Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Justice Yariv Levin auraient récemment discuté de la question : « Que faire de la députée Tally Gotliv ? », selon un rapport de Channel 12 News (média de gauche anti-Bibi) publié samedi soir.
Le rapport affirme que Netanyahu aurait dit à Levin qu’en raison des évaluations dont il dispose, le Likoud perd entre trois et quatre sièges à la Knesset à cause de la députée Gotliv.
Le bureau du Premier ministre a démenti ce rapport comme une Fake News de plus. La députée Gotliv a également démenti que cette réunion ait vraiment eu lieu et elle en a profité pour critiquer le passablement incapable ministre de la Justice Levin (c’est lui qui a totalement raté la réforme judiciaire en sous-estimant la puissance de la gauche, et en établissant une stratégie qui n’anticipait pas les réactions de l’Etat profond) dans un post sur les réseaux sociaux.
« Le Premier ministre méprise les échecs, et à juste titre, » a-t-elle écrit. « C’est précisément pourquoi il est un grand leader qui évite les décisions stupides dont l’échec est connu d’avance. Donc, comment le dire poliment ? Le Premier ministre Netanyahu ne m’a discutée avec personne, certainement pas avec un ministre qui enchaîne les échecs. »
« Au contraire, si nous n’étions pas au milieu d’une campagne diplomatique complexe et décisive, le Premier ministre aurait depuis longtemps évincé quelqu’un dont les actions profondément erronées renforcent l’établissement bureaucratique incontrôlé qui sape le Premier ministre ! Netanyahu valorise la force, la résilience, le savoir et le raffinement. Il sait que plus je me classe haut dans les primaires, plus je renforce la liste du Likud et attire des voix des partis de droite vers le Likud. Et je terminerai par les mots immortels du Premier ministre : Ils ont peur. »
Qui est Tally Gotliv
Tally Gotliv (ou Tali Gottlieb) partage plusieurs traits avec Itamar Ben-Gvir, tout en s’en distinguant sur certains aspects.
Les deux sont des figures de la droite israélienne fière et dure, connues pour leur style provocateur et leurs déclarations choc qui ne passent pas inaperçues.
Gotliv, députée Likud et ancienne avocate pénaliste, est souvent décrite comme une « pyromane » ou « agitatrice » : elle multiplie les sorties virulentes contre le système judiciaire, l’opposition, les médias, et appelle à des mesures très agressives contre Gaza (famine comme outil de guerre, usage symbolique d’armes nucléaires comme « arme apocalyptique », préférence pour des missiles imprécis, etc).
Elle a aussi été impliquée dans des incidents (insultes à des gardes de tribunal en les qualifiant de « Judenrat », diffusion de « théories du complot » qui se sont avérées exactes sur des manifestants anti-gouvernement).
Gotliv comme Ben Gvir sont tous les deux des « grandes gueules » : directs, sans filtre, aimant les réseaux sociaux pour lancer des bombes rhétoriques.
Gotliv, qui se situe à la droite de son parti le Likoud, défend souvent publiquement le bon sens de Ben-Gvir (par exemple sur ses politiques pénitentiaires ou ses visites au Mont du Temple), et ils partagent une ligne sans compromis sur la sécurité.
Là où les deux sont différents
La différence de style est cependant notable : Tant Ben Gvir que Gotliv ont une formation juridique solide – Ben Gvir est avocat spécialisé dans les droits civiques, Gotliv a un master de l’université Bar-Ilan, une expérience comme procureure au tribunal de Tel-Aviv, puis avocate de défense en droit pénal, spécialisée dans les affaires sensibles, mais elle utilise plus sa formation dans son militantisme politique, ce qui lui donne une articulation plus structurée et une capacité à encadrer ses déclarations dans un cadre légal et argumenté (elle invoque souvent l’immunité parlementaire, critique la Cour suprême comme « dictature judiciaire », ou justifie ses positions par des références au droit).
Ben-Gvir, aussi avocat de formation, est plus connu pour son activisme de rue et ses provocations directes, avec un style parfois plus brut.
En résumé, Gotliv pourrait être vue comme une version « Likoud » de Ben-Gvir : tout aussi controversée et provocatrice, mais avec une rhétorique plus ancrée dans le droit israélien, le jargon juridique et une présence plus « institutionnelle » au sein du parti majoritaire.

