A Ramallah, on se moque de l’Occident

Mahmoud Abbas - Emmanuel Macron

Il y a moins d’un mois, l’Occident se félicitait du « succès » du sommet d’Akaba, le 26 février.

Il s’agissait de réduire les tensions et d’éviter une explosion de violence à l’approche du mois de Ramadan qui commence en principe le 22 mars et se termine le 20 avril. Préoccupés au plus haut point par la situation actuelle, Israël, l’Autorité Palestinienne, la Jordanie et l’Egypte avaient décidé de la création d’un comité mixte chargé notamment de déterminer si Ramallah avait la volonté et la possibilité d’assumer la responsabilité de la lutte contre le terrorisme dans les territoires de l’Autorité palestinienne.

La télévision jordanienne s’était empressée d’ajouter que les illustres participants avaient réaffirmé la nécessité de s’engager dans la désescalade sur le terrain et de prévenir toute violence. Le même jour, un « héros » palestinien qui n’était sans doute pas au courant, vidait son chargeur sur deux jeunes israéliens, des frères, pris dans un embouteillage à Huwara, ne leur laissant aucune chance, puis prit la fuite.

Comme à leur habitude, les grandes chancelleries, de Washington à Paris et à Berlin, « condamnèrent fermement» et appelèrent au respect des décisions d’Akaba. Pendant ce temps, démontrant une fois de plus leur efficacité légendaire, les services de sécurité d’Israël découvraient rapidement l’identité du terroriste. Ce n’était d’ailleurs pas un inconnu pour eux.

Agé de 49 ans, Abdel Fattah Kharousheh, qui se réclamait du mouvement terroriste Hamas, avait depuis 2007 fait de fréquents séjours dans les prisons israéliennes ; il avait récemment retrouvé la liberté avoir purgé une peine de six ans. Son soutien au Hamas lui avait également valu quelques ennuis avec l’Autorité palestinienne, qui l’avait aussi emprisonné une ou deux fois.

La traque commença. Le 7 mars, il était éliminé lors d’une confrontation armée avec l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine, ville considérée comme la capitale de la terreur. Il a immédiatement été qualifié de « Shahid » – martyr, par le Hamas et les réseaux sociaux arabes, lesquels lui ont consacré de longs et élogieux développements, insistant sur sa piété et sa dévotion à la cause.

Et l’Autorité palestinienne, direz-vous ?

Comment a-t-elle géré cette occasion de démonter sa volonté et sa capacité d’assumer la responsabilité de la lutte contre le terrorisme dans ses territoires ? Elle a tout simplement ordonné à Ibrahim Ramadan, le gouverneur de la région de Naplouse, dont dépend Jénine, d’aller faire une visite de condoléances à la famille du martyr Kharousheh… visite qu’il a accomplie accompagné des commandants des forces de sécurité palestiniennes et du secrétaire général du Fatah, qui est on le sait, la faction au pouvoir. La presse palestinienne a publié des photos de l’événement.

En résumé, loin de chercher la désescalade et de prévenir la violence, Mahmoud Abbas et son équipe se dérobent à leurs responsabilités pour des raisons de tactique intérieure. Ce qui pourrait être considéré comme un camouflet lancé aux grandes chancelleries et autres donneurs de leçon en Occident. Gageons que personne ne relèvera le défi.

© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org

Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.

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