Le 2 décembre 1947, de violentes émeutes antisémites éclatèrent à Aden, au Yémen, visant la communauté juive locale. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU avait adopté le plan de partition de la Palestine. Dans de nombreux pays arabes, ce vote déclencha des émeutes et des attaques contre les communautés juives, perçues comme associées — à tort — au mouvement sioniste.
Au Yémen et à Aden (alors colonie britannique), les tensions étaient déjà fortes depuis plusieurs mois : propagande antisémite, sermons hostiles, rumeurs complotistes et frustration politique liée à la situation en Palestine.
Aden comptait alors environ 8 000 Juifs, dont beaucoup vivaient dans la ville depuis des siècles et jouaient un rôle vital dans le commerce régional.
Les violences éclatèrent à la suite du vote du plan de partition de l’ONU, qui avait déclenché une vague d’agitation antisémite dans tout le monde arabe.
À Aden, la propagande incendiaire et les tensions croissantes visaient les Juifs locaux, qui étaient faussement accusés des événements survenus en Palestine sous le mandat britannique.
Les manifestations « anti-partition » dégénèrent rapidement. Des foules arabes, excitées par des discours incendiaires, s’en prirent aux quartiers juifs. La police locale, composée en majorité de musulmans yéménites, se montra rapidement débordée – et parfois complice.
Les violences dureront trois jours.
Pendant trois jours, des foules ont pillé les maisons et les commerces juifs, incendié des synagogues et assassiné plus de 80 Juifs. Des centaines d’autres ont été blessés ou déplacés.
Les Britanniques firent intervenir l’armée, mais souvent trop tard : plusieurs soldats ouvrirent même le feu… parfois en direction de bâtiments juifs supposément « tenus par des émeutiers », ce qui fera des victimes supplémentaires.
Ces émeutes ont marqué la destruction d’une communauté séculaire qui vivait à Aden depuis des générations.
En 1949-1950, l’opération Tapis Volant (Magic Carpet) — un pont aérien organisé par Israël — transporta environ 49 000 Juifs yéménites, dont la majorité des survivants d’Aden, vers Israël.
La communauté juive d’Aden, présente depuis l’Antiquité, cessa alors pratiquement d’exister. Aujourd’hui, il n’y a plus aucun Juif dans la ville, alors on accuse Israël, et non le Yémen, d’apartheid.
77 ans plus tard, nous nous souvenons des victimes et des familles dont la vie a été brisée, et de la résilience de ceux qui sont partis, se sont installés en Israël et contribuent à son épanouissement.
