Le chef du Hamas, Ismail Haniye, a mis en garde dimanche Israël, depuis son refuge au Qatar, contre la tenue de la marche des drapeaux et l’ascension du Mont du Temple dimanche prochain 29 mai.
« Je veux le dire clairement, je mets en garde l’ennemi contre la commission de tels crimes et actes. Le peuple palestinien et son avant-garde, la résistance à Jérusalem et sur la rive gauche, en particulier, ne permettront ni n’accepteront de telles absurdités juives talmudiques. »
Evidemment, le Talmud ne mentionne pas cette procession pour célébrer la libération de Jérusalem, principalement parce que cette libération a eu lieu en juin 1967 et que le Talmud était déjà écrit.
Ce que le terroriste Haniya entend par « absurdité juive talmudique », lui qui n’a pas de difficulté à défendre les absurdités islamistes, reprend les Protocoles des Sages de Sion et la propagande nazie, associant les Juifs à des complots visant à s’emparer du monde ou, dans ce cas, du lieu le plus sacré de la planète.
Au-delà, il s’agit bien entendu, une fois de plus, une fois encore, toujours et toujours, de tester jusqu’à quel point les juifs sont prêts à se soumettre, à reculer, à céder, à faire des compromis, pendant qu’ils se mentent à eux-même en tenant très haut le drapeau israélien et déclarant la souveraineté sur Jérusalem, la capitale juive, et tout le pays.
Les Arabes ne reconnaissent que la force, et la faiblesse d’un pays qui n’ose pas assumer sa victoire, et se conduire en vainqueur, n’est pas passée inaperçue, loin de là. Et elle continue, année après année, gouvernement après gouvernement, dans le non-dit et le tabou : un vainqueur écrase le vaincu et lui fait cracher des concessions, pas l’inverse.
Il n’était d’ailleurs pas nécessaire d’être un terroriste du Hamas pour s’opposer à la célébration de la libération de Jérusalem de l’occupant jordanien : le communiste arabe et ministre de la Coopération régionale du Meretz Issawi Frej est dans cette même logique de test, pour voir si Israël reculera sous la menace. Il s’est exprimé lors de la réunion du cabinet de dimanche avec une ferveur qui rappelle celle de Haniye. Il est contre le fait de laisser les porteurs de drapeaux et les danseurs atteindre la Porte de Damas, il s’oppose à ce que le gouvernement du pays dont il fait partie se comporte comme un pays souverain, parce que pour lui, l’islam, qui veut dire soumission, surpasse les démocraties, les pays, les nations, et tout ce que crée l’homme. Tout communiste qu’il est, il prévient que cette fête serait une folie pour les juifs.
Le Premier ministre Naftali Bennett a répondu que la Porte de Damas a toujours fait partie de l’itinéraire de la marche des drapeaux, et s’en est pris à son prédécesseur, l’actuel leader de l’opposition Benjamin Netanyahu, pour avoir cédé à la pression du Hamas l’année dernière. Il a eu raison, et il a eu tort. Raison car Netanyahou s’est soumis, l’an dernier, parce qu’Israël est soumis. Tort parce que le langage de Bennet n’est pas plus assuré que celui de son prédécesseur. Bennet s’excuse qu’Israël existe, dans sa déclaration !
- En mai 2021, la marche des drapeaux a coïncidé avec l’Aïd al-Fitr, la fête qui suit le ramadan.
La marche a été interrompue après environ deux heures lorsque des émeutes ont éclaté à Jérusalem, puis les sirènes ont retenti dans la ville suite aux tirs de roquettes du Hamas depuis Gaza.
La police a ordonné aux marcheurs de se disperser et ils ont atteint la place du Kotel pour y tenir leur cérémonie, alors même que des Arabes fous se déchaînaient dans l’enceinte du Mont du Temple, à quelque 20 mètres au-dessus de leurs têtes.
Les tirs de roquettes ont marqué le début de l’opération « Gardiens des remparts ».
Israël s’est soumis, les Arabes n’ont pas oublié. - Une autre parade de Jérusalem a été organisée après la fin de la guerre de Gaza, par Im Tirtzu, les mouvements de jeunesse Ariel et Ezra, et les conseils régionaux de Gush Etzion et Binyamin.
La marche était initialement prévue le 10 juin, à proximité du jour de la libération de Jérusalem dans le calendrier 7 juin.
Elle a été annulée par la police. C’était sous le gouvernement de Netanyahou.
Soumission. - Puis Bennett est devenu Premier ministre.
La semaine dernière, le ministre de la Sécurité intérieure, Omer Barlev, dans un geste inhabituel, a décidé d’autoriser la marche des drapeaux à passer par la porte de Damas.
Le journal arabe de l’AP, Al-Quds a réagi jeudi en publiant un avertissement des factions terroristes de Gaza envoyé à Israël par des intermédiaires, selon lequel les terroristes ne se retiendraient pas face aux Israéliens qui organisent le défilé des drapeaux le jour de Jérusalem.
Ils ont cité l’opération « Gardiens du mur » et ont mis en garde contre une répétition.
Israël va-t-il se soumettre ? Israël n’a pas menacé en retour. Un vainqueur aurait répondu aux menaces en disant clairement que s’il voit un seul keffieh palestinien, un seul regroupement arabe aux alentours de la marche, il considérerait cela comme une déclaration de guerre et ferait tirer l’armée. C’est ainsi que se conduit un vainqueur. Mais Israël vit dans le tabou.
Le défilé de drapeaux, qui marque la libération de la ville de Jérusalem de l’occupation jordanienne il y a 55 ans, traversera les portes de la vieille ville qui ont été libérées par les soldats des FDI en juin 1967. Peut-être… Il se trouvera des Israéliens pour avoir honte de la présence des Juifs au défilé. Honte de leur fierté d’avoir écrasé et vaincu l’ennemi.
Des soumis.
Mais ce sont les Arabes qui vont probablement sauver le défilé. Pas les juifs.
Bennett entend de toute part que sa coalition est l’otage des Arabes, qu’elle ne tient qu’en se soumettant aux exigences des Arabes (souvenez-vous, il y a quelques semaines à peine, les Arabes réclamaient le droit de construire des habitations, illégalement, sans permis de construire et sans être inquiétés, dans le Néguev. Précédemment, ils réclamaient l’électricité pour leurs constructions illégales, etc.) et l’incident d’hier, avec le retour de Zoabi dans la coalition en échange de rumeurs, vraies ou fausses, que des sommes pharaoniques ont été promises pour des villes arabes, est tout frais.
Bennet ne peut pas se permettre d’interrompre la marche du drapeau, même s’il le voulait. Il perdrait le peu de crédibilité qu’il lui reste parmi les patriotes israéliens, et ses chances de franchir le seuil des votes lors des prochaines élections.
Il va autoriser la marche pour protéger son ambition personnelle, comme il a cédé aux Arabes. Cette fois, cependant, le chantage n’est pas contre Israël, mais en défense du sionisme.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org