Le chef de l’opposition, Yair Lapid, du parti Yesh Atid, a déclaré à plusieurs reprises, comme il l’a fait en février à la Knesset :
« Le jour où nous reviendrons au pouvoir, tous ces changements seront annulés….. Nous lutterons de toutes nos forces contre cette folie ».
C’est pour la galerie. Il n’en pense pas un mot. Dans un monde abstrait, je rêve qu’il soit réélu, rien que pour voir la tête des centaines de milliers de manifestants, lorsqu’il déclarera qu’il ne veut pas annuler la réforme judiciaire, et qu’ils réaliseront qu’ils ont été trompés, manipulés, et roulés dans une farine pas très casher depuis le premier jour.
JNS.org s’est entretenu avec deux analystes politiques ayant des points de vue opposés sur la réforme.
Les deux se sont cependant accordés à dire que l’opposition ne voudra pas renoncer aux avantages de la réforme judiciaire, parce que celle-ci retire le pouvoir aux juges pour le donner aux élus, et qu’une fois élu, le camp Lapid ne voudra pas rendre le pouvoir aux juges, pouvoir dont Lapid s’est déjà plaint ouvertement en 2016 lors d’une conférence.
- Russell Shalev, du Kohelet Policy Forum, qui soutient et a façonné les grandes propositions de la réforme, et
- Amichai Cohen, de l’Israel Democracy Institute, qui s’y oppose fermement.
Russell Shalev, pro-réforme :
« L’idée de base derrière toutes ces propositions de réforme est la responsabilité démocratique – augmenter la capacité du public à décider des politiques qui influencent notre foi, notre politique, notre pays », a déclaré Shalev à JNS. Il a noté que la proposition la plus importante avancée jusqu’à présent, jusqu’à ce que Netanyahou gèle le processus législatif lundi, était le projet de loi visant à modifier le mode de sélection des juges, en annulant le contrôle des juges sur le Comité de sélection des juges.
« La réforme donne au public [par l’intermédiaire de ses représentants élus] la possibilité de nommer les juges. J’ai donc du mal à croire que si cette réforme est adoptée à l’avenir, un gouvernement de gauche renoncera à son nouveau pouvoir de décider qui seront les juges », a-t-il déclaré.
Amichai Cohen, contre la réforme :
Bien qu’ayant une opinion défavorable sur les réformes, estimant qu’elles « mineraient considérablement l’identité d’Israël en tant qu’État démocratique », Cohen a néanmoins approuvé l’hypothèse de Shalev.
« Une fois qu’ils auront obtenu plus de pouvoir, les politiciens seront-ils prêts à y renoncer ? Je ne le crois pas. Ils pensent qu’ils doivent avoir le contrôle et ils ne voudront pas le rendre », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il s’oppose à ce que les politiciens des deux camps aient « un pouvoir déséquilibré et incontrôlé ».
Conclusion
La coalition de gauche, si remontée aujourd’hui, fera donc respecter le nouveau système et ne l’annulera pas. Cela ne m’étonne pas : la gauche, c’est dans son ADN, n’a pas pour habitude de partager son pouvoir, de négocier ce pouvoir, ou de faire le moindre compromis. Et comme le dit Lapid dans la vidéo ci-dessus, il est contraire à la démocratie que la Haute cour ait plus de pouvoir que le gouvernement.
Lorsqu’on voit avec quel cynisme ils ont déchiré Israël, on peut légitimement être dégoûté – soit de la gauche, soit de la politique, soit des deux.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : https://www.jns.org/whats-to-stop-the-next-government-from-reversing-judicial-reform/