Avant son élection en 2016, Donald Trump avait promis de nettoyer le marécage de Washington – ce qu’il appelait aussi le Deep State, c’est à dire les grandes administrations infiltrées par la gauche radicale américaine – et en tous cas les Démocrates. A part le limogeage du directeur du FBI et d’une haut fonctionnaire qui avait refusé d’appliquer ses décisions sur l’immigration clandestine, il a passablement échoué.
Itamar Ben Gvir est peut-être en train de réussir là où Trump a échoué. Il s’est rendu compte du mauvais esprit qui règne dans son ministère, et du fait que sous ses ordres, « certains ne veulent pas travailler ». Alors que, comme chacun sait, un fonctionnaire est un serviteur du peuple, un salarié du peuple, qui paye son salaire pour qu’il le serve. Il est au service des citoyens, et doit rester totalement neutre, politiquement.
Ynet a reçu une lettre envoyée par le président de la Histadrout des employés de l’Etat du ministère de Ben Gvir – la sécurité intérieure, dont il ne faut pas être grand sorcier pour avoir remarqué qu’il a la volonté – et les actes qui l’accompagnent, pour appliquer une vraie politique de droite conformément au mandat qu’il a reçu du peuple.
Les fonctionnaires, donc, se plaignent. Ils se disent « mal traités », et affirment qu' »il y a une atmosphère difficile ».
« L’image qui est apparue devant moi est celle de travailleurs venant à leur travail paniqués et effrayés par ce qui va leur arriver », dit Ofir Alkalai, représentant des employés de l’Etat à la Histadrout.
Selon Alkalai, la raison est due à « la relation trouble du vice-président des ressources humaines avec le comité des travailleurs », au fait que des « des directives unilatérales » violeraient « les droits des employés du bureau – comme si les travailleurs étaient des soldats qu’on ne consulte pas ».
M. Ben Gvir a répondu aux accusations contenues dans la lettre et a déclaré :
« J’aime et j’apprécie beaucoup les professionnels du ministère, qui accomplissent un travail sacré spécial pour la sécurité des citoyens d’Israël. Cependant, nous sommes à l’origine de changements importants qui n’ont pas été effectués depuis des années, et nous faisons pression, entre autres, pour ‘faire le ménage’ et libérer les freins – ce qui signifie que les professionnels du bureau sont également tenus de travailler plus d’heures, et en mettant l’accent sur le département des armes à feu – où nous avons délivré des licences pour 18 000 armes en quelques mois et libéré un « blocage » de plusieurs années. »
On voit bien, en demi-teinte, que l’Etat profond, le Deep State de Trump, est au travail pour faire de l’obstruction à la politique résolument à droite de Ben Gvir. La suite est encore plus explicite.
Ben Gvir :
« La plupart des employés du ministère apprécient et sont heureux de servir fidèlement le public, mais malheureusement il y a aussi un petit nombre d’employés qui n’aiment pas l’obligation d’atteindre des objectifs et de travailler aussi dur qu’on le leur demande pour le bien des citoyens d’Israël, et il semble que certains d’entre eux cherchent n’importe quel moyen d’échapper à leur travail ».
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org