Quand toute une nation frôle trop souvent le précipice

Israël n’a jamais cessé de frôler le précipice à travers ses guerres, ses conquêtes, son manque de témérité, ses concessions, ses dilemmes et ses divisions. On croirait qu’il se complaît à défier le sort, à défier les humains, surtout ceux qui se prennent pour des descendants des dieux…

À tort ou à raison, il se pliera à des conditions draconiennes pour sauver quelques vies d’otages des mains du Hamas, dans le vain espoir de reprendre la voie de « l’assassinat ciblé » afin d’abattre tous ces milliers de terroristes qu’il vient de libérer, par manque de choix.

Les médias français ne voient pas des terroristes en ces assassins incarcérés dans les prisons israéliennes, mais bien des « otages palestiniens d’Israël ». Il faut vraiment oser pour émettre une accusation aussi corrompue que criminelle. Mais Israël, l’âne des  « animaux malades de la peste », a été beaucoup plus loin jusqu’à permettre au Hamas de le chevaucher comme un vulgaire baudet. Et cela date de trop longtemps, trompé et aveuglé par les Égyptiens et les Qataris qui ont, des décennies durant, creusé la tombe des Israéliens.

L’érosion occasionnée par les familles des otages a largement détruit toute possibilité d’arracher au Hamas les otages à un prix minimal ou abordable. Mais ces écervelés, guidés par des malintentionnés, se sont laissés entraîner vers l’abîme des concessions « cruciales » à l’État juif, fermant les yeux sur un passé si présent lors de la libération du soldat Gilad Shalit, qui donna naissance au syndrome Shalit et au massacre du 7 octobre 2023. Yahia Sinwar, le chef terroriste, et plus de mille autres meurtriers ont été échangés contre Gilad Shalit.

C’est pénible, c’est monstrueux, c’est inhumain de devoir renoncer à la sécurité de tout un peuple, d’une nation, pour sauver quelques vies, quelques otages. Je ne crois pas qu’il existe un citoyen israélien capable d’assumer les conséquences de ces désastreux marchés conclus entre Israël et les terroristes de Gaza, sous la coupole des présidents américains sur qui reposent tant d’espoirs et de miroitements. Dans les jours à venir, dans un futur très proche, ces illusions risquent encore une fois de s’effondrer, comme celles des accords d’Oslo.

S’il y a quelque chose de commun entre le Hamas et Israël, c’est leur illogisme et leur absurdité, desquels le Hamas tire ses meilleurs profits.

L’un est prêt à immoler toute la population de Gaza pour sa popularité et son bras de fer envers ses citoyens, et l’autre, en déposant sur le plateau de la balance des négociations, tous les atouts acquis au prix du sang de ses enfants, de ses jeunes soldats, en échange de quelques otages, beaucoup plus morts que vivants.

« Tout en échange de la libération des otages », fusait de toutes parts, même d’entre les manifestants les plus pragmatiques. Je me demande si, au fond de leurs cogitations, quelques-uns ont analysé la portée de ces exigences ? Comment le gouvernement israélien est-il arrivé à obtenir un consensus général sur la libération des otages reste pour moi une énigme. Que les négociateurs israéliens soient des amateurs ne me surprendrait pas – le résultat demeure inchangé – les conditions du Hamas ont été approuvées à la lettre et Israël porte le bonnet du benêt.

Pourquoi le Hamas ne jubilerait-il pas ? En dépit de tous les efforts déployés pour l’anéantir, il nous démontre à grandes fanfares qu’il est bien vivant et trépignant. Il sait aussi qu’Israël ne reprendra plus l’arme contre lui, grâce aux alliés américains qui combattent pour sa survie et s’empressent de le pourvoir de milliers de camions de provisions et de pétrole.

Ces amoureux du progressisme croient encore qu’ils suivent la voie idéale qui les mènerait à se détacher complètement de toutes leurs chaînes, même et surtout de leur Créateur, vers une liberté totale. Là, ils rencontreront un islam radical en pleine évolution et conquête tacite de tout l’Occident, y compris les USA… et, comme Samson enchaîné entre les deux colonnes qui soutenaient le bâtiment des Philistins, il se donnera la mort, emportant avec lui tous ses ennemis.

Les pétrodollars ont donné un triomphant rendement.

Si l’Occident tombe, Israël suivra, et le monde entier dans son sillage.

Le président américain Donald Trump aura beau promettre qu’il ne veut pas que le Hamas survive à Gaza, c’est un leurre. Les véritables concurrents/décideurs de destinées se trouvent au sein des grands financeurs du Qatar, de l’Arabie saoudite, des pays arabo-musulmans… Et Israël va devoir apprendre à avaler sa salive et obéir.

Quant à l’Iran, nous savons déjà que Trump n’a aucune intention de le provoquer… En somme, les tributaires israéliens vont gentiment reprendre le chemin de la pacification, laissé en héritage par Obama et consorts, ou se rebeller, s’ils en possèdent les moyens.

Et que diront tous ceux qui sont tombés dans le piège ? Ils lècheront leurs plaies ouvertes et regagneront la bataille restée en suspens, avec l’espoir que leurs prétendus alliés ne viennent pas y ajouter leur grain de sel.

Thérèse Zrihen-Dvir

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