Jean-Marc Lévy répond à la dénonciation du CRIF et du FSJU par Philippe Karsenty.
Monsieur Karsenty,
Vous n’êtes heureusement pas seul à dire cela et, hélas, dans ces temps difficiles, la gouvernance « communautaire » qui ne s’est pas réformée depuis le XIXè siècle (direction par une bourgeoisie qui n’a d’autres convictions que ses propres intérêts, qui ne sert évidemment pas l’intérêt collectif et qui musèle toute voix « dissidente ») n’est pas à la hauteur de la situation, puisque son objectif est de faire des Juifs de France des dhimmis dans leur pays.
Le grand-rabbin de Strasbourg expliquait dans un discours en 2019, suite à la profanation du cimetière de Quatzenheim, que « les Juifs sont les spectateurs impuissants d’une situation qui ne cesse de se dégrader », cette phrase étant devenue le mantra d’une direction « communautaire » nationale pusillanime et défaitiste, qui a fait profession de déni (ou de malhonnêteté intellectuelle) depuis longtemps.
L’association dont je fais partie, Israël Is Forever Alsace, association sioniste d’amitié franco-israélienne, n’a jamais cessé d’alerter par l’éducation et par la culture sur la corrélation entre un Israël bashing malhonnête et la montée incessante d’un antijudaïsme d’atmosphère, et a toujours dénoncé la faiblesse du combat contre l’antisémitisme, un combat des mots qui a toujours davantage tenu du simulacre, des vœux pieux et des bonnes intentions propres à soulager les consciences, mais qui ne s’est jamais donné les moyens de produire les résultats ou les actes forts propres à dissuader les antisémites et à faire reculer l’antisémitisme.
Nous dénonçons depuis des années la compromission des responsables communautaires avec des politiques qui leur donnent des subventions et des décorations en échange de leur silence sur la montée de l’antisémitisme : je rappelle ici que le CRIF appelait dès l’automne 2021 à réélire Emmanuel Macron, président révisionniste et négationniste, malgré ses états de service et son bilan calamiteux sur l’antisémitisme et les mêmes Juifs de cour, dont on ne sait plus s’ils sont idiots ou inconscients, ont trouvé le moyen de décerner à Emmanuel Macron un prix pour sa lutte contre l’antisémitisme (sic), sans doute pour le remercier de ne pas être allé à la marche pour la lutte contre l’antisémitisme.
On n’a jamais vu non plus ces Juifs de cour dénoncer les projets sociétaux d’Emmanuel Macron, ni les atteintes incessantes aux libertés individuelles : liberté d’expression, euthanasie, contrôle de l’information et toutes les dérives antidémocratiques du régime politique en cours depuis 7 ans. Dans tout régime antidémocratique, on trouve de l’antisémitisme.
Enfin, pour terminer, on voit beaucoup sur Whatsapp les regrets du Collectif des Vigilants qui sont favorables à une société pacifiée et à une vraie lutte contre l’antisémitisme, et qui dénoncent le sectarisme du collectif Nous vivrons, une émanation du CRIF (tiens, tiens…) et celui de l’UEJF qui refusent l’aide d’alliés sincères, la gauche olfactive et bourgeoise à l’œuvre au CRIF, à l’UEJF, au FSJU, assumant leur sectarisme et montrant depuis des années une pluralité qui va de la gauche à l’extrême-gauche et dont le seul programme est de regarder l’avenir en arrière – en cherchant les pétainistes là où ils ne sont plus et en refusant de voir là où ils sont vraiment – et qui, en dépit de leur proximité affichée avec les pouvoirs publics, n’ont jamais rien obtenu sur la lutte contre l’antisémitisme. C’est parce qu’il y a des Juifs comme eux que nous en sommes aussi là.
Un dernier mot
Si les valeurs républicaines auxquelles sont attachés les Juifs de France ne s’incarnent plus dans « l’offre politique », les responsables communautaires devraient le dire haut et fort ; s’ils s’y refusent, c’est parce que la « communauté » est leur parnassa et qu’ils sont tellement viscéralement contre l’alya – personne n’est obligé évidemment – que l’ivrit, la langue du peuple juif, n’a jamais été la priorité de l’enseignement juif en France, les responsables juifs de France n’ayant aucun plan stratégique collectif à court ou moyen terme. Tous les responsables communautaires qui sont publiquement contre l’alya ont tous un appartement en Israël.. ou au Maroc…
© Jean-Marc Lévy, vice-Président d’Israël Is Forever Alsace.
Oui, vous avez raison !
Mais ces institutions tentent de « protéger » les Juifs de France. Après si vous voulez être Sioniste, monter en Israël, ou penser ce que vous voulez, vous le faites en cachette ou entre Juifs.
Car Macron adore être flatté, et aime qu’on lui cire les pompes.
Rappelez-vous ce que l’on a fait aux Juifs durant la guerre WWII ?
Si l’on ne caresse pas Macron (ou tout autre Président) dans le sens du poil, Macron à les moyens de nous mettre au ban de la Société, voire pire !
Merci donc à ces organismes d’avoir compris la Psychologie de Macron et de faire ce qu’il faut pour qu’il ne « s’énerve pas » !
Voulez-vous qu’il devienne Saint Louis ?
Alors je vous fais juge : quand deux membres du Consistoire du Bas-Rhin vont, en 2015, en tant que membres du Consistoire accompagnant le maire de Strasbourg dans un voyage en Israël et en Judée-Samarie (occupée par les « Palestiniens ») s’incliner sur le tombeau du terroriste Arafat à Ramallah (un terroriste qui a assassiné des Juifs et des Européens), servent-ils les intérêts collectifs des Juifs de France ou leurs propres intérêts particuliers ou partisans de Juifs de cour en quête de notabilité et de médailles ? A quel prix ?
Pour ma part, je crois davantage au constat de Jabotinsky qui, maintes fois, a été confirmé : « La naïveté politique des Juifs est sans limite, et cela est incroyable ; ils ne comprennent pas cette règle très simple, qui veut qu’on ne doive jamais faire le premier pas en direction d’une personne qui ne veut pas de vous ». Vladimir Zeev Jabotinsky, « Le Mur de fer », 1923