Affamer Gaza et accuser Israël : le double jeu de l’Egypte d’Al-Sissi

Le lieutenant-colonel à la retraite Eli Dekel s’est entretenu avec Maariv sur les relations compliquées entre Israël et l’Égypte et les effets du contrôle de Rafah et de la frontière de Philadelphie.

« J’étais prêt à ce que nous construisions le nouveau passage de Rafah, à quelques centaines de mètres de l’Égypte. Ce edvait être une zone tampon hors du contrôle du Hamas. »

Eli Dekel a étudié les systèmes d’infrastructures dans les pays arabes, notamment en Égypte, pendant plus de 60 ans au cours de sa carrière militaire.

Al-Sissi entrave constamment Israël

Dekel note que « l’attitude de l’Egypte » envers Israël, depuis la signature de l’accord de paix, et surtout depuis l’arrivée au pouvoir d’al-Sissi, vise régulièrement et systématiquement à entraver Israël.

« Si l’Egypte avait soucieux d’améliorer la situation, elle construirait une ligne électrique vers Gaza, ce qui éviterait le mauvais sort des habitants de Gaza ».

Il ajoute :

« l’Egypte vend de l’électricité à la Jordanie, oourquoi n’en vend-elle pas à Gaza ? [Parceque] l’Égypte ne veut pas de cela, parce qu’elle veut que les Gazaouis souffrent. »

« Les accords de Paix ne sont pas respectés »

Dekel affirme que des parties essentielles de l’accord de paix avec l’Egypte ne sont pas respectées, il ne parle pas seulement des aspects militaires. « A chaque fois, ils rongent une autre clause. Il ne reste presque plus rien de l’accord de paix ».

Il donne des exemples :

  • il a été convenu qu’il y aurait un consulat militaire à Al-Arish,
  • il a été convenu que les deux pays créeraient des universités.
  • Nous avons créé un institut de recherche universitaire au Caire, ils n’ont pas créé de centre universitaire à Jérusalem,
  • et ils ont stérilisé le centre universitaire que nous avions créé au Caire, ce n’est plus qu’une bibliothèque de prêt de livres ».

« L’accord avec les Egyptiens [sur l’axe de Philadelphie] ne présente aucun avantage ».

Dekel explique :

« Nous l’avons essayé en 2005 et avons vu les mensonges des Égyptiens selon lesquels il n’y avait pas de tunnels.»

Dekel révèle en outre que « les Etats-Unis ont tendance à dire des choses en public, mais à voix basse à dire des choses beaucoup plus difficiles. Il y a eu des cas dans lesquels les représentants d’Israël ont été confrontés à de graves menaces de la part des Américains ».

L’influence de l’Egypte sur la situation à Gaza

Dekel pense qu' »à cause de l’Egypte, le problème appelé Gaza s’est étendu sur nous ». Il précise :

« L’Egypte s’occupe d’armer et d’affamer la population de Gaza, et de maintenir une situation pénible. Pour empêcher une amélioration de la situation économique des Gazaouis, l’Egypte fait tout son possible pour perpétuer la pauvreté.

Tous les transferts d’armes vers Gaza s’effectuent sous l’œil vigilant des Égyptiens, à travers des dizaines de points de contrôle égyptiens, et on ne peut pas raconter des histoires et des légendes sur quelques officiers corrompus qui transfèrent des armes. Le cheminement des armes passe par des dizaines de points de contrôle. Il n’y a pas de libre circulation en Egypte, le long des routes il y a un point d’inspection des services de sécurité égyptiens.

Si vous voulez faire passer des armes en contrebande vers la Libye, ou depuis le port d’Alexandrie vers Gaza, cela passe par de nombreux points d’inspection, notamment au canal de Suez »

Le simple bon sens oblige à lui donner raison : Tsahal a découvert des tunnels assez large pour faire passer des camionnettes. Je doute qu’ils débouchent dans la chambre d’une petite fille, côté égyptien.

« Si le président [Sissi] n’est pas au courant du transfert d’armes », conclut Dekel, « la corruption de ses officiers va-t-elle soudainement cesser ? Qui garantira qu’à l’avenir, les agents du terminal de Rafah n’accepteront plus de pots-de-vin et ne transféreront plus des armes ? »

Source : Maariv


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