Un correspondant américain m’a contacté et m’a demandé, en tant que journaliste spécialiste du Moyen-Orient, à quoi j’aimerai que Gaza ressemble, comment je voudrais voir tourner la situation, après la guerre.
Je lui ai répondu que bien beaucoup d’hypothèses circulent, j’aime exercer mon métier autour des faits, loin des spéculations, que je n’aime pas chercher à lire dans les pensées des dirigeants, mais que je voulais bien me livrer à la question.
Réfléchissant au mieux des intérêts d’Israël, c’est plus fort que moi, je ne peux que me cantonner au possible, au réaliste et au probable. Je suis incapable de faire des plans sur la comète, des plans irréalistes où Gaza serait vidé des Arabes, expédiés en Europe ou répartis dans les pays arabes : cela n’arrivera pas, inutile de délirer.
Ce qui pourrait arriver, ce que j’aimerai qu’il arrive, n’appartient pas à monde parfait, car il n’y a pas de monde parfait.
Je peux imaginer une bande de Gaza où le Hamas et le Jihad islamique seront marginalisés au point qu’ils ne seront plus en mesure de nuire. Je ne vois pas leur élimination totale, mais l’élimination de leur pouvoir de tuer des juifs.
Je peux seulement imaginer une bande de terre où les Arabes seront toujours là. Et ils seront toujours antisémites jusqu’à la moelle. Et je compte bien sur les médias pour les faire rêver de chasser les juifs, car ils ont un « droit au retour », et l’UE de les chauffer à blanc pour qu’ils ne se calment pas. Ca, c’est la réalité d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Mais il me semble possible de les rendre inoffensifs pour longtemps, et c’est ce que je vois de mieux pour Israël.
Les musulmans égyptiens, ça les démange tout autant que les Gazaouis d’assassiner quelques juifs. Ils sont tous antisémites, mais ils n’ont pas les moyens de mettre leurs rêves en pratique, à moins de s’appeler Arafat. Les Jordaniens, pareil.
Je sais bien que les Arabes de Palestine, qui sont les seuls musulmans à ne pas avoir leur pays, sont des poisons mortels partout où ils passent : en Jordanie, au Liban, à Gaza et en Judée Samarie, et qu’aucun pays arabe ne veut d’eux, pas bêtes la mouche. Je sais bien qu’ils sont la lie de la terre, et qu’on les retrouve partout dans les attentats terroristes qui ont déchiré l’occident.
Qu’on comprenne bien. Le « peuple palestinien » est né au milieu des années 60, et aussitôt, ils ont semé le malheur. Ils ont commencé en 1970 avec le détournement de Dawson’s Field, trois avions de ligne détournés par le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) vers une piste d’atterrissage située dans le désert jordanien, Dawson’s Field.
J’imagine que l’organisation civile de la société de Gaza, Israël n’a ni besoin, ni envie, ni intérêt à s’en occuper – à part les manuels scolaires qui incitent à tuer des juifs et voler la terre des juifs. Entre les clans locaux, ces puissantes familles criminelles qui contrôlent des pans entiers du commerce et de la drogue, et qui ont tout à gagner à la stabilité, et les notables qui dirigents déjà les administrations – oui, beaucoup sont affiliés au Hamas mais ils travaillent dans des bureaux, il semble que la société arabe s’organisera naturellement pour faire tourner la bande de Gaza.
Et j’imagine que l’aspect militaire et sécuritaire ne peut que rester sous le contrôle d’Israël : s’assurer que les usines d’armement ne sont pas reconstruites, que les tunnels qui n’ont pas été découverts ne servent pas au trafic d’arme, et que les groupes terroristes soient appréhendés avant de commettre des attentats.
Alors oui, ce ne sera pas permanent, ça durera ce que ça durera, ce ne sera pas parfait, mais il est tout à fait réaliste d’imaginer une bande de Gaza dont la population a été rendue inoffensive. Si la volonté et la détermination sont au rendez-vous, Gaza peut devenir comme une dent infectée qu’on dévitalise : elle ne fait plus mal.
Et ne me dites pas que l’élimination du Hamas sera une bonne chose pour les Gazaouis : je m’en fiche, des Gazaouis. Ils ne sont pas mon problème et ne devraient pas être le vôtre. En fait, ils ne devraient être le problème d’aucun Occidental honnête. Qu’ils vivent ou qu’ils crèvent, c’est leur histoire, pas la mienne. Je ne vois pas pourquoi, tandis que les pays musulmans sont indifférents à leur sort, ce serait à moi de m’intéresser à eux. Je ne suis pas tombé sur la tête. Quand ils s’intéresseront à mon bien-être, on pourra en reparler. Et les poules auront des dents.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël24 7.org