Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont mené une enquête approfondie sur les événements qui se sont produits le 7 octobre 2023 dans le kibboutz Be’eri, l’une des communautés les plus durement touchées par l’attaque du Hamas.
L’enquête, dirigée par le général de division (de réserve) Mickey Edelstein, a examiné divers aspects des combats à Be’eri, y compris un incident impliquant des tirs de chars sur une maison où le Hamas retenait des otages.
Les principales conclusions de l’enquête sont les suivantes
- Incidents de tirs amis : L’enquête a révélé de nombreux cas d’erreurs de tir ami qui ont entraîné des morts tragiques.
- Hésitation chez certains soldats des FDI : Certains groupes de soldats des FDI se sont révélés trop hésitants face aux terroristes du Hamas, alors que d’autres, qui n’avaient pas été appelés, se sont précipités pour combattre.
- Entre autres problèmes, les combattants de l’unité d’élite Shaldag ont abandonné le combat dans le kibboutz pour aller se battre dans d’autres zones, sans que cela ait été ordonné par le haut commandement.
- Les autres forces qui ont atteint la zone se sont abstenues d’entrer dans le kibboutz pour combattre alors que les terroristes étaient à l’intérieur en train de massacrer les résidents.
- Erreurs de décisions du commandement : Des commandants de haut rang ont ordonné à certains groupes de soldats de rester en réserve, en deuxième ligne, alors qu’ils auraient dû être déployés sur le front.
- L’enquête a également révélé que les différents groupes de soldats à l’intérieur du kibboutz n’avaient aucun contact entre eux, ce qui rendait impossible leur gestion en tant qu’ensemble cohérent.
- Aucun ordre de priorité n’a été établi pour déterminer sur quelles cibles à l’intérieur du kibboutz les troupes devaient se concentrer en premier, ce qui a entravé le rythme de leur progression.
- Complexité de la prise d’otages : L’enquête a mis en lumière les difficultés rencontrées dans la gestion de situations complexes impliquant des otages sur le champ de bataille, en particulier à Be’eri.
- Tirs de chars controversés : L’enquête a examiné l’incident survenu dans la résidence de Pessi Cohen, où le général de brigade Barak Hiram a ordonné à un char d’assaut de tirer sur la maison où se trouvaient 14 otages détenus par des terroristes. La plupart des otages ont été tués au cours de la confrontation.
Mais les forces de défense israéliennes refusent toujours de répondre à la question de savoir ce qu’il est advenu des 40 terroristes qui, selon elles, se trouvaient à l’intérieur de la maison de Pessi Cohen lorsqu’elle a été bombardée, et s’ils ont été tués.
Les retombées possibles
Après des mois d’enquête, Mickey Edelstein et son équipe ont trouvé des problèmes dans la prise de décision d’Hiram, mais le chef d’état-major de Tsahal, Herzl Halevi, pourrait ne pas considérer les conclusions comme suffisamment graves pour justifier une sanction à son encontre. Selon eux, Herzl Halevi accordera probablement beaucoup d’importance au fait que les officiers ont dû prendre leurs décisions sous le feu de l’ennemi.
- Gel potentiel des promotions : La promotion du général de brigade Barak Hiram, qui devait prendre le commandement de la division de Gaza, pourrait être suspendue en raison des ordres contestables qu’il a donnés pendant la bataille.
- Divulgation publique : les FDI prévoient de présenter les conclusions aux familles concernées jeudi 11 juillet, puis de les rendre publiques sur un site web dédié.
- Enquêtes en cours : Cette enquête s’inscrit dans le cadre d’une série d’investigations sur les événements du 7 octobre, et d’autres résultats devraient être publiés en juillet et en août.
L’IDF a souligné l’importance de mener à bien les enquêtes internes avant d’envisager des enquêtes externes, et ces enquêtes visent à obtenir des informations opérationnelles pour l’armée. Les résultats devraient contribuer à une meilleure compréhension des événements du 7 octobre et pourraient influencer les stratégies militaires futures et les processus de prise de décision.
Pour mémoire, des processus similaires ont été conduits suite à la guerre de 1973. Il a été rapporté que certaines des recommandations n’ont pas été suivies d’effets durables.