Vaut mieux en rire : trois intellectuels israéliens déclarent « Israël est trop important pour le laisser aux Israéliens »

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Ne parvenant pas à convaincre les Israéliens, c’est à l’étranger que les opposants à la démocratisation du judiciaire demandent de l’aide. La nouveauté : les Israéliens ne nous entendent pas, donc ils ne méritent pas Israël !

Un jour récent, un ancien maoïste israélien, une personne bien sympathique, me disait « Jean-Patrick, aidez-nous, on ne nous entend pas ». Je lui ai répondu : « Claude, ce n’est pas qu’on ne vous entend pas. On vous entend très bien, mais ce que vous dites ne convainc personne ».

Dans une lettre ouverte, Yossi Klein Halevi, Matti Friedman et Daniel Gordis demandent de l’aide à la diaspora, car pour eux, les Israéliens ne sont pas capables de comprendre. Je vous le dis, souriez.

Voilà ce qu’ils disent, avec mes commentaires entre guillemets :

Aux amis d’Israël en Amérique du Nord [JPG : donc ils s’adressent principalement aux juifs de gauche, lesquels lisent la presse de gauche, laquelle déteste Netanyahou, et pleure le danger que la gauche israélienne perde son pouvoir d’influence judiciaire],

Nous prenons l’initiative inhabituelle de nous adresser directement à vous à un moment de crise aiguë en Israël [Comprendre : « Nous prenons l’initiative inhabituelle de nous adresser directement à vous parce que nous n’arrivons pas à convaincre en Israël »] . Nous vous écrivons avec un sentiment d’angoisse et d’anxiété pour l’avenir de notre pays. Nous avons tous quitté l’Amérique du Nord pour nous installer en Israël et y avons élevé nos enfants. Entre nous, il y a plusieurs décennies de travail en tant que reporters, chroniqueurs littéraires et traducteurs de la réalité israélienne pour des publics étrangers. Nous avons expliqué et défendu Israël contre la campagne de désinformation qui cherche à faire de l’État juif un paria et nous continuerons fièrement à le faire.

Aujourd’hui, cependant, protéger Israël signifie aussi le défendre d’une direction politique qui sape la cohésion de notre société [Ce sont les opposants à la réforme, qui sapent la cohésion de la société, n’inversons pas les rôles] et son éthique démocratique [Personne n’a contesté les résultats des élections, personne n’a affirmé qu’elles ont été truquées], les fondements de la réussite israélienne [c’est très réducteur, les millions de sionistes qui ont donné leur sueur et leur sang apprécieront]. Les changements qui se préparent auront des conséquences désastreuses pour la solidarité de la société israélienne et pour son miracle économique [Ne prenez pas vos suppositions pour des réalités, et ne prétendez pas annoncer le futur comme s’il était certain – ou alors donnez-moi le résultat du loto de demain], comme le préviennent nos principaux économistes [Seulement les économistes hostiles]. Ils menaceront également les relations israélo-américaines [Pas si un Républicain devient président] et porteront gravement atteinte à nos relations avec vous, nos sœurs et frères de la diaspora [Seulement avec les juifs de gauche].

Cette crise est unique, et particulièrement déchirante, car elle vient de l’intérieur [Non. Elle est unique et déchirante parce que la gauche a soigneusement tissé sa toile pour infiltrer les administrations et imposer sa politique par la bande, politique que les Israéliens ont rejetée dans les urnes depuis des décennies]. Aucun d’entre nous n’est alarmiste. Mais c’est le moment de s’alarmer, et c’est un moment où les voix des amis d’Israël doivent être entendues [Ne dites pas de sottises : vous ne voulez pas entendre les voix des amis d’Israël, mais seulement les voix opposées à la réforme].

Le gouvernement israélien s’apprête à éviscérer l’indépendance de notre système judiciaire [Il s’apprête en fait à éviscérer sa dépendance vis-à-vis des socialistes d’Havoda] et à refaire l’identité démocratique du pays. Cette initiative doit être comprise sous trois angles : la substance des changements proposés, le processus par lequel ils sont promus et l’identité de ceux qui font pression pour ce changement [C’est sûr que si la gauche proposait ces changements, les médias ne protesteraient pas].

En substance, ces changements supprimeraient le seul frein efficace au pouvoir gouvernemental [Faux : il existe en Israël un système très étrange qui s’appelle « élections », et qui freine le pouvoir – voir le comment le dernier gouvernement Lapid a explosé en vol] et affaibliraient profondément le seul organe capable de protéger les citoyens contre la tyrannie de la majorité [Il s’agit de protéger les citoyens contre la tyrannie des juges. La majorité n’est pas tyrannique, puisqu’elle représente… la majorité] – une protection qui n’a jamais semblé aussi vitale [Parce que la droite est au pouvoir ?].

Dans une campagne trompeuse dans les médias américains, le Premier ministre Benjamin Netanyahou tente de présenter son plan comme un simple ajustement qui rapprocherait Israël des autres démocraties [Ce n’est pas trompeur, plus de 20 pays européens ont le même système]. Aucune personnalité juridique sérieuse en Israël ne croit que cela soit vrai [Aucune ? 150 juristes se sont réunis cette semaine pour réclamer cette réforme. Les personnalités juridiques de la Commission croient en cette réforme].

Même si certains éléments des changements proposés peuvent sembler similaires aux pratiques d’autres pays démocratiques, comme le soutient le gouvernement, toutes ces démocraties disposent de puissants freins et contrepoids institutionnels, absents en Israël, qui limitent le pouvoir exécutif ou législatif débridé et protègent les droits individuels [Quand la droite est au pouvoir, le pouvoir est débridé ? Quand c’est la gauche, il est raisonnable ? Quelle farce !]. Israël n’a pas de constitution formelle et pas de seconde législature. Il n’a pas de système fédéral ni d’élections régionales [Et les juges à la Cour suprême, contrairement aux Etats-Unis, ne sont pas élus, ce qui doit être modifié]. Le plan du Premier ministre concentre effectivement presque tout le pouvoir entre les mains d’une seule personne – le Premier ministre lui-même [Rappel : un Premier ministre démocratiquement élu vs des juges non élus qui ne représentent personne].

Il ne s’agit pas d’une « réforme judiciaire », mais d’une modification spectaculaire qui rapprocherait le système de gouvernement d’Israël non pas des États-Unis et du Canada, mais de la Hongrie et de la Turquie [Ben voyons !].

En ce qui concerne le processus, cette transformation radicale du système de gouvernement d’Israël est poursuivie à une vitesse folle sans aucun débat national [Faux : il y a eu un débat national en novembre, les élections, et 2,3 millions de citoyens ont voté pour cette réforme. De plus, les Israéliens ne font plus confiance en la Haute cour], sans avoir été présentée à l’électorat de manière significative avant les récentes élections [Vous êtes en train de dire que puisque les électeurs ont voté pour la réforme, c’est qu’ils n’ont pas bien été informés ? Ils ont mal voté, il faut changer de peuple ? Si vous n’avez pas bien présenté votre opposition à la réforme à l’électorat, ne vous en prenez qu’à vous-même !], et sans tenir compte des critiques émanant de l’ensemble du spectre politique et social [Comment osez-vous demander qu’il soit tenu compte des critiques, alors que vous refusez qu’il soit tenu compte des soutiens ?]

Nous sommes d’accord sur le fait qu’un débat national constructif sur la réforme judiciaire est non seulement nécessaire mais attendu depuis longtemps. Mais cela est impossible lorsque le gouvernement refuse de ralentir son rythme [Avant les élections, c’était le temps de discuter. Depuis, c’est le temps d’agir. De plus, l’opposition s’est vue offrir de discuter, elle a refusé tant que ne seraient pas remplies leurs conditions préalables d’arrêter toute réforme. Ils se sont inspirés de Mahmoud Abbas, qui demande qu’israélo-palestiniens renonce à toutes ses demandes avant de débattre du plan de paix !] et de s’engager dans une discussion visant un compromis véritable, plutôt que cosmétique.

Haine et schisme

Quant à savoir qui est derrière cette initiative : Un Premier ministre actuellement en procès pour corruption [accusé n’est pas condamné : la présomption d’innocence a encore quelques droits… Et le procès que la gauche fait traîner depuis des années comme une épée de Damoclès sans jamais le conclure, s’étiole au cours du temps], et qui a nommé des ministres au casier judiciaire, revendique la légitimité de renverser le système juridique [Stop à l’intox, soyons honnêtes : Netanyahou ne veut pas renverser mais réparer]. Il est compréhensible que de nombreux partisans d’Israël veuillent croire que Netanyahou est toujours un conservateur prudent fidèle à l’ADN libéral du pays [Depuis trente ans de matraquage médiatique disant que Netanyahou est un extrémiste de droite, combien de vois avez-vous protesté pour dire que c’est un mensonge ? Zéro]. En réalité, il est devenu un leader d’un genre très différent, qui détourne l’intérêt national au profit de ses propres intérêts [C’est votre avis, et il est disqualifié par votre penchant partisan]. Un leader sage encourage l’unité de son peuple ; Netanyahou attise la haine et le schisme [Non mais je rêve ? Gantz appelle à la guerre civile, Lapid à mener le combat dans la rue, et c’est Netanyahou qui attise le schisme ? Vous pratiquez la tactique de l’inversion, accuser l’autre de vos propres vices].

La communauté juive nord-américaine s’est toujours portée au secours d’Israël dans les moments de crise [Et ma sœur, elle bat l’beurre ?… C’est cette communauté qui a élu Barack Obama, le plus grand ennemi d’Israël, et qui crache sur Trump, son plus grand ami]. Israël appartient d’abord à ses citoyens, et ce sont eux qui ont le dernier mot. Mais Israël compte aussi pour l’ensemble du peuple juif. Lorsqu’un gouvernement israélien s’écarte de ce que vos engagements envers la démocratie progressiste peuvent tolérer, vous avez à la fois le droit et la responsabilité de vous exprimer [Assez d’hypocrisie : vous ne voulez entendre que l’expression des opposants à la réforme].

Les dirigeants israéliens doivent connaître votre position. Les Juifs d’Amérique du Nord [C.a.d. Les Démocrates] et leurs dirigeants doivent faire comprendre clairement à ce gouvernement que s’il continue sur la voie de la transformation d’Israël en un pays dont les Juifs de la diaspora ne peuvent plus être fiers [Les juifs de la diaspora, qui dans leur majorité réclament un Etat pour tous les citoyens à la place d’un Etat juif, qui demandent la création d’un Etat palestinien terroriste, ils comptent aussi ?], il n’y aura plus de business as usual [Boum : la gauche sort la panoplie BDS : boycott sanctions et désinvestissement – lequel a déjà commencé – si le gouvernement israélien n’obéit pas].

Nos familles et nous-mêmes, ainsi que plusieurs dizaines de milliers d’autres Israéliens, descendons dans la rue chaque semaine [Oui, vous êtes quelques dizaines de milliers – courageux d’ailleurs, je vous tire mon chapeau, car souvent, il pleut et il fait froid – contre 2,3 millions] pour exiger du gouvernement qu’il mette fin à sa guerre contre nos valeurs et institutions démocratiques [Vous voulez dire : valeurs de gauche et institutions de gauche, parce que pour la démocratie, c’est le gouvernement qui en est le récipiendaire, vous en êtes les perdants]. Nous avons besoin de votre voix pour nous aider à préserver Israël en tant qu’État à la fois juif et démocratique [Voilà. Ils n’ont pas réussi à convaincre en internet, alors, comme les Arabes de l’Autorité palestinienne, ils en appellent à la communauté internationale].

Avec les bénédictions de Jérusalem,

Matti Friedman

Daniel Gordis

Yossi Klein Halevi

Ma conclusion

Si la coalition ne fait pas dans son froc. Si les membres de la Commission ne diluent pas le projet de réforme dans une soupe insipide qui aura perdu toute sa saveur démocratique. S’ils réforment vraiment, et en profondeur, la branche judiciaire pour rétablir la séparation des pouvoirs qu’ils ont gommée, ma prédiction prudente est que cette affaire se terminera dans la douceur et sera vite oubliée, une fois qu’ils auront pansé leurs plaies.

Si la coalition fait des compromis fondamentaux, même faibles, je crains qu’il faille s’attendre à ce que l’opposition ne se durcisse, qu’elle hausse le ton et réclame de plus en plus de compromis, assurée que son chantage fonctionne.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org

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