Israël se prépare à autoriser les travailleurs druzes syriens à exercer dans le Golan, a annoncé le ministre de la Défense, Israël Katz.
Il a salué leur loyauté et leur héroïsme, ainsi que leur contribution à la sécurité d’Israël.
Les Druzes en Syrie, une communauté estimée à 700 000-800 000 individus, vivent principalement dans le sud-ouest du pays près d’Israël et de la Jordanie. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a récemment insisté sur la démilitarisation du sud de la Syrie et la protection des Druzes syriens, marquant un changement significatif dans la politique israélienne.
Le gouvernement israélien a également annoncé un plan de développement sans précédent de 3,9 milliards de NIS sur cinq ans pour les communautés druzes et circassiennes afin de dynamiser les économies locales, le logement, et l’urbanisme. La communauté druze israélienne, forte de 152 000 personnes, occupe des postes importants dans la vie publique et militaire. Historiquement, les Druzes ont soutenu la société israélienne depuis la Guerre d’Indépendance de 1948, et l’histoire n’est pas le témoin d’attentats terroristes commis par des Druzes en Israël (un attentat a été mené récemment, mais il a été confirmé que l’auteur était un dérangé mental). Les attitudes ont toutefois évolué depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011.
Au-delà des aspects géopolitiques qui procureront une couche supplémentaire de sécurité à Israël en Syrie, cette décision est porteuse d’une dimension politique largement sous-utilisée par la droite israélienne, qui se contente généralement de réagir aux attaques de la gauche, mais pas de prendre les devants.
En prenant cette décision, Katz a coupé l’herbe sous le pied de la gauche israélienne qui réclame qu’on laisse entrer des travailleurs arabes de Gaza et de Judée Samarie au prétexte que l’économie, l’agriculture, la construction en ont un cruel besoin. En prenant les devants de ces exigences, il les empêche de jouer la carte de ce chantage, puisque le 7 octobre ne leur a rien appris, et qu’ils veulent revenir à la situation précédente comme si de rien n’était.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org