Le monde arabe est furieux face à l’une des plus importantes opérations militaires menées par Israël en Judée Samarie depuis des années, mais c’est surtout pour des raisons optiques, affirme le Japan Times dans un éditorial paru ce 5 juillet, au lendemain du retrait de Tsahal de Jénine, après une opération anti-terroriste de deux jours qui a accompli son objectif.
Il est peu probable que les États arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël traduisent en actes leur condamnation de l’assaut israélien, poursuit le quotidien asiatique, qui ajoute :
L’opération de contre terrorisme est diplomatiquement gênante pour les quatre États arabes qui ont signé des pactes de paix – connus sous le nom d’accords d’Abraham de Trump – avec Israël, mais les analystes ont déclaré que les intérêts économiques et commerciaux étaient susceptibles de l’emporter sur tout outrage moral ressenti ou feint dans les États de l’accord d’Abraham – Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Soudan et le Maroc.
« Les Émirats arabes unis et Bahreïn considèrent les accords comme durables et essentiels à leurs intérêts nationaux au sens large », a déclaré Sanam Vakil, directeur du programme Moyen-Orient Afrique du Nord à l’Institut royal des affaires internationales de Londres. « Mais d’un point de vue optique, au milieu de la violence, il n’y aura pas d’accolade ouverte avec Netanyahou et il y aura certainement beaucoup de pression diplomatique pour mettre fin à l’agression israélienne ».
L’espoir des pays arabes est de transformer un conflit régional en prospérité économique dans l’une des régions les plus instables du monde – et bien que les troubles arabo-israéliens ne montrent aucun signe d’apaisement, ils ne menacent pas la survie des accords d’Abraham.
« L’incursion israélienne à Jénine ne nuira pas aux accords d’Abraham. Elle mettra bien sûr les relations sous tension… [mais] les affaires continueront comme d’habitude », a déclaré Neil Quilliam, membre associé du programme pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de Chatham House.
Les responsables palestiniens se sentent trahis par leurs frères arabes qui ont conclu des accords avec Israël sans exiger au préalable des progrès vers la création d’un État palestinien. Auparavant, seuls deux États arabes – l’Égypte et la Jordanie – avaient noué des liens étroits avec Israël. Cependant, l’Autorité Palestinienne a perdu beaucoup de soutien parmi les Arabes de l’entité, et la réaction internationale à l’incursion d’Israël a été plutôt discrète.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
Source : https://www.japantimes.co.jp/news/2023/07/05/world/arab-states-israel-jenin-violence/
