Dans des interviews d’adieu avec des chaînes de télévision israéliennes, le Premier ministre sortant Naftali Bennett a déclaré qu’il considérait la création d’un gouvernement « totalement de droite » comme un désastre pour Israël. « Un tel gouvernement ira vers l’extrémisme », a expliqué Bennett.
Remarquez ceci : dans tous les pays, lorsqu’un politique pronostique le pire, cela ne se concrétise jamais. Ici, Bennet, fait une spéculation basée sur quoi ? Sur son expérience de Premier ministre au mandat le plus court de l’histoire d’Israël ? Sur son échec ? Sur du vent…
Il s’est dit très inquiet de la réaction d’une partie de l’électorat de droite à la création d’un « gouvernement de changement. »
« Cela me blesse – non pas ce qu’ils pensent de moi, mais le fait qu’ils aient perçu ce qui s’est passé comme une sorte de catastrophe.
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Nous sommes dans une situation de menace existentielle, c’est à cela que ressemble une guerre civile », a déclaré le Premier ministre.
« Guerre civile », ben voyons !
Résumant son bref mandat, Bennett déclare qu’il y a un an :
« J’ai pris la décision la plus courageuse et la plus sioniste de ma vie, j’ai essayé de faire le bien et cela a marché. »
Il a qualifié Netanyahou d’inapte à gouverner l’État, mais ne renonce pas à coopérer ni avec lui, ni avec les dirigeants arabes « constructifs », ni avec quiconque en général parmi ceux qui sont « pour un État juif et démocratique. »
Voilà résumé ce qui cloche en politique : d’une part, la vie des Israéliens ne s’est pas écroulée, tombant dans le chaos et la guerre civile, pendant la très mauvaise coalition Bennet, d’autre part, Netanyahou a hissé le pays à un niveau d’excellence, noué des relations avec des pays arabes, africains, asiatiques et d’Amérique latine, élevé le niveau de vie des citoyens, et évité la guerre avec le Hezbollah qui ne correspond pas avec l’idée qu’on se fait d’un dirigeant « inapte à gouverner ».
Autrement dit, et c’est mon opinion, Bennet aura été un mauvais dirigeant, qui n’a pas apaisé le pays politiquement, qui n’a pas réglé les problèmes fondamentaux de la colonisation à petits pas de pans entiers du pays en Galilée, autour de Jérusalem et dans le Negev (son prédécesseur non plus), il n’a pas été capable de retirer à la Cour suprême le rôle antidémocratique qu’elle s’est octroyée au cours des ans (Ayelet Shaked a été la seule à commencer cet indispensable travail), mais il aura été bien moins pire que l’apocalypse que ses opposants prédisaient.
Bennet a enfin déclaré que considère que ses vœux passés de la coalition avec Lapid et Mansour Abbas étaient une erreur – maintenant il ne les répéterait pas. Il a oublié que sans eux, il n’aurait pas pu former une coalition ?
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : https://news.israelinfo.co.il