Quand le Hamas ment, les médias écoutent

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Que disent les médias et les politiciens de la théorie de la guerre révolutionnaire telle que l’ont analysée les officiers français sur le terrain des guerres d’Indochine et d’Algérie et qu’appliquent le mouvement islamiste palestinien ? 

Rien ne permet de distinguer les combattants du Hamas des foyers civils. Des missiles peuvent être tirés un soir par le Hamas depuis des mosquées ou des écoles qui, le lendemain, seront fréquentées par les familles. En massacrant, de manière atroce, plus d’un millier de civils israéliens innocents dans son attaque du 7 octobre 2023, le Hamas savait très bien qu’il allait attirer le feu sur la bande de Gaza. Il savait que Tsahal allait bombarder massivement, que les victimes collatérales se compteraient par centaines, et qu’il atteindrait ainsi la polarisation recherchée.

Pour Yahya Sinwar les pertes civiles à Gaza donnent l’avantage au Hamas. Des messages du leader du mouvement palestinien à Gaza montraient qu’il considérait l’effusion de sang dans l’enclave comme un « sacrifice nécessaire » a révélé le « Wall Street Journal ». Encore aujourd’hui Sami Abu Zuhri estime que la mort de dizaines de milliers de civils arabes « est le prix à payer », sans quoi « nous ne pourrions pas conserver nos terres ». 

Dans la guerre révolutionnaire, la condition et le sort des victimes n’ont pas la moindre importance aux yeux des combattants. Grâce à cette violence, les images télévisées succèdent aux images télévisées. Les suppliciés israéliens sont rapidement remplacés par les victimes arabes des bombardements de Tsahal.

Les roquettes sont tirées depuis des zones habitées. Les dépôts d’armes sont dissimulés sous les hôpitaux, les écoles, les mosquées, les habitations sous un lit de nourrisson…. Israël, face à cela, tente de limiter les pertes : avertissements, tracts, frappes ciblées. Mais le Hamas empêche les évacuations. Et chaque mort devient une arme médiatique. En relayant l’effroi, l’horreur et la terreur à travers les images des cadavres et les dégâts matériels, les médias contribuent ainsi à véhiculer la fonction principale de l’acte terroriste : la victimisation, pour qu’Israël soit sous le rejet du monde. Le terrorisme moderne survivrait-il de la même manière sans nos médias ? Les médias offrent la caisse de résonance indispensable aux terroristes, sans pouvoir s’en libérer, c’est un mariage forcé. Les médias analysent-ils leurs erreurs ? Croisent-ils leurs infos ? Une sombre répétition de la débâcle de l’hôpital Al-Ahli d’octobre 2023 où les principaux médias s’étaient empressés d’accuser Israël d’un bombardement– dont il a été prouvé plus tard qu’il s’agissait d’une roquette ratée du Jihad islamique – qui avait touché le parking d’un hôpital (pouvant contenir une dizaine de véhicules), et non l’hôpital, et tué plus de « 500 » personnes… avec sous le toit de l’hôpital un chirurgien qui opérait… Pas besoin de corriger ; le Hamas savait qu’il n’avait pas besoin de faits ; des journalistes relaieraient.  Le Hamas affirme que « plus de 52 000 Palestiniens » ont été tués par les attaques israéliennes sur le territoire. Quand le Hamas ment, les médias écoutent et publient « sa vérité ». Quand le Hamas efface des noms, les médias continuent d’ajouter des victimes. Et quand des preuves accablantes démontrent que ces chiffres sont manipulés, les médias haussent les épaules. Les affirmations selon lesquelles la « majorité » des personnes tuées seraient des femmes et des enfants ont été démenties à maintes reprises. Israël quant à lui, continue de larguer des tracts, d’envoyer des SMS et d’exhorter les civils à évacuer les zones ciblées. Pendant ce temps, le Hamas ordonne aux civils de rester sur place – afin que leurs morts puissent être utilisés à des fins de propagande – tandis que les terroristes fuient vers les tunnels et des bunkers souterrains.

Israël est aujourd’hui, et plus que jamais depuis le 7 octobre 2023, entouré d’activistes, de miliciens, de terroristes, d’armées, qui lui sont profondément hostiles et veulent sa destruction. Au Nord avec le Hezbollah, au Sud avec le Hamas, au Grand Est avec l’Iran et dans une moindre mesure la Syrie. Peut-on imaginer, dans le cadre de la « solution à deux États », que s’installe au cœur même de son territoire, en Judée Samarie, un État profondément hostile à Israël qui consacrerait toute son énergie et son économie à constituer des stocks de roquettes et de missiles, comme l’a fait depuis 20 ans le Hamas à Gaza redevenue indépendante ? La charte du Hamas de 1988 (article sept) rappelle aux musulmans le fameux hadith attribué au prophète Mahomet :

« L’Heure ne viendra pas jusqu’à ce que les musulmans combattent les juifs et que les musulmans les tuent ; jusqu’à ce que le juif se cache derrière un mur ou un arbre, et le mur ou l’arbre diront : Ô musulman ! Ô serviteur d’Allah ! Voilà un juif derrière moi. Viens et tue-le ! »

Le Hamas, judéophobe jusque dans sa charte, expliquerait, justifierait, le recours à ce terrorisme considéré finalement comme inévitable. Les médias relaient, bien que le slogan fasse partie intégrante de la culture du radicalisme islamo-palestinien exalté qui se transmet de parents à enfants et enseigné dans les écoles. Ce n’est pas le refus israélien d’un état pour les Arabes de Palestine qui explique leur rage. Il existe depuis vingt ans un État pour ces Arabes qu’ils n’ont cessé de refuser, si l’appareil politique qui les représente avait accepté les propositions de Rabin et Peres, refusées par Arafat. Bill Clinton en a attesté. Depuis, Barak et Olmert ont renouvelé des propositions toujours rejetées par ce nationalisme palestinien, travaillé par le terrorisme islamiste et finalement n’ayant jamais renoncé à voir un jour prochain ou lointain une Palestine arabe et musulmane de la mer jusqu’au Jourdain.

Il fut un temps où 90 % des Israéliens étaient favorables à un compromis territorial douloureux, mais conditionné à une paix définitive. Vivre en paix, c’est le souhait de tout le peuple Israélien. Une paix acceptée et voulue par tous cette paix d’ailleurs aurait pu commencer lorsqu’en décembre 1988 Arafat reconnaissait le droit d’Israël à vivre « en paix » (ONU à Genève). Elle aurait pu… à Madrid en 1991… en 1993 avec les accords d’Oslo… en 1995 avec « Oslo II »… en 1998 avec Wye Plantation… en 1999 à Charm-el-Cheikh… en 2000 à Camp David… en 2005 de nouveau à Charm-el-Cheikh… en 2007 à Annapolis… en 2010 avec la « reprise des pourparlers directs »… Israël s’est retiré de 6 villes de Judée Samarie en 1995, et en l’année 2000 de 6,1 % de territoires supplémentaires de Judée Samarie (portant le retrait israélien d’alors à 40 % du territoire), à l’annonce faite en 2004 par Ariel Sharon de démanteler toutes les implantations israéliennes de la bande de Gaza (7500 habitants…), de la fin de ce démantèlement en août 2005…

À l’apogée de l’optimisme d’Oslo dans les années 1990, le regretté Shimon Peres, qui avait lancé cet effort insensé alors qu’il était ministre des Affaires étrangères d’Israël, prêchait qu’Israël n’avait pas besoin de hasbara – de bonnes relations publiques ou de plaidoyer pro-israélien. Ce dont il avait besoin, c’était de bonnes politiques conduisant à la paix.

Mais il avait tort. Ni les retraits territoriaux d’Oslo ni le désengagement du Premier ministre Ariel Sharon de Gaza n’ont rendu Israël une pacification. Il en va de même pour les offres de création d’État faites par les Premiers ministres Ehud Barak et Ehud Olmert en 2000, 2001 et 2008. En fait, c’est le contraire qui est vrai ; Plus Israël prend des risques pour la paix en renonçant à ses droits et en mettant sa sécurité en danger, plus il doit affronter le terrorisme. Plutôt que de convaincre la communauté internationale de ses bonnes intentions, les concessions faites aux Arabes ont fait apparaître Israël comme un colon. 

Tragiquement, le spectacle de la souffrance, de la victimisation et de l’humiliation des Juifs le 7 octobre a eu un impact similaire sur l’opinion mondiale. Plutôt que de démontrer la nature barbare et les objectifs génocidaires des opposants à Israël, les antisionistes ont nié les preuves de ces crimes fournies par les auteurs des attaques et ont présenté les Juifs comme des oppresseurs.

© Christian Rayet pour Israel24/7

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