Le 6 octobre 1973 – Yom Kippour – une attaque-surprise dévastatrice a frappé le pays en prière. Il y avait pourtant eu des signes avant-coureurs, des avertissements, mais ils avaient été ignorés. Le consensus, tant au sein des dirigeants que des services de renseignement, étant alors que l’Egypte ne voulait pas la guerre. Très vite, le pays s’est ressaisi. Sortant des synagogues, les fidèles ont couru rejoindre leurs unités, comme l’ensemble des réservistes. Moins de trois semaines plus tard, l’armée israélienne, confrontée aux forces combinées de l’Egypte et de la Syrie, largement supérieures en nombre, avait réussi à retourner la situation grâce à une série de faits d’armes, d’audace et de bravoure. La troisième armée égyptienne est encerclée ; entraînées par le général Sharon, des unités de Tsahal ont traversé le canal et se trouvent à 100 km à peine du Caire. On connaît la suite. Le président Sadate est venu à Jérusalem. Puis est venue la paix avec la Jordanie, et enfin les Accords d’Abraham. Pourtant, aujourd’hui encore, les médias continuent à évoquer les graves manquements qui ont permis la surprise du 7 octobre sans souligner la brillante victoire qui a changé à jamais le Moyen-Orient.
Le 7 octobre 2023, soir de Simhat Torah, une attaque d’une sauvagerie inouïe lancée par l’organisation terroriste qu’est le Hamas a pris Israël par surprise. Là encore, les avertissements avaient été ignorés. Le choc a été terrible. Pourtant, le pays a réagi très vite. Oubliées, les clameurs et les divisions politiques de la veille ! Les réservistes ont répondu à l’appel comme un seul homme ; nombre d’Israéliens de plus de quarante ans, qui ne faisaient plus de période de réserve, se sont présentés spontanément pour annoncer leur volonté de prendre part à cette «guerre pour la patrie». Tsahal est entré dans la bande de Gaza, infligeant de lourdes pertes à l’ennemi. En même temps, on aurait dit que tout le pays se mobilisait pour apporter aide et réconfort aux troupes. C’est à qui cuisinerait plus de repas chauds et préparerait plus de colis.
Face à cet élan de solidarité qui fait chaud au cœur, les médias, eux, consacrent de longs développements aux erreurs et aux graves manquements qui ont permis la surprise du 7 octobre, soulignant qu’elle aurait pu être évitée si les responsables avaient agi à temps.
De nouveaux exemples sont présentés chaque jour et longuement commentés. Les chefs militaires et les responsables des services de sécurité sont montrés du doigt et priés «d’assumer leurs responsabilités», et même de présenter leur démission, alors qu’ils sont tout entiers pris par la conduite des combats. Les hommes politiques ne sont pas épargnés. Les vieux griefs refont surface, les camps se reforment, et l’unité nationale si durement acquise est remise en question. Un spectacle observé avec une joie mauvaise par les ennemis de l’Etat Juif.
Au moins en 1973, on avait attendu la fin des combats, pour les règlements de compte.
© Michèle Mazel, pour Israël24 7.org