Amsterdam, une surprise ?

Le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, visiblement ému, a fermement condamné les attaques contre les supporters israéliens à Amsterdam. Il a comparé ces évènements avec l’échec des Pays-Bas à protéger les Juifs pendant la Shoah.

« Nous avons failli envers la communauté juive pendant la Seconde Guerre mondiale, et la nuit dernière, nous avons failli à nouveau », a-t-il déclaré.

Tandis que la classe politique dans son ensemble, suivant son roi, condamne « les événements » qui se sont produits à Amsterdam après le match entre Ajax et Maccabi, on voit se dessiner deux approches radicalement opposées.

• Il y a celle du premier ministre Dick Schoof, pour lequel les auteurs de l’attaque des partisans du Maccabi Tel Aviv à Amsterdam étaient principalement « issus de l’immigration ».

« Nous avons un problème d’intégration, a-t-il déclaré, c’est l’expression de cela. » Il souligne « la surreprésentation de jeunes issus de l’immigration dans ces actes d’antisémitisme. »

De fait, il y a environ 1 million de musulmans aux Pays-Bas, ce qui représente 5,8 % de la population totale du pays. Les musulmans d’Amsterdam quant à eux représentent environ 12 % des habitants de la ville, soit environ 90 000 personnes. La plupart sont d’origine marocaine et turque. Le Premier ministre n’a pas formulé de suggestions quant à la solution du problème.

• Passons maintenant à la seconde approche, celle des dirigeants de la ville, une ville qui comme il a été dit plus haut compte 90 000 musulmans, la plupart en situation régulière.

« Ce qui s’est passé ces derniers jours est le résultat d’un cocktail toxique d’antisémitisme, de hooliganisme et de colère contre la guerre en Palestine, en Israël et dans d’autres pays du Moyen-Orient », a écrit la maire d’Amsterdam Femke Halsema dans une lettre qui a également été signée par le chef de la police d’Amsterdam, Peter Holla, et le procureur en chef, René de Beukelaer.

Il y est bien question d’antisémitisme, mais aussi de « colère » contre la guerre en Palestine, en Israël (?) et dans « d’autres pays du Moyen Orient ». Façon indirecte de montrer du doigt Israël pour « justifier » la déferlante violence des attaquants ? Lesquels ne sont d’ailleurs pas mentionnés nommément par madame le maire, qui se contente de faire état de personnes qui ont frappé des supporters de l’équipe Maccabi Tel-Aviv avant de prendre la fuite, avec des « hooligans sur des scooters » à la recherche de supporters israéliens.

Elle a soigneusement occulté le fait que ces manifestants – majoritairement issus des milieux de l’émigration – ciblaient au nom de la « Palestine » tant les Israéliens que les Juifs, poursuivants les uns et les autres à travers les rues de la capitale et les frappant avec sauvagerie.

Faut-il alors être vraiment surpris d’apprendre que, selon Le Figaro, de nombreux émeutiers se sont à nouveau rassemblés lundi soir dans l’ouest d’Amsterdam pour vandaliser et en découdre avec la police ? La plupart du temps masqués, ils scandaient des slogans tels que « Palestine libre » ou « Juifs cancer ».

© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org

Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.