La célèbre dispute entre les Sages est un autre exemple où l’école de pensée de Hillel voit le monde tel qu’il est, tandis que celle de Shammai voit le monde tel qu’il devrait idéalement être.
Dans le monde imparfait d’aujourd’hui, nous suivons les règles d’Hillel…
Position du Beit Shammai :
Cette école soutient que la première nuit de Hanoukka, il faut allumer les huit bougies, leur nombre diminuant d’une bougie chaque nuit suivante. Leur raisonnement établit un parallèle avec les offrandes sacrificielles de Souccot, dont le nombre diminue également au cours du festival. Ils pensent que cela reflète une approche plus idéaliste, soulignant l’importance de faire face à la négativité avant de permettre à la bonté de s’épanouir.
La position de Beit Hillel :
En revanche, Beit Hillel préconise d’allumer une bougie le premier soir et d’ajouter une bougie supplémentaire chaque soir jusqu’à ce que huit bougies soient allumées le dernier soir. Cette approche est fondée sur le principe de « ma’alin ba-kodesh ve’ein moridin », qui signifie qu’il faut toujours augmenter la sainteté plutôt que de la diminuer. La perspective d’Hillel met l’accent sur l’optimisme et la croissance, suggérant que plus la lumière est ajoutée, plus elle symbolise une augmentation de la bonté et de la positivité dans le monde.
Implications philosophiques
Le désaccord entre ces deux écoles reflète des points de vue philosophiques plus larges :
- Beit Shammai voit le monde tel qu’il devrait être, se concentrant sur la purge de la négativité avant de construire la positivité.
- Beit Hillel, en revanche, perçoit le monde tel qu’il est, préconisant une augmentation progressive de la lumière et de la bonté comme moyen de combattre l’obscurité et la négativité.
En fin de compte, la tradition juive a privilégié la méthode de Beit Hillel, l’établissant comme pratique normative pour l’allumage des bougies de Hanoukka. Cette décision reflète une préférence pour une perspective optimiste qui favorise la croissance et la positivité, particulièrement importante en période d’adversité.
En résumé, si les deux approches offrent des perspectives intéressantes sur l’expérience humaine et la spiritualité, la philosophie de Beit Hillel a prévalu dans la pratique contemporaine, s’alignant sur une vision d’augmentation de la lumière et de l’espoir tout au long de la fête de Hanoukka.