Je ne sais pas si le chiffre avancé par Bezalel Smotrich est exact – je n’ai pas croisé un tel sondage, et peu importe : sa démarche est de la plus haute importance.
Permettre aux habitants de Gaza de s’arracher de leur enfer est le plus grand geste humanitaire qui leur a jamais été proposé, et les militants des droits de l’homme devraient applaudir la proposition au lieu de la dénoncer.
Pourtant l’UE et les Etats-Unis de Biden ont immédiatement crtiqué les appels de Smotrich à encourager les Gazaouis qui le désirent à quitter Gaza. Comment osent-ils ?
Vous dites que Gaza est une prison à ciel ouvert, vous dites que c’est un terrible drame humanitaire, et vous voulez les empêcher de partir ?
Evoquer le sujet permet de dénoncer le pire mensonge du 21e siècle fabriqué contre le peuple juif : celui du drame de Gaza. Proposer de les laisser partir expose une immense hypocrisie, un gigantesque mensonge qui dure depuis trop longtemps.
Oui, je les trouve sacrément culottés.
Les politiciens et les journalistes sont favorables à l’immigration de masse des pays défavorisés, de l’Afrique vers l’Europe, de l’Amérique Latine vers les USA – mais pas Gaza ?
Comment osent-ils critiquer la suggestion de Smotrich ? Certains migrants seraient plus méritants que d’autres ? L’asile politique pour les uns, la prison à ciel ouvert pour les autres ?
Ils nous imposent l’idée qu’il faut ouvrir les bras aux malheurs du monde, nous expliquent que nous devons accepter ceux qui cherchent refuge pour des raisons humanitaires, accepter l’immigration de gens vivant dans l’insécurité économique, ceux dont la vie est menacée, respecter le droit d’asile et les demandeurs d’asile, et tout ceci doit être rejeté pour Gaza ?
Ils nous bassinent depuis 20 ans avec Gaza
Les Arabes y vivent entassés les uns sur les autres, ils manquent d’eau, l’électricité est rationnée, il y a un blocus intolérable, ils n’ont pas de systèmes d’assainissement des eaux usées et vivent dans la pauvreté extrême, et lorsque Smotrich propose de les libérer de ce terrible sort, ils protestent et hurlent ?
Ils réclament qu’Israël leur ouvre ses frontières, mais refusent que d’autres frontières leur soient ouvertes ?
Certains ont droit de quitter leur misère et pas d’autres ?
L’UE et l’administration Biden font le jeu du Hamas, qui empêche les habitants pris en otage, utilisés comme boucliers humains, vivants sous la coupe d’une dictature terroriste, de chercher un meilleur sort ailleurs.
Sur la base de quels arguments honnêtes, ces donneurs de leçons pourraient-ils justifier d’empêcher les Gazaouis qui désirent quitter Gaza de le faire ?
La démarche de Smotrich est importante à plus d’un titre
En évoquant avec insistance l’idée de laisser les gens quitter Gaza, Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir font une œuvre essentielle.
- Ils créent un débat national sur un sujet important. Et c’est l’essence même d’une saine démocratie.
- Ils forcent la gauche à parler de sujets qu’elle considère comme interdits. Mais interdire de poser des questions, ça s’appelle la dictature.
- Smotrich et Ben Gvir se conduisent comme des juifs fiers. Ils posent sur la table ce qui est bon pour le peuple israélien, au lieu de se comporter en juifs soumis qui obéissent au programme établi depuis l’Europe « pour le bien d’Israël »
- Si des journalistes sont révulsés par les propositions de Smotrich et Ben Gvir, c’est par principe une excellente nouvelle : les journalistes sont aujourd’hui les ennemis des peuples. Ils ne reflètent pas leur volonté, mais celle du pouvoir et des élites.
- C’est en poussant des idées extrêmes (et celle-ci ne l’est pas, puisqu’il s’agit d’aider les départs volontaires, et non de forcer les gens à quitter Gaza), que la gauche fait lentement avancer son programme extrême (mariage homosexuel ; adoption d’enfant par des couples d’hommes ; théorie du genre ; changement de sexe ; pronom imposé ; abandon de l’énergie nucléaire et du pétrole à cause du réchauffement climatique ; rationnement des voyages en avion, interdiction des cuisinières à gaz et des climatiseurs pour sauver le climat ; obliger les Blancs à offrir des réparations aux Noirs pour l’esclavage ; encourager l’immigration massive d’Afrique ; attaquer la propriété privée ; imposer la solidarité ; faire de la discrimination positive, et j’en passe…).
Ces deux politiciens ne font qu’appliquer une stratégie que la gauche s’est jusqu’à présent réservée : le militantisme courageux. La droite est devenue honteuse, elle a perdu sur tous les terrains, à commencer par celui des idées. Depuis 50 ans, la droite complexée a offert à la gauche un boulevard dans lequel elle s’est engouffrée. La gauche s’est imposée sur les carences de la droite. Elle a forcé les gens à adopter des idées « progressistes », celles de minuscules minorités.
On doit saluer l’arrivée d’une droite décomplexée. La démocratie n’existe que lorsque le débat existe.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org