L’administration Biden ne pouvait pas s’en empêcher, elle a passé la première année de la présidence à défaire ce qu’a fait Donald Trump – que ce soit bon ou mauvais. Le retrait de Trump de l’accord sur le nucléaire iranien et l’étranglement de Téhéran sous les sanctions financières avaient commencé à bloquer les velléités génocidaires de l’Iran, Biden a tout annulé.
Washington aurait maintenant reconnu à Israël – un aveu de faiblesse sans précédent – que l’Iran est « au seuil de devenir un Etat nucléaire », et a reproché à Trump de s’être retiré du précédent accord.
Par conséquent, voyant les Etats-Unis lever sanction après sanction, et débloquer des fonds gelés à l’Iran avant même la signature des accords ce qui leur enlève tout moyen de pression, Jérusalem se prépare à ce que les États-Unis et l’Iran concluent un accord nucléaire « spectaculairement désastreux » dans les prochains jours, a rapporté vendredi la chaîne israélienne Channel 13.
Un responsable israélien de la Sécurité non identifié a déclaré que l’accord qui émergera de Vienne sera pire que l’accord JCPOA initial, car il ne tient pas compte des gains nucléaires de l’Iran depuis 2018, lorsque les États-Unis se sont retirés de l’accord. Et bien entendu, il ignore les missiles longues portées iraniennes.
Selon la source de Channel 13, le nouvel accord n’obligera pas Téhéran à détruire ses centrifugeuses avancées. Même si l’Iran devra abaisser ses niveaux d’enrichissement d’uranium et cesser de produire de l’uranium métal, Téhéran a désormais la capacité de le faire à l’avenir, et il a montré qu’en empêchant les observateurs de l’ONU de pénétrer sur les lieux de production, il peut faire ce qu’il veut sans être dérangé.
« En substance, il s’agit d’un accord qui fait de l’Iran un État au seuil du nucléaire », a déclaré Channel 13.
Des responsables américains auraient souligné à Jérusalem que les Iraniens seraient à quelques mois de l’accumulation des matériaux nécessaires à la fabrication d’une bombe nucléaire, dans le cadre des négociations actuelles.
La principale préoccupation d’Israël à l’égard de l’accord nucléaire est qu’il laisse à l’Iran moins d’un an pour se doter de la bombe.
Des rapports non confirmés indiquent que l’accord fixera à quatre ou six mois le délai dont Téhéran a besoin pour produire la quantité d’uranium hautement enrichi nécessaire à la fabrication d’une bombe nucléaire.
Alors que l’uranium ne doit être pur qu’à 3,67 % pour produire de l’énergie nucléaire, l’Iran a enrichi son stock d’uranium à 60 %, un degré de pureté qu’aucun pays possédant seulement du nucléaire à des fins de production d’électricité n’a cherché, ou eu besoin d’atteindre. Une bombe nucléaire nécessite que l’uranium soit enrichi à 90% de pureté.
Israël voit également que les levées prématurées des sanctions permettront à Téhéran de renforcer son soutien à ses mandataires terroristes dans tout le Moyen-Orient, le peuple iranien ayant régulièrement manifesté pour déplorer que les maigres richesses du pays servent au Hezbollah plutôt qu’à l’amélioration de leur triste sort.
Le plan d’action global conjoint (JCPOA) controversé de 2015 promettait à l’Iran des incitations économiques en échange de limites pendant quelques années seulement sur son programme nucléaire. L’ancien président Donald Trump a retiré les États-Unis de ce terrible accord en 2018 et renforcé les sanctions, bloquant les avancées de l’Iran.
La négociation d’un retour à l’accord nucléaire est depuis longtemps un objectif clé de la politique étrangère de Barack Obama, donc du président américain Joe Biden, qui ignore probablement ce qui l’entoure dans le monde.
Si Israël, les pays du Golfe et l’Arabie saoudite s’opposent à un retour américain à l’accord JCPOA, alors qu’ils sont les premiers visés par le danger du nucléaire iranien, c’est probablement qu’ils comprennent mieux la situation que les idéologues de la Maison-Blanche.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : https://worldisraelnews.com