« Amnesty dénonce un “système d’apartheid” en Israël », titre Le Monde du 1er février qui accorde immédiatement à cette ONG, dont le but essentiel semble être la démonisation d’Israël, immédiatement son sceau d’approbation :
« Dans une longue analyse juridique, fruit de quatre ans d’enquête, elle dénonce un “système d’apartheid” dans la domination des Palestiniens par Israël. »
Et le quotidien d’ajouter
« L’ONG appelle donc la Cour pénale internationale à se saisir de ces accusations. »
Rappelant que les mouvements palestiniens appelaient depuis longtemps de leurs vœux une telle déclaration, le quotidien précise :
« Dès les années 1960, le mouvement national palestinien a dénoncé une discrimination systématique de la population arabe par l’Etat juif. »
De quel mouvement national palestinien s’agissait-il au juste ? Le Monde aurait-il oublié que dans les années 1960 la Cisjordanie tout entière, y compris Jérusalem-Est, faisait partie de la Jordanie, ayant été occupée, puis annexée par le Roi Abdallah en 1948 ? Qui donc faisait obstacle aux aspirations de ce mouvement palestinien ? Pourquoi ne se battait-il pas pour créer son Etat ? On s’en voudrait de croire que Le Monde est prêt à écrire n’importe quoi quand il s’agit de l’Etat juif, mais tout de même !
Mais revenons à cette accusation d’apartheid.
Comme on pouvait s’y attendre, elle a été immédiatement rejetée par Israël. Mais pas seulement.
La Grande-Bretagne a immédiatement pris ses distances en déclarant qu’elle n’acceptait pas l’usage de cette terminologie, suivie par l’Allemagne.
« Nous rejetons des expressions comme l’apartheid ou une focalisation unilatérale de la critique sur Israël. Cela n’aide pas à résoudre le conflit au Moyen-Orient », a déclaré le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
Le porte-parole du département d’État, Ned Price, a déclaré que les États-Unis ne commentaient généralement pas les rapports de groupes extérieurs, mais qu’ils rejetaient l’idée que les actions d’Israël constituaient un apartheid. En cette période électorale, la France garde un silence prudent.
Israël a pourtant reçu un renfort inattendu. Celui de Monsieur Mansour Abbas, chef de file du parti Ra’am [Liste arabe unifiée] qui a refusé de s’associer aux conclusions d’Amnesty.
Selon la Chaine ABC :
« Le chef d’un parti arabe en Israël qui est entré dans l’histoire l’année dernière en rejoignant la coalition gouvernementale a déclaré jeudi qu’il n’utiliserait pas le mot “apartheid” pour décrire les relations entre Juifs et Arabes dans le pays. »
« Je préfère décrire la réalité de manière objective », a-t-il ajouté, selon la traduction anglaise de ses remarques, qu’il a prononcé en hébreu en direct jeudi 10 février sur les plateaux du Washington Institute for Near East Policy.
« S’il y a de la discrimination dans un certain domaine, alors nous dirons qu’il y a de la discrimination dans ce domaine spécifique. »
Il faut dire que Mansour Abbas est coutumier des déclarations provocatrices. N’a-t-il pas déclaré en décembre dernier qu’Israël resterait toujours un Etat juif, ajoutant « Israël est né comme Etat juif, c’était la décision du peuple, et la question n’est pas de savoir quelle est l’identité de l’Etat – il est né de cette façon et il le restera. »
Il est bien évident que l’opinion d’un chef de parti arabe ne fait pas le poids face à Amnesty, qui recueille les suffrages de la presse libérale, des commentateurs éclairés et des tenants du BDS.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.