Quest-ce que la conceptia israélienne, et d’où provient-elle ?

Je me souviens qu’à notre arrivée en Israël fin 1967, début 1968, nous avions été accueillis par des députés du gouvernement israélien, qui devaient, en principe, répondre à nos nombreuses questions.

Cette rencontre faisait suite à la fulgurante victoire de la guerre de Six jours quand Israël vivait encore ses merveilleuses heures de gloire… et que nous, les nouveaux venus/émigrants qui fuyaient les pays arabes, savouraient enfin notre Guéoula : délivrance et libération des terres ancestrales juives.

Il fallait bien que quelqu’un joue le rôle de la mouche dans le bol de lait, et ce fut moi qui, d’une voix fluette, marmonna :

« Pourquoi avez-vous gardé la population arabe sur les terres juives reprises par l’arme ? Ils sont un danger existentiel par notre petit pays ! »

Le député me jeta un regard de fiel qui me cloua le bec et me fit décamper. Bien sûr, ma question resta sans réponse. Je n’avais que dix-huit ans et mes craintes se heurtaient à une indifférence insolite et mal placée.

C’est là que je compris qu’une Conception tacite croupissait en silence dans l’esprit de certains Juifs peu précautionneux.

Qu’est-ce que la conceptia ou conception ? Ce n’est pas un secret, c’est une idéologie, une action qui ressemble beaucoup plus à une autoflagellation, autocritique, repentance excessive, surtout dans le cas des juifs israéliens.

En effet, les nouveaux israéliens – ces conquérants venus principalement de l’Europe de l’Est, arborant une idéologie socialo-communiste, ne pouvaient pas avoir une attitude qui puisse fusionner avec celle des nouveaux immigrants orientaux, ni avec nos voisins arabo-musulmans, principalement théocratiques et/ou tyranniques…

Le simple fait que ces israéliens se sentent « coupables » d’avoir conquis par la force/l’arme des terres occupées par des arabes, même temporairement, puisqu’à l’époque le concept d’un peuple palestinien, n’existait pas et n’a jamais existé, allait pas à pas mener ces nouveaux conquérants à s’auto-flageller, à se blâmer, à souffrir d’une crise de conscience ridicule et inexistante au sein des arabes de tous bords et à renoncer à leur victoire et leurs conquêtes qu’ils remettront par la suite entre les mains des jordaniens – le Waqf et plus tard, suite aux accords d’Oslo, à l’Autorité palestinienne.

Ces arabes venus de tous les pays limitrophes comme l’Égypte, l’Iraq, la Syrie, le Liban, la Turquie, cherchaient un gagne-pain sur les terres abandonnées et infertiles de la Palestine. Rappelons ici que le nom « Palestine » a été infligé à Israël, par l’empereur Hadrien qui désirait punir les Juifs pour leurs nombreuses insurrections.

D’ailleurs, ces arabes étaient des nomades, des bergers, qui vivotaient avec leurs troupeaux de chèvres, de moutons et de chameaux. La proximité des juifs européens, et leur influence socialo-communiste ne pouvait qu’accroître leur appétit territorial, ouvrant le voie à la terreur des fedayins – terroristes arabes ou plutôt chapardeurs criminels, qui infiltraient les villages et les kiboutzim, s’emparant de leur volaille, de leurs bêtes… Tuant des civils juifs. Et puisqu’ils ne réussissaient à venir à bout de ces fermiers, et que leurs patrons égyptiens, syriens, iraquiens, jordaniens perdaient toutes les guerres… Ils s’accoquinèrent à la Russie qui leur ouvrit la feuille de route de la diplomatie et la création d’un peuple palestinien rafistolé.

Mais en attendant, Israël saignait de tous ses pores. La terreur des Fedayins se résume par :

Restes du bus calciné par des fedayin sur la route côtière israélienne en 1978.

Tout cela, n’empêcha pas la Conceptia de battre de l’aile, au contraire, elle donna naissance à une solution à deux États – résultat direct de cette idéologie littéralement absente au sein des pays arabo-musulmans. Ce ne fut qu’avec l’aliyah des juifs de l’Afrique du nord et des pays arabes, que cette conceptia perdit de sa vigueur.

D’ailleurs, nous pouvons simplement constater que les ressortissants des pays arabes, venus en Israël, en sont absolument contre.

Les juifs de l’Europe de l’est sont majoritairement laïcs, agnostiques, tandis que ceux de l’Afrique du Nord et des pays arabes, sont croyants, religieux et même extra-religieux. Pour eux, la reprise des terres ancestrales juives est une Sainte mission. Ils veulent et œuvrent pour un État juif en premier lieu. La démocratie devra s’adapter à cette condition et pas le contraire.

Le conflit entre ces deux courants ne pouvait que donner naissance à une scission au sein du peuple juif. Pour le laïc de l’Europe de l’est, la nation, la patrie, la foi… n’a aucune place dans leur quotidien. Ils veulent surtout un État démocratique qui permettra la citoyenneté aux arabes d’Israël et des environs… En somme c’est la fin d’un État Juif. La Guéoula n’aura jamais lieu.

Les ressortissants des pays arabes, bien familiers avec les conceptions arabo-musulmanes, ne s’aventureront jamais dans les eaux troubles de cette conceptia suicidaire.

Qui d’après vous l’emportera ?

Les démocraties subissent en ces dernières années l’impact de leur multiculturalisme, diversité, frontières ouvertes qui permettent une immigration excessive et ininterrompue, en principe originaire des pays arabo-musulmans. Elles s’empêtrent… Leur démocratie ne les sortira pas de ce cul-de-sac qu’Israël vit quotidiennement et auquel il se bat de jour comme de nuit. La terreur est juste au coin, et elle frappe à mort, comme elle le fait dans la majorité des pays d’Europe et des USA.

Thérèse Zrihen-Dvir

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