Si tout se passe comme prévu, la première phase de l’accord d’otages entre Israël et le Hamas, dans le cadre duquel 50 otages détenus à Gaza devraient être libérés, débutera aujourd’hui vendredi.
- À 7h00, un cessez-le-feu entrera en vigueur, pendant lequel Tsahal s’abstiendra de toute attaque dans la bande de Gaza. Il durera quatre jours.
- À 16h00, 13 personnes enlevées dont le Hamas a remis hier la liste aux Qataris, qui les a transmis à Israël, devraient être libérées à l’un des deux points de passage – Rafah ou Nitsana. Les familles en ont été informées.
- À la demande du responsable des personnes enlevées et disparues, le général de brigade Gal Hirsch, les noms des personnes libérées ne seront pas publiés dans les médias avant leur retour en Israël.
- Parallèlement, le Hamas devrait remettre une deuxième liste de 12 personnes enlevées qui seront libérées demain. Bien que ce sera shabbat, Israël 24 7 publiera une mise à jour si les événements l’exigent.
- Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré hier que pendant les quatre jours du cessez-le-feu, des informations seraient recueillies sur les personnes encore otages à Gaza.
- Les personnes enlevées seront transférées aux représentants de la Croix-Rouge, puis elles seront transférées aux représentants de Tsahal. Dès leur arrivée en Israël, un examen médical rapide sera effectué et si l’une d’entre elles nécessite un traitement médical urgent, elles seront transportées par avion à l’hôpital Soroka de Beer Sheva, ou par hélicoptère vers l’un des cinq centres médicaux affectés à celui-ci, où elles seront soignées dans un complexe isolé.
- Une fois le processus d’accueil des personnes enlevées terminé, Israël libérera 39 prisonniers arabes – mineurs et femmes (mineurs ne veut pas dire enfants, mais moins de 18 ans, et des terroristes armés de couteaux ou de fusils commencent à chercher à tuer des juifs dès l’âge de 13 ans). Ils seront relâchés dans leur zone de résidence. Le nombre de prisonniers est déterminé par une clé de trois prisonniers pour chaque personne enlevée libérée de Gaza – c’est moins que 1 contre 1 000 de l’accord Shalit, mais pour un certain nombre d’observateurs, c’est beaucoup trop, la notion de « pas de sang sur les mains » ne voulant pas dire grand chose si un terroriste a été neutralisé juste avant de commettre son acte.
- 130 000 litres de carburant et quatre camions de gaz seront acheminés chaque jour dans la bande de Gaza pendant la durée du cessez-le-feu, qui durera quatre jours.
Le Hamas tentera d’utiliser la « terreur psychologique »
Mais le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, tient un discours plus prudent. Il annonçait jeudi soir lors d’une conférence de presse, qu’il pourrait y avoir des « changements dans l’accord sur les otages avec le Hamas », et que le groupe terroriste « tentera d’utiliser la terreur psychologique » contre le public israélien.
Il indique que si les officiers ont effectivement contacté les familles des otages et les ont informées de leur libération, ils ont « formulé des réserves ».
« Ce seront des jours complexes, rien n’est définitif tant que cela ne se produit pas. Et même au cours du processus, il peut y avoir des changements à tout moment », dit le porte-parole.
« Il est important de noter que le Hamas est un ennemi impitoyable. Des jours difficiles nous attendent, la joie se mêlant à la tristesse.
Le Hamas tentera d’utiliser les jours de l’accord et la pause dans les combats pour répandre la peur, la désinformation et la terreur psychologique », ajoute Hagari.
L’accord n’est pas « la fin du processus, mais le début »
En réponse à une question d’un journaliste, Hagari explique :
« Nous avons des objectifs à atteindre : démolir le Hamas, ramener les otages, organiser les frontières pour qu’elles soient sûres et créer une dissuasion dans la région.
À ce stade de l’accord actuel avec le Hamas, tant qu’il n’a pas eu lieu, il n’a pas eu lieu. S’il se concrétise demain matin, il s’agira d’une période limitée au cours de laquelle nous ramènerons les otages, hommes et femmes, à la maison. Après cela, nous poursuivrons les combats. Le retour des otages se fait par étapes, tout comme la campagne militaire ».
« Les Israéliens croisent les doigts »
Le porte-parole de Netanyahou a déclaré aux médias étrangers : « les Israéliens croisent les doigts pour que les personnes enlevées reviennent ».
דוברו של ראש הממשלה בנימין נתניהו בשפה האנגלית, מארק רגב: "כמו הנשיא ביידן, אני חושב שהישראלים מחזיקים אצבעות שזה אכן יקרה ונראה 13 חטופים חוזרים הביתה. זו התקווה שלנו, אבל אנחנו צריכים לחכות ולראות, אנחנו יודעים עם מי יש לנו עסק. חמאס הוא ארגון טרור אכזרי וחסר רחמים pic.twitter.com/71j09j7Dej
— יוני בן מנחם yoni ben menachem (@yonibmen) November 24, 2023
Mark Regev, le porte-parole anglophone du Premier ministre Benjamin Netanyahou a évoqué la fragilité de l’accord d’otages dans une interview avec CNN.
« Comme le président Biden, je pense que les Israéliens croisent les doigts pour que cela se produise effectivement et que nous verrons 13 Israéliens rentrer chez eux. C’est notre espoir, mais nous devons attendre et voir, nous savons à qui nous avons affaire.
Le Hamas est une organisation terroriste brutale et impitoyable et nous devons être prêts à toute éventualité », a ajouté Regev, « parce que le Hamas était sous la pression militaire, nous avons frappé ses commandants, nous avons éliminé ses hauts commandants – ils veulent ce temps mort. »
50 personnes enlevées rentreront chez elles, a rapellé Regv, mais à part elles, il y a 190 autres Israéliens retenus captifs par le Hamas. Le Hamas était sous la pression militaire, il veut ce temps mort, c’est un risque calculé. »
« La guerre n’est pas finie, les mouvements vers le nord ne seront pas autorisés »
Le porte-parole de Tsahal en arabe a déclaré ce matin aux habitants de Gaza :
« La guerre n’est pas finie, les mouvements vers le nord ne seront pas autorisés »
Moins d’une demi-heure avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le porte-parole de Tsahal, en arabe, le lieutenant-colonel Avihai Adrai, s’est adressé aux habitants de la bande de Gaza et leur a rappelé que la guerre n’était pas encore terminée.
« La cessation des attaques pour des raisons humanitaires est temporaire. Le nord de la bande de Gaza est une zone de guerre dangereuse et il est interdit de s’y déplacer », a écrit Adrai sur X.
« Pour votre sécurité, vous devez rester dans la zone humanitaire au sud de la bande de Gaza. Il est possible de passer uniquement du nord de la bande vers le sud via la route Salah al-Din. Le mouvement des résidents du sud de la bande de Gaza vers le nord ne sera en aucun cas autorisé. »