
Créer deux Etats ? Ça ne nous intéresse pas
De loin, le sondage le plus important, parce qu’il met un uppercut aux élites, qui se font des films sur la situation, est celui-ci :
- 70 % des Arabes ont exprimé leur opposition à l’idée de « deux États pour deux peuples » et doutent de l’utilité d’une telle affaire. Cela veut dire que la communauté internationale, totalement aveugle à la réalité, va continuer comme un seul homme à présenter cette proposition comme si c’était la solution. Ils disent « solution à deux Etats ».
Dans le même temps, 63% des personnes interrogées pensent que l’Autorité palestinienne ne survit que grâce à Israël.
Le soutien à l’hypothèse à deux Etats (s’il vous plaît, faites l’effort de ne plus dire « solution » – c’est le terme imposé par la gauche pour laisser entendre que c’est la seule bonne réponse au problème) reste aussi faible que lors d’une précédente enquête réalisée il y a trois mois et s’élève à 28%, contre 70% qui s’opposent à faire l’expérience.
Il y a trois mois, le soutien à la création de deux Etats s’élevait à 27%.
« Lutte armée », mot journalistique pour dire « terrorisme
Il apparaît que 52 % des Arabes pensent que la « lutte armée » – c’est le terrorisme vu par les terroristes – en israël est le moyen le plus efficace de mettre fin à l' »occupation » israélienne et d’établir un Etat palestinien.
- 21 % ont déclaré qu’ils étaient favorables à la réalisation de ces objectifs par le biais de négociations, tandis que
- 22 % préféraient la « résistance populaire ».
La Nakba, c’est quoi ?
Enfin, l’enquête a révélé que près de deux tiers du public arabe, soit 64 %, ne craignent pas la répétition des « événements de la nakba ».
- 33 % ont exprimé la crainte de leur répétition
- 44 % ont déclaré que la nakba (« catastrophe » de la défaite de la guerre contre Israël) a enseigné aux Arabes l’importance de s’accrocher à la terre même en cas de guerre,
- 51 % croient qu’à l’avenir, le « peuple palestinien » sera en mesure de « libérer » les terres de « Palestine » et de ramener les « réfugiés » dans leurs « foyers », [notez le nombre de guillemets nécessaires : « peuple palestinien », parce qu’il n’existe que depuis les années 60 ; « libérer » les terres, parce qu’elles ne sont pas occupées, mais contestées ; « Palestine » parce que cela désigne une région géographique qui englobe la Syrie, la Jordanie, Israël, et une partie du Liban ; « réfugiés », parce qu’il n’en existe pas – ils sont fabriqués par l’ONU ; « foyer », parce que les foyers qu’ils possèdent avec des titres de propriétés ne sont pas les villes et villages construits par les juifs.]
- contre 45 % qui pensent que cela ne se produira pas.
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