Si la mort du président iranien Ebrahim Raisi dans l’accident d’hélicoptère est confirmée, cela aura des conséquences importantes pour Israël :
Une lutte de pouvoir intense va se déclencher au sein du pouvoir iranien pour savoir qui succédera au guide suprême Khamenei. Raisi était considéré comme le favori pour remplacer M. Khamenei, âgé de 85 ans et malade. Sa mort élimine un successeur potentiel clé, ouvrant la course à des partisans de la ligne dure comme le fils de Khamenei, Mojtaba.
À court terme, le régime iranien peut se concentrer sur la gestion des bouleversements politiques, ce qui pourrait le détourner de sa confrontation avec Israël. Toutefois, il est peu probable que les politiques générales d’hostilité de l’Iran à l’égard d’Israël changent, quel que soit le successeur.
La mort de Raisi ne modifiera pas fondamentalement la trajectoire de l’Iran en matière de politiques intérieures répressives et d’actions régionales agressives : l’Iran restera l’axe du Mal et le principal responsable du terrorisme dans le monde. Raisi, surnommé le « boucher de Téhéran » pour avoir fait arrêter, enfermer, torturé et assassiné un nombre délirant d’opposants politiques, symbolisait la faction extrémiste de la ligne islamiste pure qui consolide le pouvoir en Iran.
Israël a démontré sa volonté et sa capacité à cibler directement des responsables iraniens, ce qui a fait naître en Iran des soupçons quant à l’implication d’Israël dans la mort de Raisi. Cela pourrait entraîner une escalade des tensions et des mesures de représailles de l’Iran contre Israël, si le régime décidait d’accuser publiquement Israël.
Les Etats-Unis ont déjà annoncé que selon les premières indications, il n’y a aucun soupçon d’attaque contre l’hélicoptère du président.
La vacance du pouvoir crée une ouverture quant à la stratégie d’Israël dans le conflit contre le Hezbollah – le sort du Hamas étant à peu près scellé depuis que Netanyahou a lancé l’intervention à Rafah. L’Iran étant potentiellement distrait, Israël pourrait saisir l’occasion de porter un coup plus dur au Hezbollah avant qu’un nouveau dirigeant iranien n’émerge.
En résumé, sans modifier l’hostilité fondamentale de l’Iran et la nature terroriste du régime, la mort de Raisi déclenchera une intense bataille de succession à Téhéran qui pourrait temporairement détourner l’attention de l’Iran d’Israël, mais risque également d’entraîner une escalade des tensions si l’Iran accuse Israël d’être à l’origine de la mort de Raisi.
Jean-Patrick Grumberg pour Israël24 7.org