Une explication possible pour la haine antisémite et antisioniste

Les nazis sont toujours là, ils s'appellent désormais "sionistes" - Manifestation de BDS

Par Mordekhaï Msika

La haine des juifs et d’Israël s’est constamment exprimée dans l’histoire, aussi bien dans le monde chrétien que dans l’empire musulman.

Elle a connu des « régimes de croisière », mais aussi des épisodes paroxystiques, avec par exemple l’inquisition espagnole, le génocide industriel par les nazis, le terrorisme meurtrier acharné de l’OLP et du Hamas et l’obsession Khomeiniste, la raison d’être de la République Islamique semblant être la destruction de l’indépendance juive.

Elle est enseignée et organisée par des tombereaux d’accusations mensongères et d’insultes.

Par exemple, dans « Cours de lectures sur les vérités importantes de la religion », éditions Pelagaud et Lesne, 1841, alors que les juifs n’ont jamais crucifié personne, contrairement aux occupants romains :

« …Nous ne pensons qu’avec horreur au déicide que commirent les Juifs en crucifiant Jésus-Christ…. les Juifs le crucifièrent sans le connaître….Les Juifs le crucifièrent sur le Calvaire… » « …La vengeance divine a poursuivi d’une manière si éclatante la nation juive coupable du premier déicide… il était persécuté par les Juifs… », etc. etc.

Autre exemple, dans « Les juifs sont les ennemis du genre humain… » de Kamal Ahmad Own, Vice-Directeur de l’Institut de Tanta :

« …Les Juifs…. sont hostiles à toutes les valeurs humaines de cette vie et… leur nature vicieuse ne peut être guérie… », etc., etc.

Nous proposons une explication à ce phénomène ;

Depuis l’antiquité, les juifs ont pratiqué un prosélytisme d’accueil, selon les termes mêmes de l’historienne Mireille Hadas-Lebel.

Ce prosélytisme était tolérant, avec absence de toute contrainte, dans la liberté de chacun, avec la promesse du salut pour les justes de toutes confessions.

Par contre, le choix des fondateurs du Christianisme, puis de l’Islam a été diamétralement opposé.

Ils ont choisi le prosélytisme totalitaire, de contrainte, d’occupation, pour imposer leur vérité par la force (des armes, « le sabre et le goupillon »… » bel seif », par le sabre…) avec intolérance, conversions forcées, bûchers et autres horreurs qui ne sont pas sans conséquence grave.

A la suite d’un partage prédateur du monde, par le pape Alexandre VI, avec le Traité de Tordesillas de 1494, l’Espagne fut puissante, riche du pillage de l’or des Incas, victimes de génocide en 1532, après avoir spolié et exilé massivement les juifs de la péninsule ibérique en 1492. Cependant, cette apparente prospérité fondée sur le crime fut de courte durée et s’effondra ensuite misérablement ;

La France du grand siècle, avec la révocation de l’Edit de Nantes de 1685, était fondée sur l’intolérance et les guerres de conquête continuelles, apportant misère et famines.

Sur les mêmes bases juives de la Torah et du monothéisme, les chrétiens puis les musulmans mirent donc en œuvre une conquête-occupation agressive du monde matériel, l’imposition de leur « vérité unique », le salut ne se trouvant que « dans le baptême », ou dans « la soumission à Allah »…

Ils mirent certes fin à l’idolâtrie et aux sacrifices humains, et construisirent des empires florissants.

Cependant, l’intolérance, le conformisme obligatoire ont des effets pervers, brutaux, avec des souffrances et des conflits permanents.

Avec la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, puis la déclaration Nostra AEtate du concile Vatican II, la contrainte a un peu reculé dans le monde chrétien, le processus étant accompagné par une certaine forme de déchristianisation.

En Islam, la contrainte demeure et le président Al Sissi de l’Egypte, pays arabe le plus peuplé, réclame à l’Université Al Azhar une profonde réforme doctrinale, favorisant la liberté religieuse, pour tenter de sauver un monde musulman en déroute totale.

Il se heurte à la résistance massive d’un islam qui s’obstine à accuser les autres, les juifs, d’être la cause de son échec massif, qui fait fuir d’un enfer sur terre ses propres populations, au risque de la noyade.

Le choix initial de la contrainte en religion reste problématique.

Car l’intolérance n’est tout simplement pas vertueuse : tout le monde s’en rend bien compte !

Au plus profond, inavoué, chrétiens comme musulmans ne sont pas fiers de leur erreur initiale, que les juifs avaient évitée, en refusant la contrainte !

Justement, les juifs qui devaient « en principe » se convertir ou disparaître (toujours la contrainte !) ne se sont pas convertis et n’ont pas disparu !

Ils ont au contraire tenu bon face aux menaces, aux persécutions et aux conversions forcées. Ils ont su reconquérir leur indépendance au XXème siècle et résister miraculeusement à toutes les attaques, contre des forces bien plus nombreuses !

Ils restent vivants, comme des témoins au premier chef de la grande erreur initiale christiano-musulmane, erreur qui devait rester masquée, oubliée… mais qui se dévoile de plus en plus, avec les crises et conflits interminables…

Témoins gênants, ils étaient dans le vrai depuis le début !

Leur indépendance retrouvée sur leur terre millénaire assure leur pérennité : ils ne sont plus à la merci, le jouet des autres !

Avec un territoire réduit, sans ressources naturelles, ils construisent une société libre, prospère, fertile, diverse : une vraie puissance apportée par la liberté !

Ils démontrent que leur choix de la liberté était le bon et renvoient chrétiens et musulmans à leur erreur de départ !

Leur réussite représente un cauchemar et une menace insupportable pour les grands systèmes « victorieux » mais aux pieds d’argile, aux fondations incertaines, car non vertueuses (intolérantes…).

Insécures, les mondes chrétien et islamique sont inquiets : la liberté au forceps leur apporte déchristianisation et désislamisation, alors que libres depuis le début, les juifs restent fidèles !

Subconsciemment, une terreur tenaille beaucoup de chrétiens et musulmans : la crainte d’avoir eu tort depuis le début, d’avoir fait initialement le mauvais choix, d’aller vers la catastrophe, le témoin de leur erreur restant en lice, lui, plus présent que jamais, ce qu’ils ne peuvent absolument pas lui pardonner.

La haine des juifs et d’Israël est donc une conséquence misérable et criminelle de la terreur devant une vérité inéluctable : le choix initial erroné de la contrainte est finalement ridiculisé.

Ceux des chrétiens et des musulmans qui s’obstinent dans l’antisémitisme tentent de se rassurer par le fait qu’ils sont des milliards alors que les juifs ayant choisi la liberté avant tout ne sont que quelques millions. Mais ils savent bien aussi que l’on peut avoir raison, seul contre tous, comme Copernic, puis Galilée, et que la vérité triomphe toujours tôt ou tard, ce qui les fait trembler !

Car les êtres humains aspirent à la liberté et ils la méritent : ils l’auront un jour ou l’autre et aucune contrainte ne les en privera.

Les grands châteaux de cartes des prétendues vérités uniques et des mensonges et insultes (« juifs perfides », « peuple déicide », « des singes et des porcs », « Israël, Etat d’apartheid », etc.) commencent à s’écrouler et s’écrouleront totalement devant le souffle de la liberté !

La tricherie, pour tenter de soumettre le genre humain à de prétendues vérités uniques, pour le dominer et le contrôler, aura duré 2 000 ans ou 14 siècles, mais cela n’est qu’un bref instant dans l’histoire de l’humanité !

Au lieu de s’obstiner dans un ressentiment indigne et haineux, qui tente de faire porter le poids de leur erreur initiale aux autres, chrétiens et musulmans devraient se remettre en question, rejoindre sincèrement les juifs dans la quête permanente de la liberté, processus sagement et courageusement amorcé par le catholicisme du Vatican ainsi que par le président de l’Egypte, qui tous deux, enfin lucides et déterminés, rendent l’espoir d’un avenir pour l’humanité !

Car le choix initial de la liberté aura le dernier mot !

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