Une autre façon de voir le conflit

Emeutier arabe

Il semble malheureusement évident qu’aucune solution à ce qu’il est convenu d’appeler le problème palestinien ne pourra être trouvée tant que les Palestiniens ne se montreront pas disposés à accepter l’existence d’Israël en tant qu’état juif.

Souvent occulté, l’aspect religieux de la confrontation est pourtant régulièrement mis en évidence : c’est aux cris de Allah Akhbar que sont perpétrées les attaques à l’intérieur d’Israël contre des civils innocents – hommes, femmes et enfants ; c’est aussi pour «protéger la mosquée Al Aksa» et ne pas laisser les Juifs «souiller de leurs pieds sales la Sainte Esplanade des Mosquées», pour reprendre l’élégante expression de président Mahmoud Abbas, que les musulmans des territoires sous son contrôle sont appelés à monter sur Jérusalem pour manifester.

Selon l’enseignement dispensé dans ces territoires, il n’y a aucun lien entre judaïsme et juifs d’une part, et Jérusalem d’autre part. Cela, alors que le Coran, reprenant en grande partie le narratif biblique, s’est approprié rois et prophètes, présentés comme précurseurs de l’Islam – ce qui n’empêche pas ce livre saint de glorifier le combat du Prophète contre les tribus juives et le massacre de Khaybar, souvent évoqué dans les manifestations.

A Gaza comme à Ramallah, on parle rarement des Israéliens : les termes utilisés sont plutôt «les sionistes», «les Juifs» ou encore «l’Occupation». Façon de dénier toute légitimité à l’adversaire. Toute une jeunesse est ainsi élevée dans la haine et l’ignorance totale de la réalité et de l’histoire du peuple juif et d’Israël. Comment, alors, parler de paix ou de compromis ? Et n’oublions pas le soutien sans faille de mouvements comme le BDS, qui appelle ouvertement à la destruction d’Israël en scandant «du fleuve à la mer, la Palestine sera libre».

En Israël, les partis centristes et de gauche ont longtemps prôné le dialogue et le besoin de mettre fin au conflit. Ils sont aujourd’hui en perte de vitesse. Leur public n’y croit plus. Le terrorisme est une constante dans leur existence. Un terrorisme qui n’a pas attendu la guerre des Six Jours pour se manifester.

Aujourd’hui, la terreur est le plus souvent le fait d’individus d’apparence ordinaire – hommes et femmes de tous âges, et jusqu’à des adolescents et des très jeunes filles – agissant seuls, qui choisissent des cibles au hasard dans la rue. Pas besoin d’armes sophistiquées, un grand couteau, un tournevis, des ciseaux, ou encore une hache. D’où une perte de confiance totale et une grande méfiance de la part des Israéliens.

On attend vainement une prise de conscience par l’Occident de cette réalité que leur silence contribue à perpétuer.

© Michèle Mazel pour Israël 24/7.org

Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.

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