Ils ne sont que des enfants… Du moins, nous en étions tous convaincus.
Le plus jeune est à peine âgé de 19 ans… le plus vieux a dépassé soixante-dix ans… Mais quelle importance ? Ils sont tous les soldats d’Israël, ceux qui accourent sans hésitation lorsque leur patrie, celle de leurs ancêtres, est menacée.
Ils sont venus, ils sont tous là, même ceux de Bnéi Brak, de Méa Shéarim, et de Tel-Aviv. Ils sont venus pour défendre ce refuge qui a appartenu au Roi David, au roi Salomon, terre d’Abraham et de Sarah, terre d’Isaac et de Jacob, terre bénie par l’Éternel lui-même, là où le lait et le miel coulent à flots… là où une promesse faite sur le Mont Sinaï doit être maintenue sans faille.
Ces enfants que nous tous croyons dur comme fer, qu’ils n’ont aucune notion du terme « patrie » viennent de nous surprendre. Pourtant, ils sont nés avec une cuillère en argent ou en or, dont ils se sont rapidement débarrassés, pour l’échanger avec une mitraillette, un avion, un char.
Ce n’est plus un appel sans écho… dans le vide, dans le néant… celui que nous tous, les plus vieux craignons… C’est le réveil de la conscience, de ces fibres qui nous rattachent à cette terre, à ses pierres, à ce mur, à notre bible, à nos psaumes… Et comment ne pas sanctifier cette terre, si nous sommes tous issus d’elle ?
C’est l’appel de nos frères en détresse… C’est l’appel impérieux lorsque le mal, l’arbitraire viennent malmener nos portes, ébranler leurs gonds, avant de les réduire en poussières…
C’est le crime bestial, le viol, la mort dans des souffrances indescriptibles… Comment osent-ils ? Nous qui les avions pris pour nos semblables… Des humains comme nous… ceux qui tentent de voir l’image de Dieu sur leurs faciès…
Non, nous n‘avons rien de semblable. Ils sont une autre sorte de créature… Ils ne pourront jamais se hisser à nos valeurs, à nos convictions, à notre foi, confiance, humilité et compassion.
Mais au lieu de trembler, au lieu de s’en effrayer, nos soldats sont sortis de leurs coquilles pour revêtir l’uniforme de l’armée israélienne, et devant les dunes de sable de Gaza, après avoir fait leurs prières, ils s’élancèrent sous leur unique bouclier protecteur – le ciel que les rayons de soleil naissants venaient d’éclairer…
Ils savaient que nombreux d’entre eux ne seraient plus là demain… et qu’ils vont les pleurer en silence en murmurant entre eux…
« Ils ont eu le mérite de mourir pour leur patrie ».
Mais Seigneur, il n’existe aucune raison pour mourir, sinon celle qui se résume par « Tous les Juifs sont garants les uns aux autres »…
Et je me battrai pour protéger mon frère, ses enfants, ses vieux… et Dieu me bénira… Je me battrai parce que j’aime ce frère même si parfois, il a oublié notre fraternité. Je veux lui prouver combien il compte pour moi, puisqu’aujourd’hui, pour le sauver, c’est ma vie qui en sera le prix.
Je n’ai pas cherché le mal, c’est lui qui est venu vers moi… Alors je le combats sans crainte en chantant les psaumes de David :
L’Éternel est ma lumière et mon salut : De qui aurais-je crainte ?
L’Éternel est le soutien de ma vie : De qui aurais-je peur ?
Quand des méchants s’avancent contre moi, pour dévorer ma chair, ce sont mes persécuteurs et mes ennemis qui chancellent et tombent.
Si une armée se campait contre moi, mon cœur n’aurait aucune crainte ; si une guerre s’élevait contre moi, Je serais malgré cela plein de confiance.
Car Il me protégera dans Son tabernacle au jour du malheur, Il me cachera sous l’abri de Sa tente ; Il m’élèvera sur un rocher.
Il n’y a de meilleur devoir que celui d’aimer…
L’ennemi ne le saura jamais, il a grandi dans la haine, et cette haine l’emportera aux confins de l’enfer.
© Thérèse Zrihen-Dvir, repris de son blog.