A Gaza, Netanyahou n’a pas atteint ses objectifs – et Trump s’en est rendu compte

En janvier dernier, lorsque le président Trump a proposé ce que tout le monde a considéré comme un très mauvais accord sur les otages, j’ai rappelé qu’Israël n’a pas obtenu les succès promis par Benjamin Netanyahou tout au long de l’année 2024, lorsqu’il s’opposait aux ultimatums de l’administration Biden.

J’ai expliqué pourquoi le président Trump, le plus grand et plus puissant ami d’Israël que le monde a jamais eu, a imposé un mauvais accord au Premier ministre Netanyahou. J’ai écrit :

« Donald Trump a compris que Netanyahou n’est pas plus capable aujourd’hui qu’hier de vaincre l’Etat profond israélien, donc que la guerre ne pourra que s’éterniser. Le Hamas recrute, et ne subit pas assez de pression pour libérer les otages. A ce point, Trump a sans doute conclu que continuer sur cette voie ne produira que les mêmes résultats, et a donc poussé le Premier ministre israélien à accepter sa défaite. »

Aujourd’hui :

Les raisons d’être furieux du plan de Trump en 21 points ne manquent pas. Les raisons de lui en vouloir pour avoir dit qu’il n’autoriserait pas Israël à annexer la Judée Samarie non plus.

Tout le monde est furieux, moi aussi. Mais furieux contre qui ? C’est si facile d’accuser l’autre, d’accuser Trump : trahison, agent du Qatar, mépris d’Israël, etc. C’est le réflexe naturel de tout homme, que d’oublier de se regarder dans la glace : « je ne suis responsable de rien, c’est tout la faute à Trump. »

Les commentateurs de droite disent tous en cœur que le plan de Trump en 21 points est une capitulation totale. C’est vrai !

Mais qui a capitulé ? Je sais, c’est dur à admettre, surtout pour les analystes de droite et les pro-Bibi… mais la vérité difficile est que c’est Netanyahou qui a capitulé. Devant l’Etat profond israélien.

Le plan de Trump existe parce que Netanyahou a échoué. Regardez les choses comme vous voulez, la réalité est là, dure : l’échec des objectifs du Premier ministre n’est pas sujet à interprétation.

Pendant près de deux ans, Netanyahou a laissé Tsahal traîner les pieds

Donald Trump a exhorté Netanyahou à régler rapidement le problème de Gaza

De l’investiture de Trump le 20 janvier 2025 à la mi-septembre 2025, Trump a exprimé à plusieurs reprises sa frustration face à la guerre en cours entre Israël et le Hamas, pressant le Premier ministre Benjamin Netanyahu de conclure plus rapidement les opérations.

Trump a critiqué la lenteur et a laissé entendre que sous sa direction directe, le conflit aurait pris fin beaucoup plus tôt. Netanyahou n’a pas été en mesure de réagir, bloqué qu’il l’est pas les refus de Tsahal d’exterminer les monstres du Hamas, comme il fallait le faire.

A Mar-a-Lago, pendant une réunion avec Netanyahou, Trump a souhaité qu’Israël mette fin à la guerre à Gaza avant son retour au pouvoir s’il remporte les élections.

Trump a publiquement confirmé avoir demandé à Netanyahu de « gagner rapidement la guerre », en fixant un délai à cette demande.

« Si tous les otages ne sont pas libérés samedi à midi, je pense que ce sera le moment opportun. Je dirais : annulez tout, et que l’enfer se déchaîne [sur le Hamas]. »

Mais l’enfer ne s’est pas déchaîné contre le Hamas.

J’envoie à Israël tout ce dont il a besoin pour mener à bien sa mission, aucun membre du Hamas ne sera en sécurité.

Lors d’une réunion avec le Premier ministre israélien, Trump déclare : « Je voudrais qu’il en finisse avec Gaza cesse et je pense que cela arrivera relativement bientôt. »

« [Trump] veut qu’il [Netanyahu] boucle toute cette affaire. »

« Finissez le travail : Israël doit se débarrasser du Hamas. On en est arrivé à un point où il faut finir le travail. Ils vont devoir se battre, et ils vont devoir faire le ménage — vous allez devoir vous débarrasser [du Hamas]. »

…/…

« Le Hamas ne veut pas vraiment conclure un accord. Je pense qu’ils veulent mourir, et c’est très grave. … On en est arrivé à un point où il faut finir le travail. »

« Trump a poussé Netanyahu à finir la guerre à Gaza. » Les conseillers ont insisté sur la nécessité de capitaliser sur les récentes victoires militaires [il parle de la guerre de 12 jours contre l’Iran] pour conclure rapidement le conflit à Gaza et étendre les accords d’Abraham.

« La campagne d’Israël dans l’enclave palestinienne n’est pas terminée… Ils doivent encore achever le travail à Gaza. »

Et ne voyant rien venir, le 23 septembre, Trump déclarait à la tribune de l’ONU :

« Nous devons immédiatement mettre fin à la guerre à Gaza. Nous devons y arriver. Nous devons négocier la paix. Nous devons récupérer les otages. Nous voulons que les 20 [otages vivants] soient libérés. »

C’est dur à entendre, mais si le Premier ministre Netanyahou avait atteint ses objectifs, ou une partie sigificative d’entre-eux, le plan de Trump n’aurait pas lieu d’être.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24/7.org

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