Le 25 novembre 2025, Ali Khamenei a prononcé un discours pour la Journée des Basij, dont il n’était pas présent en personne par crainte pour sa vie.
Le discours prononcé par l’ayatollah Ali Khamenei a montré des signes de vulnérabilité profonde du régime iranien, suggérant un effondrement imminent ou en cours. Ce message, diffusé en vidéo sans apparition publique du Guide suprême (qui n’a pas participé à des événements officiels depuis la guerre des Douze Jours contre Israël en juin 2025, par crainte pour sa vie), met l’accent sur une rhétorique de victoire militaire et d’unité interne, mais révèle en réalité selon les experts du régime une panique stratégique et une déconnexion croissante avec la population.
Khamenei y revendique une « victoire » décisive de l’Iran sur les États-Unis et Israël lors de la guerre des Douze Jours :
« La nation d’Iran a vaincu à la fois l’Amérique et les sionistes, sans aucun doute. Ils sont venus agresser, ont été battus et repartis les mains vides. C’est une défaite au sens propre du terme. »
En affirmant que l’Iran avait « vaincu » les États-Unis et les sionistes, Khamenei apparaît déconnecté des réalités.
Il a aussi prétendu qu’Israël avait perdu en réputation, mais que ce problème était surtout lié au front de Gaza. Khamenei a affirmé que des plans de vingt ans visant à provoquer une guerre en Iran avaient échoué et que même des opposants s’étaient rangés au côté du régime.
Toutefois, un sondage de GAMAAN dont il a évidemment eu la connaissance montre tout l’inverse :
- 51 % des Iraniens estiment qu’Israël a gagné la guerre contre 16 % pour l’Iran ;
- 42 % ont déclaré ressentir de la colère envers la République islamique, contre 30 % envers Israël, et
- 69 % veulent que la République islamique cesse d’appeler à la destruction d’Israël.
Selon des experts comme ceux du Middle East Forum, son discours trahit ainsi une peur viscérale d’une nouvelle révolte populaire, amplifiée par les échecs militaires, économiques et sociaux.
Voici les principaux arguments qui soutiennent la thèse de l’effondrement en cours :
1. Le discours visait surtout les cadres du régime
Khamenei ne s’adresse plus à « la nation » dans son ensemble, mais à un public restreint au sein du régime – réformistes désabusés, forces de sécurité de base et basidj loyaux. Il a abandonné l’idée d’un peuple uni autour du régime, ce qui indique la conscience de sa perte de légitimité massive.
Khamenei craint une nouvelle révolte parmi ses cadres : les manifestations passées, la sympathie de certains commandants et le refus de la police locale de réprimer ont poussé le régime à assouplir l’application de lois sociales. La détérioration économique, les pénuries d’eau et d’électricité et les revers militaires aggravent ces tensions.
2. Peur d’une implosion interne
Son appui inhabituel au président Pezeshkian (un « modéré » relatif par rapport au régime) vise à apaiser les tensions internes, car les durs manquent de victoires idéologiques. Le régime a assoupli l’application des lois sur le hijab pour éviter les protestations. Ajoutez à cela des critiques internes passées (comme en 2019 sur les forces mandataires ou en 2022 lors des manifestations où police et commandants ont sympathisé avec les protestataires), et on voit un Guide obsédé par la cohésion du noyau dur pour prévenir un soulèvement.
3. Conséquences de la défaite militaire et des crises structurelles
La guerre des Douze Jours a exposé les faiblesses militaires iraniennes, avec des pertes économiques aggravant les pénuries d’eau, d’électricité et l’inflation galopante. Khamenei tente de réécrire l’histoire en minimisant ces défaites, mais les analystes y voient du déni pathologique : sa revendication que « même les distants ont soutenu le régime » est une tentative désespérée de rallier les opposants, soulignant la fragilité du système. Sans cela, le régime risque la paralysie, comme l’éclipse progressive de Khamenei l’a déjà montré.
En somme, ce discours, loin d’être triomphal, sonne comme un aveu d’urgence, un appel à la méthode Coué : le régime, isolé et affaibli, mise sur une rhétorique défensive pour masquer son déclin, au risque d’accélérer l’effondrement si les fissures internes s’élargissent. Des réactions sur les réseaux comme X (les Iraniens y ont accès avec des cartes e-Sim étrangères qu’on achète en ligne) confirment cette lecture, avec des critiques sur le déclin cognitif apparent de Khamenei et le scepticisme public face à ses « purs mensonges », qui ne correspondent pas à l’image de sagesse et de probité d’un « leader suprême. »

