Une doctorante turque qui menait des recherches et enseignait dans une université américaine avant d’être arrêtée par les autorités de l’immigration pourra reprendre ses activités sur le campus, a statué un juge fédéral nommé par Barack Obama quand il était président.
En mars, des agents du Service américain de l’immigration et des douanes (ICE) ont arrêté Rumeysa Ozturk en application d’un décret du président Donald Trump ordonnant l’expulsion d’étudiants étrangers pro-Hamas inscrits dans des universités américaines. Son visa d’étudiante F-1 a été révoqué et des procédures d’expulsion engagées après que le Département de la sécurité intérieure (DHS) l’a accusée d’avoir publiquement soutenu le Hamas, à la suite de la cosignature d’un article d’opinion critiquant Israël et la guerre à Gaza.
Des responsables ont transféré Ozturk dans un centre en Louisiane en attendant son expulsion, mais des juges fédéraux ont ordonné à l’ICE de s’abstenir de la déporter et ont ensuite décidé qu’elle soit libérée et autorisée à retourner à l’université Tufts. Jusqu’à présent, cependant, Ozturk n’a pas pu mener de recherches ni enseigner à Tufts, son dossier dans la base de données gouvernementale des étudiants étrangers ayant été effacé après l’annulation de son visa.
Ce lundi, la juge en chef du tribunal de district des États-Unis Denise J. Casper (la juge de gauche qui a été nommée par Obama) a ordonné qu’Ozturk soit autorisée à reprendre ses activités sur le campus.
Dans sa décision, Casper a estimé qu’Ozturk avait de fortes chances de l’emporter dans son appel contre la révocation de son visa d’étudiante. La juge a jugé en outre que la conduite du gouvernement était « arbitraire et capricieuse, contraire à la loi et en violation du Premier amendement ». Elle a rejeté l’argument du gouvernement selon lequel le tribunal manquerait de compétence et que la résiliation du visa et la suppression du dossier d’étudiante étrangère étaient légalement valables.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a présenté la décision de l’expulser comme une application stricte de la politique anti-terrorisme. L’administration Trump n’a pas encore décidé si elle allait saisir la Cour suprême.

