Malgré l’intense discours médiatique positif autour du parti Ra’am, qui a permis au gouvernement de coalition Lapid-Bennett de gouverner jusqu’à présent, les médias évitent de parler de la charte qui est le fondement du Ra’am, religieusement et politiquement, parce que, comme un peu partout, les journalistes ne veulent plus informer, mais influencer les gens à penser comme eux. Oui, c’est un immense danger pour la démocratie, puisqu’à part les médias, il n’y a aucun autre moyen de recueillir les éléments qui permettent de former son jugement.
Selon Hakol Kayehudi, le leader du Ra’am Mansour Abbas a dirigé en 2017 la rédaction de la charte du mouvement islamique, un document complet et ordonné détaillant la vision, les objectifs, la stratégie et les méthodes d’opération de son mouvement.
La charte rédigée par Abbas est basée sur des sources islamiques et la vision du monde d’Abdullah Nimar Darwish, le fondateur du mouvement islamique en Israël.
Darwish est né en 1948 et est décédé le 14 mai 2017.
- Le mouvement islamiste israélien a été fondé en 1971, et en 1996 il s’est divisé en deux factions : la faction extrémiste du nord et la faction plus modérée du sud.
Voici en quoi ces deux factions diffèrent :
Reconnaissance de l’Etat d’Israël
- La faction nord ne reconnaît pas le droit à l’existence de l’État d’Israël en tant qu’État juif et préconise de le remplacer par un État musulman, mais elle est prête à utiliser Israël pour des besoins immédiats.
- La faction sud ne reconnaît pas non plus le droit de l’État d’Israël à exister en tant qu’État juif et préférerait avoir un État islamique à sa place, mais elle est prête à participer au gouvernement et à influencer les décisions de l’intérieur.
Ainsi, sur le papier, la faction extrémiste et la faction « modérée » veulent la même chose.
Participation à la vie politique
- La faction du nord n’hésite pas à dire qu’elle déteste Israël et les Juifs et elle interdit à ses membres de se présenter à la Knesset et de voter aux élections nationales. C’est pourquoi elle a été interdite.
- La faction du sud encourage son parti politique, Ra’am, à être présent à la Knesset et même dans le gouvernement de coalition.
Taqiya journalistique
Oui, les médias juifs pratiquent une forme de taqiya*. Comment est-il concevable que la charte du mouvement islamique de 73 pages, qui énumère un programme cauchemardesque concernant l’avenir d’Israël, ait été cachée aux Israéliens ?, demande Hakol Hayehudi.
La réponse est simple : les médias. Ils ne font plus de l’information, car ils se croient chargés d’une mission, qui est de protéger les citoyens israéliens contre de « mauvaises pensées ». Qu’est ce qu’une mauvaise pensée ? S’imaginer que les Arabes israéliens voudraient la destruction d’Israël. Et si la charte de Ra’am dit exactement cela, alors il ne reste qu’une option aux journalistes : ne pas en parler.
Que dit la charte de Ra’am
- La charte accuse l’État juif d’être raciste et colonialiste.
- Elle soutient le droit au retour pour les plus de cinq millions d’Arabes qui sont nés en dehors d’Israël et se disent « Palestiniens ».
- Et les médias juifs ne veulent pas le savoir.
- la charte s’oppose au recrutement des Arabes par les FDI.
- Elle exige la création d’un État palestinien avec Jérusalem comme capitale.
- Elle affirme que tout appel des citoyens arabes d’Israël à cet État se fait en vertu de « notre droit historique et naturel à la Palestine puisque nous sommes les propriétaires de la terre et le peuple de la terre. »
- Enfin, la charte offre trois options à Israël :
- soit vous autorisez les Arabes à créer un État en plus du droit de retour pour tous les « réfugiés » et personnes déplacées,
- soit il y aura un État binational.
- Et si vous ne le faites pas, menace-t-elle : « De même qu’Allah vous a amenés ici en tant que multitude, de même vous viendrez à lui, enchaînés. »
Taqiya arabe*
Donc Mansour Abbas cache la charte qu’il a rédigée et c’est conforme à sa religion.
Dans une interview réalisée il y a environ deux mois, Mansour Abbas a nié l’existence d’une telle charte, et c’est normal : c’est la taqiya.
« Il n’existe actuellement aucun document officiellement publié et approuvé appelé Charte du Mouvement islamique », a-t-il déclaré. Il a ensuite affirmé que « lorsque nous avons commencé à l’écrire, je n’étais pas encore membre de la Knesset, je ne pensais même pas à me présenter à la Knesset. Et puis, quand nous avons commencé le processus, j’ai suggéré aux membres d’arrêter un moment et de laisser le processus s’épuiser… et donc il n’y a pas de charte. »
Mais Hakol Hayehudi affirme et montre que cette charte existe, et qu’elle a été ratifiée en 2018 par la même convention qui a élu Abbas à la tête du Ra’am. Et dans son discours devant cette convention, Abbas a répété à de nombreuses reprises que la charte est la source de son autorité. Il a continué à faire référence à la charte dans ses discours en arabe – tout en niant son existence dans ses messages en hébreu.
La question à 1 million de shekels
Naftali Bennet, Yair Lapid et Benny Gantz sont-ils au courant de l’existence de cette charte et de son contenu ? Si oui, ils ont feint l’ignorance, ils ont trompé les Israéliens qui ont voté pour eux, et caché le danger d’une coalition à ce point contre nature. Ils ont fait passer leur ambition personnelle avant la protection de l’Etat d’Israël et de ses citoyens.
S’ils l’ignoraient, ce qui est possible, les révélations d’Hakol Hayehudi font qu’ils ne peuvent plus l’ignorer. Leurs réactions publiques diront ce qu’ils ont vraiment dans le ventre.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : https://www.hakolhayehudi.co.il
* Taqiya: « Les musulmans ont le devoir religieux de tromper les non-musulmans si cela sert la cause de l’islam ».
Pour l’expert de l’islam et auteur Raymond Ibrahim :
« La Taqiyya est d’une importance fondamentale dans l’Islam. Pratiquement toutes les sectes islamiques y adhèrent et la pratiquent. Nous pouvons aller jusqu’à dire que la pratique de la taqiyya fait partie du courant dominant de l’Islam, et que les quelques sectes qui ne la pratiquent pas divergent du courant dominant…. La taqiyya est très répandue dans la politique islamique, surtout à l’époque moderne. »