Que savent les Norvégiens d’Israël ? Ce qu’ils en voient à la télévision et en lisent dans la presse. Et vous savez quel genre de théories conspirationnistes la presse rapporte sur les juifs : colonisation, occupation, vol des terres arabes, massacre intentionnel d’enfants, vol de l’eau des Arabes, et bien entendu, apartheid.
Résultat, la presse a gagné : un Norvégien sur trois pense que les Arabes sont traités par Israël de la même manière que les juifs par les nazis. C’est ce que révèle une nouvelle étude d’opinion commandée chaque année par le gouvernement norvégien.
Les dernières statistiques viennent d’être publiées par le Centre d’études sur l’Holocauste et les minorités à Oslo. Et ce sondage a également révélé le degré d’antisémitisme ambiant, qu’on n’imaginerait pas d’un tel pays nordique, traditionnellement plus éclairé. Songez-donc : un Norvégien sur dix pense que la violence contre les Juifs est justifiée.
L’anti-israélisme – le nouveau visage de l’antisémitisme en Europe
Le résultat alarmant selon lequel 38 pour cent des Norvégiens comparent le traitement des Arabes par Israël à celui des Juifs par le régime nazi de l’époque ne semble toutefois surprendre personne en Israël : tout anglophone voit comment les médias européens déforment l’actualité au profit seul des Arabes, reprennent intégralement le narratif arabe sans vérifier s’il est vrai, et rejettent la version israélienne sans vouloir savoir si elle est exacte.
L’étude montre cependant que bien que très élevé, l’antisémitisme en Norvège est en recul général.
- En 2011, lorsque l’enquête a été menée pour la première fois, 12,5 % des habitants de la Norvège ont déclaré avoir des préjugés contre les Juifs.
- En 2022, ils ne seraient « plus que » 9,3 % à avoir des préjugés négatifs à l’égard des juifs.
- Le Centre d’études sur l’Holocauste et les minorités a déclaré que l’antisémitisme norvégien n’est pas aussi prononcé que dans des pays comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas ou le Danemark, et certainement pas comme en France, où il atteint des sommets, la gauche, et pas seulement l’extrême gauche, ayant maintenant supplanté l’extrême droite, qui n’est pas moins antisémite qu’avant.
Dans l’ombre de cette image antisémite, le gouvernement norvégien a clairement indiqué à plusieurs reprises ces dernières années que toute manifestation publique d’hostilité envers les juifs était inacceptable. Le recul de l’antisémitisme en Norvège serait principalement dû à cela, indiquant qu’à la place de la liberté d’expression, la répression fonctionnerait mieux chez ce peuple du nord.
Les médias déforment les informations provenant d’Israël
Aucune surprise ici, puisqu’ils sont la cause première de l’antisémitisme, l’analyse constate que 23 % des personnes interrogées se rangent du côté des Arabes dans le conflit du Proche-Orient. Seuls 9 % sympathisent avec Israël. Le reste ne soutient aucune des deux parties. Même au niveau de l’État, on constate depuis des années un soutien biaisé aux seules vues arabes du conflit, affirme l’étude.
Ervin Kohn, responsable de la communauté juive d’Oslo, se montre extrêmement préoccupé par les nouvelles statistiques. Il et préoccupant qu’il soit préoccupé : un responsable communautaire devrait comprendre ces choses là mieux que quiconque.
« L’affirmation selon laquelle Israël traite les Palestiniens aussi mal que les nazis traitaient les Juifs est fondamentalement fausse », déclare Kohn, qui rejette la faute en premier lieu sur les médias norvégiens. « Le public exige des gros titres déformés. C’est pourquoi les médias attribuent à Israël de fausses motivations ». En Norvège, on a ainsi l’impression qu’Israël prend plaisir à tuer des civils palestiniens ou à bombarder des enfants dans la bande de Gaza. Dans le même temps, les médias minimisent le fait que les actions militaires israéliennes ne sont qu’une réaction au lancement de plus de 4.000 roquettes ».
Selon Kohn, la Norvège en particulier ne se débarrassera jamais de l’antisémitisme : « Même l’Holocauste n’y est pas parvenu ».
Kohn ne le sait pas, mais ce constat est le même partout en Europe : l’antisémitisme est trop ancré depuis trop longtemps en Europe pour qu’il disparaisse un jour.
Et s’ił existe des optimistes qui pensent le contraire, je les encourage à prendre connaissance de la liste de 2000 ans de persécutions contre les juifs en Europe que j’ai publiée sur Dreuz.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org