Contrairement aux opérations à Gaza menées par l’ancienne garde de l’Etat profond, Herzi Halevi à la tête de Tsahal, Yoav Gallant à la tête du ministère de la Défense, et Biden (qui n’avait plus toute sa tête) aux Etats-Unis, les cartes ont été rebattues, et l’on doit s’attendre à ce que Tsahal mène la guerre telle qu’elle doit être menée.
Eyal Zamir, un Mizrahi dont la famille a vécu parmi les Arabes et les comprend, a remplacé « l’amoureux de poésie » Herzi Halevi, comme il se définit lui-même. Gallant, qui était tellement aimé par la gauche qu’elle a littéralement bloquée le pays – y compris l’aéroport Ben Gourion pendant toute une journée – lorsque Netanyahou a voulu le limoger en 2023, a été remplacé par Israel Katz, un politicien bien plus corsé que Smotrich et Ben Gvir réunis. Et bien entendu, le président Trump a remplacé Joe Biden…
L’attaque massive qui s’est produite durant la nuit – les Arabes parlent de plus de 300 morts dans la bande de Gaza (et ce ne sont certainement pas des femmes et des enfants) ainsi que, selon divers rapports, au moins cinq hauts responsables de l’organisation terroriste Hamas et du Jihad islamique – était bien planifiée, et elle a été soutenue (encouragée ?) par l’administration Trump.
Pourquoi maintenant ?
Pendant la nuit, l’IAF a mené des frappes massives sur des cibles du Hamas. A ces frappes aériennes, plusieurs commentateurs affirment que l’armée envisage de s’engager dans une nouvelle opération terrestre.
- Dans notre fil d’actualité en continu récapitulant les événements de la nuit, nous avons indiqué que :
La décision de lancer une frappe aérienne à grande échelle dans la bande de Gaza – et de provoquer de fait l’effondrement du cessez-le-feu – a été prise suite à la volonté du Hamas de mener des attaques terroristes et de lancer une offensive, à la suite de son renforcement pendant le cessez-le-feu et de ses tentatives réussies de réarmement.
- De plus, la censure militaire a permis la publication d’un article selon lequel Israël avait identifié un événement inhabituel dans la bande de Gaza, indiquant que le Hamas s’organisait pour déclencher une attaque importante, un nouveau 7 octobre, contre des citoyens israéliens, des dirigeants et des soldats de Tsahal.
- Tsahal a collecté des centaines de nouvelles informations, recensé des nouvelles cibles au cours des deux mois du cessez-le-feu. Il a notamment évalué que plus de 20 000 terroristes du Hamas et du Jihad islamique ont été redéployés en bataillons dans la bande de Gaza.
- Ici, contrairement à mon habitude – je suis un journaliste traditionnel comme il n’en existe plus beaucoup, qui s’appuie sur les faits pour vous informer et vous permettre de formuler votre propre opinion, contrairement à la grande presse qui ne cherche qu’à tenter de vous influencer – je vais formuler une hypothèse : est-il possible que Netanyahou ait accéléré le limogeage du chef du Shin Bet, que tous les médias arabes ont largement évoqué avec joie, afin de tromper le Hamas sur ce qui allait lui tomber dessus 24 heures plus tard ?
Cette guerre n’est plus la même
Le nouveau chef d’état-major, Eyal Zamir, a dirigé les combats contre le Hamas depuis la Kirya à Tel-Aviv. Le plan d’attaque a été préparé et gardé secret au sein de l’armée israélienne pour créer la surprise : il faut vraiment qu’un dirigeant politique soit crétin pour annoncer à l’avance son plan d’attaque à l’ennemi, comme Obama l’avait fait avec ISIS quand il était président. Et notez qu’il n’y a eu aucune fuite. Ni du côté israélien, ni même du côté américain.
- Si l’on en croit les déclarations de l’armée, l’esprit de la guerre a regagné les esprits. Tsahal a annoncé que l’attaque se poursuivrait « aussi longtemps que nécessaire », et s’étendrait au-delà des opérations aériennes.
- Le ministre de la Défense, Yisrael Katz, a été encore plus clair :
« Ce soir, nous avons repris les combats à Gaza face au refus du Hamas de libérer les personnes enlevées et aux menaces de s’en prendre aux soldats de Tsahal et aux communautés israéliennes.
Si le Hamas ne libère pas toutes les personnes enlevées, les portes de l’enfer s’ouvriront à Gaza et les meurtriers et violeurs du Hamas affronteront Tsahal avec des forces qu’ils n’ont jamais connues auparavant. Nous ne cesserons pas le combat tant que tous les kidnappés ne seront pas rentrés chez eux et que tous les objectifs de guerre n’auront pas été atteints. »
Visiblement, le président Trump a influencé la rhétorique israélienne : nous avons entendu ces mots dans la bouche de Trump.
- Le bureau du Premier ministre a déclaré :
« le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Israël Katz ont demandé à Tsahal de prendre des mesures énergiques contre l’organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza.
Cela fait suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages, ainsi qu’à son rejet de toutes les propositions qu’il a reçues de l’envoyé présidentiel américain Steve Witkoff et des médiateurs », a ajouté le communiqué.
« Les forces de défense israéliennes attaquent actuellement des cibles de l’organisation terroriste Hamas dans toute la bande de Gaza afin d’atteindre les objectifs de la guerre tels qu’ils ont été déterminés par l’échelon politique, y compris la libération de tous nos otages, vivants et décédés.
Israël agira désormais contre le Hamas avec une force militaire croissante. Le plan opérationnel a été présenté par les forces de défense israéliennes au cours du week-end et approuvé par la direction politique », conclut le communiqué.